Epilogue

11.8K 721 1.1K
                                    

Je m'assois sur notre tapis, près de ma mère, qui fait la position du lotus, les yeux fermés. Elle m'a forcée à venir méditer-yoga-superbe-détente-youhou à ses côtés, ce dernier jour que je passe dans cette maison. Je pense que je vais lui manquer, vu la tête qu'elle fait, même si elle n'a pas l'air de vouloir me l'avouer.

Sans me plaindre, j'imite tous ses gestes, c'est-à-dire que j'étends mes jambes devant moi et me penche légèrement en avant. Sur ce coup-là, ma mère avait raison : se détendre et s'étirer de cette manière permet de comprendre des choses simples de la vie. Du genre, « il faudrait nettoyer le sol sous l'armoire, c'est affreux » et « tiens, voilà donc où était ce foutu chargeur ».

J'entends la porte d'entrée s'ouvrir et me retourne pour voir Natsu. Il fait tellement d'aller-retours qu'il ne prend plus la peine de toquer quand la porte n'est pas fermée à clé.

Il enlève ses lunettes de soleil - très classes au passage - et dit à mon adresse :

- Prête ?

- Euh...

Disons que je n'ai pas fait la moitié de ce qu'il fallait faire. Ma mère me lance un regard noir :

- Qu'est-ce que tu fais là ?! Va te préparer !

- Mais c'est toi qui m'as dit de...

- BOUGE-TOI.

Sans répondre, je me lève instantanément et monte dans ma chambre, suivie de près par Natsu. En voyant l'état de la pièce, celui-ci soupire, désespéré :

- Lucy...

- Hehe, je n'ai pas encore fini donc c'est un peu le bordel ici, je bafouille en rangeant le reste des vêtements éparpillés dans ma valise.

- Un peu le bordel ? Relève-t-il.

- Bon, d'accord, j'avoue, une tornade est venue me rendre visite ce matin...

- Et elle est restée déjeuner.

- T'es trop fort, je ris. Je ne pouvais pas lui refuser.

Natsu m'aide à ranger tout mon matériel dans plusieurs grosses boîtes en carton. Je découvre au fur et à mesure des objets dont je ne connaissais même pas l'existence, c'est fou. Ils sont restés sous mon lit, sous mon armoire, dans mes tiroirs, pendant toutes ces années sans que je les utilise ?

Comme dirait un philosophe célèbre : il y a tellement de choses dont on peut se passer ! Ou un truc dans le genre.

- Pourquoi t'as un tel désordre sur ton bureau ? Demande-t-il en assemblant un maximum de choses.

Je voulais ranger mon bureau en dernier mais c'est vrai que c'est stupide.

- C'est un désordre artistique ! Je réplique. Ça montre mon côté créatif. Art moderne, vois-tu.

En découvrant un truc par terre, Natsu plisse les yeux :

- C'est un cafard, ça ?

Ah, en effet, je l'avais tué puis oublié de le jeter.

- C'est un cafard artistique !

Il lâche un rire à la fois hilare et désespéré.

Quand on finit, je regarde ma chambre avec une moue. Tout est propre, mes affaires n'y sont plus, et elle a l'air inoccupé. Ça me serre un peu le coeur. Mais je suis à présent une adulte de dix-neuf ans, je dois devenir responsable et indépendante.

UniqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant