Au folklore, Sacha n'eût même pas le temps de s'ennuyer que la rentrée en classe de première arrivait bientôt. Il avait passé les examens magiques pour rentrer dans la classe supérieure à la prochaine rentrée qui avait lieu en octobre dans le monde magique. Il les avait brillamment réussi, pas autant que Bastien ou Manon, mais c'était "un très bon résultat pour quelqu'un qui étudie depuis deux mois la magie" selon l'ange Thomas. Severa aussi l'avait félicité. Il avait été d'ailleurs le premier à connaître ses résultats. Severa pourrait les utiliser pour montrer qu'il arrivait à s'intégrer pleinement dans le monde magique, pensa Sacha. Même s'il était très sévère, Sacha ne pouvait s'empêcher de bien aimer Severa et ce, malgré les nombreuses critiques que Bastien faisait à son égard. Il n'agissait jamais pour seule réponse "car c'est les règles" comme bon nombre d'anges. Mais plutôt par compréhension et analyse de la situation au cas par cas, là où les intérêts de la communauté (ou plutôt ceux des anges) étaient les mieux servis cependant. Mais il ne manquait pas d'humanisme.Il n'était sûrement pas le pire dirigeant du Foklore.
Ce jour-là Sacha sortait avec Bastien de la bibliothèque. Il devait dormir chez lui ce soir. Sacha devait avouer que rencontrer les parents de Bastien était une idée qui l'excitait. C'était de riches sorciers qui travaillaient aux Folklore, Bastien avait toujours connu la magie. Et assister à un déjeuner en famille de sorcier était quelque chose qui l'intrigait beaucoup, que pouvait-il bien se dire ? Sacha et Bastien avait pris la direction du forum pour emprunter le système de cloche. Après un quart d'heure, les premières cloches brisèrent le silence presque religieux de la place, puis une dizaine d'autres cloches suivèrent l'exemple des premières. Sacha attrapa Bastien par l'épaule : c'était lui qui devait l'emmener. L'habituel haut de cœur retourna la poitrine de Sacha qui plongeait en avant dans les dalles chaudes du Folklore. Lorsque la lumière fut revenue ils s'étaient retrouvés dans une petite ruelle sombre de Paris. Personne ne les avaient vu. Il y faisait presque nuit, il était 21h et le jour tombait maintenant plus rapidement au fur et à mesure que le mois d'août passait.
-C'est par ici, dit Bastien. Je dois t'avouer qu'on a atterri un peu plus loin que prévu, sûrement parce qu'on était deux.
-Tu connais le chemin ? Demanda Sacha.
-Oui, je crois.
Ils marchèrent le long de la Seine, sous les lampadaires plantés le long de la rive. Devant eux deux filles marchaient : Sacha reconnu aussitôt Manon et Morgane qui semblaient elles aussi ne pas savoir où aller.
Après les avoir rattrapé Bastien et Sacha leur expliquèrent ce qu'eux faisaient ici et demandèrent pourquoi elles, étaient là.
-On a passé la journée à la bibliothèque et dans les plaines du Folklore pour fêter la fin des examens, dit Manon (Sacha aurait juré avoir entendu Bastien lancer "Whoua des p'tites folles ! ") Et ce soir on doit passer la soirée chez un ami ici, mais nous aussi nous avons atterri finalement un peu plus loin que voulu.
-Tu ne m'en a pas parlé, pourquoi ? Dit Bastien qui tentait de garder un air indifférent.
-Pour éviter que tu te vexes, dit Manon. Mais j'ai -comme d'habitude- beaucoup de chance et tu m'as coincé... malgré toi...
-Tu vois, c'est ce genre d'attitude qui m'irrite ! Tu ne me fais pas confiance alors qu'on se connait depuis cinq ans maintenant ! Dit Bastien.
-c'est précisément parce que je te connais depuis cinq ans que je ne t'en ai pas parlé, répliqua Manon.
Mais au loin un homme émergea d'une sombre ruelle. Il titubait et marchait d'une drôle de façon. Il ne semblait pas être dans son état normal. Il avait les traits creusés et même de loin, sous la lumière jaune du lampadaire, Sacha arrivait à discerner ses cernes. Il regarda à droite puis à gauche, et continuait sans cesse de tourner la tête comme s'il voulait être sûr que personne ne le suive. Il fixa un petit instant seulement le groupe de Morgane, Manon, Sacha et Bastien sous un autre lampadaire au loin, mais continua à marcher. Sacha avait soudainement baisser la tête pour ne pas montrer qu'il l'observait.
