Chapitre 6 - Come and Get It #SelenaGomez

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  Point de vue de Nick-Joe, il faut que je te parle sérieusement

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  Point de vue de Nick

-Joe, il faut que je te parle sérieusement.

C'était fait, voilà. J'avais pris mon courage à deux mains et je m'étais décidé à parler sérieusement à mon frère. Je ne pouvais pas attendre. Plus la situation resterait de cette façon, plus les choses empireraient. Au risque des disputes qu'il pourrait y avoir, il fallait foncer et tenter le coup.
Joe me fixa, l'air méfiant.

-Me parler ? Quoi, tu as fait la connaissance d'une merveille au lycée et tu ne sais pas comment aller lui parler ?
-Non Joe. Je te parle sérieusement. Arrête de jouer.

Joe me regarda très surpris, puis, après m'avoir fixé un bon moment, il posa sa guitare sur son lit, et s'allongea à côté, tandis que moi j'étais assis en tailleur non loin de lui.

-Écoute...c'est à propos de la récente fille avec laquelle tu étais...ET s'il te plaît, laisse moi finir, appuyai-je, constatant qu'il tentait de m'arrêter.

Son silence me poussa à poursuivre :

-Je sais que tu as profondément aimé cette fille...et je sais que cette fille est Selena.

Mon frère se releva brusquement.

-Quoi ?! Tu rigoles ! Haha, ne deviens pas enquêteur mon cher, tu serais bien médiocre.
-Je ne rigole pas Joe.

Je pris un visage très sévère.

-Selena nous l'a raconté à moi et à Demi il y a quelques jours. Elle nous a tout raconté. Depuis ce qui s'est passé récemment, quand elle s'est évanouie sur le trottoir, jusqu'à votre passé commun...

Je vis Joe pâlir et je regrettai un peu d'avoir été aussi radicale avec lui. Après tout, il n'était pas plus coupable qu'un autre. Je baissai la tête et réfléchit à une façon plus posée de lui parler. Quand je


relevai la

tête, je tombai dans les yeux de mon frère. Je haussai les sourcils avec étonnement. Il me fixait d'une drôle de façon...je ne saurais la décrire.
Il finit par hausser les épaules d'un air fataliste puis prit la parole :

-Et alors ? Oui, c'est elle, c'est Selena. Selena Gomez. Mais qu'est-ce que je peux faire à ça ? Hein ? Dis-moi ? Nous avons commis une erreur tous les deux. Je me suis comporté comme un lâche parce que j'estimais qu'elle était la seule coupable et je lui en voulais. Elle m'en a voulu d'avoir fui comme un lapin prit en fuite. Nous avons tous les deux commis une erreur. Et surtout, une grosse erreur de parcours. J'ai bien vu à sa façon de se comporter envers moi, que c'est encore difficile pour elle...elle n'a pas oublié...mais moi non plus...à présent, c'est une histoire close, terminée. Et on y reviendra pas.

-Joe, qui te dit qu'il est déjà trop tard ? Si vous n'essayez pas, vous pouvez le regretter plus tard. C'est toujours dure de faire face à ces démons du passé, mais comme dit le proverbe, il faut reculer pour mieux sauter. Vous comptez continuer comme ça encore longtemps ? Et où est-ce que ça va vous mener, hein ? Vous préférez continuer à souffrir indéfiniment et en silence, comme si vous n'avez rien à vous dire ?

Il ne répondit pas, comprenant le sens véridique de mes paroles. J'en profitai pour lui poser la question qui me brûlait les lèvres depuis un moment déjà :

-Tu l'aimes toujours ?
-...
-Joe?!
-Oui...enfin...je croyais que non. Quand je suis parti, j'ai repris ma vie, j'avais toujours mal, alors, faute de pouvoir effacer cette histoire, je l'ai enterré vite fait bien fait au fond de moi, en prenant soin de ne jamais y penser. Même si j'avais très mal. Et pour que ce soit moins difficile à faire, je me suis convaincu tout ce temps que je ne l'aimais plus, que je n'avais plus rien à tirer d'elle. J'ai eu bien des occasions de sortir avec d'autres filles...mais ce n'était que des banalités...c'était superflu...c'était juste pour faire passer le temps...Mais quand je l'ai revu, quand j'ai revu le visage de Selena, tous mes souvenirs sont remontés à la surface...tout ce qu'on avait vécu ensemble...toutes ses mimiques dont j'avais l'habitude, son petit rire enroué qui faisait battre mon cœur...ses gestes, sa voix...son visage si paisible...j'ai compris...compris que je l'ai toujours aimé...que je l'aime encore comme un fou éperdu.

Je souris à cette déclaration qui prenait des airs de monologue intérieur. Je tapotai le genou de mon frère pour lui montrer à la fois que j'étais satisfait de cette petite discussion et que je le soutiendrais jusqu'au bout. Il dû le comprendre, car il se tourna vers moi et me sourit.

Enfin, au bout de quelques minutes de silence, je me levai.

-Je m'en vais Joe. Merci de t'être confié à moi. Je ferai tout pour t'aider, maintenant que je sais.

Je m'apprêtais à sortir de la chambre, quand il me rappela :

-Nick !
-Ouais ?
-Merci à toi surtout.
-Pas de soucis mon pote.

* * *

Point de vue de Demi

J'attendais Nick avec impatience. J'avais reçu un sms de lui la veille au soir, me disant que dès ce matin, il prendrait les devants avec son frère et ne laisserait pas passer une occasion de lui dire ce qu'il pensait si jamais il haussait le ton. Je craignais que cela se fut mal passer entre eux. C'est pourquoi je fus soulagée quand j'aperçus mon ami avancer vers moi tout sourire. On s'était donné rendez-vous à la terrasse la plus cotée du quartier. En attendant Nick, je m'étais commandé un coca.

-Salut Demi !
-Nick ! Alors, ça s'est passé comment ?
-Très bien même ! Je te raconte...

...et il se mit à me décrire ce qui s'était passé en détails. A la fin, j'avais un sourire ravi. Cependant, aucun de nous ne savait comment faire Joe et Selena parler ensemble. Alors que l'on réfléchissait, une dame d'une élégance à la pointe du jour, arriva sur la terrasse, tenant en laisse un petit chihuahua jaune aussi snob que sa propriétaire. Je croisai le regard de la femme entre deux âges, qui murmura un faible « bonjour » après m'avoir profondément toisé.
Les manières de cette femme nous paraissaient si ridicules que Nick et moi nous nous retenions de pouffer de rire et de nous faire passer ainsi pour des fous ivres.
Soudain, j'aperçus un chat de gouttière de couleur grise, qui se pavanait sur le muret en brique accolé au restaurant. Le chihuahua de la dame l'aperçut et, ne pouvant supporter la vue de ce rival, se déroba à l'emprise de sa maîtresse et courut sous les tables, entre les jambes des clients affolés. La propriétaire se leva et tenta de le rappeler à l'ordre, sans succès, il avait flairé le chat. Celui-ci avait également aperçut son ennemi et se hérissait en faisant le gros dos.
Le petit chien parvint au pied du muret, mais, ne pouvant sauter ou aller plus loin , il se contenta d'aboyer d'une voix aigu parfaitement ridicule à effrayer un enfant de deux ans et très désagréable à

entendre. Le chat, réalisant son avantage, en profita pour filer. Il disparût de l'autre côté du muret.

Nick et moi avions observé cette scène depuis notre table. Avec tout le raffut qu'il y avait eu, nous pouvions maintenant rire à notre aise. A présent, la dame élégante ne faisait plus la snob : elle courut de ses petites jambes délicates, à l'endroit où se trouvait son chien, et, ne sachant pas courir avec des talons, faillit trébucher sur le béton glacé. De la voir avait été comme être devant sa télévision à
s'extasier sur les performances en patinage artistique.

-On peut dire qu'ils ne feraient pas bon ménage enfermés tous deux dans la même cage !S'exclama Nick qui avait réussi à calmer ses rires avant moi.
-Oui, tu as raison ! Admis-je en postillonnant une goutte de coca sur la table.

Quelques temps plus tard, le calme revint. L'élégante femme reprit son animal en main et passa commande. Les autres clients reprirent leurs conversations interrompues.
Je recommençai alors à siroter mon coca, en fixant Nick d'un air riant. Oui, c'était vrai. Mettre ce chat et ce chien dans la même cage, ou dans la même pièce, ce serait une vraie folie...quoique...

...L'idée qui me vint en tête à ce moment me fit pousser un cri tellement aigu que mon ami sursauta et se heurta le genou contre le rebord de la table...et quelques têtes ahuries se tournèrent vers moi...