-Non ! Je te promets que je ne le suis pas ! C'est fou ça quand même de me contredire même lorsqu'on parle de moi ! Dit Bastien à voix haute.
-Arrêtez vos chamalleries tous les deux, fermez-là ! Chuchota Sacha.
-Laisse tomber Sacha, il est partit pour me faire la tête de toute façon, dit Manon.
-Non ce n'est pas une blague ! Silence ! Répliqua Sacha avant que Bastien ne puisse en ajouter davantage. Quelqu'un nous regarde, dit-il en montrant de la tête l'homme qui s'éloignait. Tout le monde -au plus grand désarroi de Sacha- se retourna au même moment pour l'observer.
-Et alors ? Des gars bizzares il y en a plein Paris, dit Bastien d'un ton insolant.
-Non celui-ci ne veut pas être suivit, reprit Sacha.
-Je le connais, dit timidement Morgane, enfin je l'ai déjà aperçu... C'est un ange, une sentinelle du Folklore je pense. Mais c'est étrange il a l'air perdu et mal au point.
-Qu'est-ce qu'une sentinelle du Folklore en mauvais état fait ici ? Dit Manon. Une sentinelle ne sortirait pas du Folklore !
-La très grande majorité des anges ne sortent pas du Folklore. Ils en sont soit incapables soit interdit, ajouta Morgane.
-Il faisait peut-être ses courses au Supermarché du coin ?! Et alors c'est notre problème ?! Coupa Bastien. Non parce que je vous vois venir ! On ne s'offrira pas une deuxième escapade. Celle dans les bois je l'ai déjà mal vécu, dit Bastien en regardant avec insistance Sacha.
-Non mais me regarde pas comme ça ! Répliqua Sacha. Je n'ai rien insinué !
-Ça n'est pas normal. Il n'a pas l'air dans son état normal. Il est sûrement perdu. Il a peut être besoin d'aide et ne sait peut être pas où trouver des gens de son monde, dit calmement Manon.
-Et bien vas-y toi ! Vas le voir, suggéra Bastien sur le ton du défi. Manon devint tout alors toute rouge.
-C'est ce que je compte faire ! dit alors Manon qui marcha à grand pas vers l'homme. Morgane regarda Sacha un peu déconcerté puis suivit Manon.
-Lorsque vous vous y mettez, vous êtes pires que chiens et chats tous les deux ! S'indigna Sacha en regardant Bastien et en emboîtant le pas.
Alors que Manon se dirigeait à grand pas vers l'homme qui était à deux bonnes centaines de mètres d'elle, il tourna dans une petite ruelle étroite et entra dans une vieille usine désaffectée. Sacha et Bastien rattrapèrent leur retard sur Manon et Morgane.
-Tu vas rentrer là dedans ? Dit Bastien à Manon devant l'usine.
-Non, je dois avouer que l'idée me plaît moins finalement... Dit Manon en regardant les vitres brisées de la vieille usine. Des voix s'élevaient des portes en fer et des fenêtres brisées.
-Portes-moi sur tes épaules ! Dit Sacha en s'adressant à Bastien.
-Quoi ?! J'ai une tête à faire ça moi ?! Rétorqua Bastien.
-Portes-moi sur tes épaules pour que je puisse y voir quelque chose ! Il y a des gens derrière et si c'est notre homme et bien on entrera. Aller vite !
-D'accord, d'accord ! Mais si ça nous attire des ennuis je te tue ! Prévint Bastien.
À l'intérieur, Sacha aperçu de loin trois silhouettes rassemblées autour d'une lampe suspendu depuis le plafond. Leurs visages étaient cachés par l'obscurité du lieu. L'un d'eux était la sentinelle perdue. Sacha tourna la tête et vit que le toit de l'immeuble d'à côté était très proche de celui de l'usine désaffectée. Il lui aurait offert une vue parfaite.
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Non-Existant Spell : Le Sortilège Inexistant
ParanormalneSacha Dumas, était un garçon de seize ans comme les autres. Il habitait dans un petit village, loin de tous phénomènes mystérieux ou anormaux. Il avait fini sa première année au lycée, et les vacances d'été étaient arrivées. Il avait vécu une vie qu...