-Eh bah, on peut dire que tu es en pleine forme Demi ! Clama t-il.
-Plus que jamais ! Répliquai-je, toute excitée. Je viens de trouver une idée, pour Joe et Selena, grâce à ce qui vient de se passer !

Un sourire malicieux se dessina sur ses lèvres...

* * *

Point de vue de Selena

Mon ventre gargouillait d'angoisse. Qu'est-ce qu'elle pouvait bien mijoter ? Elle semblait aussi excitée que lorsqu'elle entendait son chanteur de métal préféré,et même si elle m'assurait qu'elle ne cachait rien du tout, ses expressions machiavéliques me hantaient.
Elle disait vouloir m'emmener dans un nouveau magasin de fringues « super génial » qui venait d'ouvrir dans notre centre commercial favori. Ce nouveau magasin était censé se trouver au quatrième étage...sauf que j'y étais allé récemment...et que je n'avais jamais vu ni entendu parler d'un nouveau magasin de vêtements...

-Tu devais être pressée ce jour là, ou bien tu n'as pas eu le coup d'œil. Tu sais combien tu ne remarques pas toujours bien les choses...
-Quoi ? Mais...
-ET c'est pour ça que je tiens à t'y emmener, m'interrompis vivement Demi. J'ai trouvé des trucs trop mignons qui t'iraient comme un gant !


Je n'eus pas le temps de répliquer : mon amie me poussa en direction de l'entrée. Je n'eus plus la force de lui résister. Les portes automatiques s'ouvrirent devant nous et l'air conditionné me saisit de plein fouet. Comme d'habitude, il grouillait de monde, de personnes en tous genre. En face de moi, les escalators géants qui menaient tous deux à des directions opposées, l'un à droite, l'autre à gauche , étaient toujours fonctionnels. On pouvait apercevoir les ascenseurs qui menaient aux étages supérieurs répandus dans l'immense galerie où Demi et moi nous trouvions.
Mon amie me prit la main et m'entraîna vers l'un des ascenseurs classiques, c'est à dire sans design extérieur, un ascenseur comme ceux qu'on peut trouver dans n'importe quel bâtiment administratif.
L'allure à laquelle Demi courait me fit trébucher sur le carrelage. Sa main serrant mon poignet me pinçait la peau.

-Demi, tu me fais mal !

Mais elle ne s'arrêta qu'au pied de l'ascenseur.

-Nous voilà arrivées ! S'exclama t-elle tout sourire et essoufflée.

Après avoir appelé l'ascenseur, nous attendîmes son arrivée. Il ne se fit pas attendre. Bientôt, sa porte s'ouvrit et quelques personnes en sortirent. Demi et moi nous apprêtions à y entrer, en compagnie d'un jeune homme habillé en noir de la tête au pied, et chaussé de lunettes teintées, quand mon amie poussa une exclamation :

-Oh mince ! Sel', je suis désolée, j'ai oublié que je devais passer récupérer quelque chose dans un magasin pour mon oncle ! Vas-y toi, je te rejoins dans quelques instants !

Et sans attendre ma réponse, elle me poussa brutalement dans l'ascenseur puis partit en courant.
Je me retrouvai donc seule...enfin...en compagnie de ce jeune homme tout de noir qui semblait bien mystérieux.
Curieusement, il me donnait froid dans le dos. Je reculai dans un angle de la boîte et croisai mes bras sur ma poitrine. Je fixai ce jeune homme qui était pour moi sans visage : à quoi pouvait-il bien ressembler ? Etait-il mignon ? Ou au contraire carrément moche ?
S'apercevant que je le fixais, il se mit à me faire des grimaces pour m'amuser. Et effectivement, il m'amusait. Bientôt, je partis d'un fou rire incontrôlable : ce qu'il pouvait être drôle !
Quelques instants plus tard, enfin calmée, je déclarai, sourire aux lèvres :

-Finalement, tu n'es pas si mystérieux que ça !
-Ah, tu me trouvais mystérieux ?

Avant que je pusse répondre, l'ascenseur stoppa avant même d'être arrivé à destination.

-Que se passe t-il ? Demandai-je à haute voix pour moi même, la panique commençant à me gagner.
-Une panne de la boîte. Cet ascenseur tombe souvent en panne.
-Ah bon ?! Si je l'avais su, je ne l'aurais pas pris. Ça me donne carrément froid dans le dos ! Et mon amie qui devait me rejoindre ! Elle m'attendra longtemps !

Le garçon appuya sur un bouton. Il n'avait pas vraiment l'air inquiet. Il était plutôt relax.

-T'inquiète pas, on va nous sortir de là bientôt.
-J'espère, dis-je en soupirant.

Les bras croisés sur ma poitrine, je me laissai glisser jusqu'au sol. L'autre s'assit de même, en face de moi. Je ne voyais pas ses yeux à travers ses lunettes noires mais je savais qu'il me fixait. J'essayai de ne pas trop y faire attention, mais bientôt, je me sentis contrainte de lui demander :

-Pourquoi tu me fixes comme ça ?
-Peut-être parce que je te trouves jolie...murmura t-il doucement dans un sourire.

Je souris et baissai la tête en rougissant.

-Merci. Soufflai-je.
-Personne ne te l'a jamais dit auparavant ?
-Quoi ? Euh...si...si bien sûr ! Ma mère, mes tantes, mes...
-Un garçon ?
-Quoi ?
-Et un garçon ? Répéta-t-il.

Je baissai la tête, rougissant d'un mal être cette fois-ci. Cette question ravivait des souvenirs dont je n'avais pas envie de me rappeler encore une fois. Non, pas encore, pas maintenant que je me sentais à peu près bien depuis que j'avais revu Joe....Sauf que l'autre, il n'en savait rien..il attendait une réponse de ma part. Qu'allais-je dire, qu'allais-je faire ? Allais-je mentir ? Et s'il connaissait Joe et qu'il allait le lui rapporter ? Non, c'était idiot de penser ça.

Alors que j'hésitais à répondre, la voix de l'autre tinta dans mes oreilles :


-Tu n'es pas obligée de répondre si ça te gêne.
-Oh mais non ! Non ça ne me gène pas !

Pourquoi avais-je dit cela, bizarrement ? Je m'étonnais moi-même. C'était trop tard, j'étais lancée.


-Si...un...un garçon m'a déjà dit que j'étais jolie...mon...mon ex petit-ami...
-Je vois. Tu as l'air très mal à l'aise d'en parler. Je suis désolée d'avoir évoqué le sujet...
-Non ! Non, t'en fais pas. Tu ne pouvais pas savoir, c'est pas grave.

Je baissai la tête. Sans que je le voulusse, des larmes roulèrent sur mes joues. J'avais honte. Je me sentais stupide, sale, démunie, faible. Surtout devant un inconnu.

-Je suis désolée, m'empressai-je de dire en essuyant mes joues. Je...
-Tu as l'air de l'avoir beaucoup aimé...

Je levai la tête vers lui et tiquai. Sa voix était chevrotante, comme s'il s'apprêtait à éclater en sanglots. Il semblait ému, ému pour moi alors qu'il ne connaissait pas mon histoire. Je souris intérieurement en pensant que je n'avais jamais connu de garçon aussi sensible.
j'acquiesçai à ce qu'il venait de me dire, et je rectifiai :

-Je...je l'aime toujours...mais...mais je lui en veux...oh c'est sûrement stupide de te raconter ça, je ne te connais pas, tu n'es qu'un inconnu mais...je crois que ça me fait du bien de m'exprimer...Oui, je l'ai aimé, je l'aime toujours, et je l'ai toujours aimé... Je lui en veux, je lui en veux de tout ce qui s'est passé...sans aucun doute je suis coupable moi aussi...nous avons été stupides tous les deux. J'ai voulu le haïr..je me suis fait croire que je le haïssais... mais je me suis menti à moi-même...Je...

Les sanglots m'envahissant, je ne pus continuer...je me laissai aller, ignorant la présence de cet étranger en face de moi, qui devait me trouver bien faible. Cet étranger, qui, s'il l'avait voulu, aurait pu profiter de moi tellement j'étais faible à ce moment.
Sans lever les yeux, je sentis un frottement de vêtement, puis une présence à mes côtés, et une chaleur...le garçon...il était venu m'entourer de ses bras...pour me consoler...son...son odeur...il avait la même odeur que Joe trois ans auparavant...Joe...la même odeur que lui. Cette pensée me fit chavirer de plus belle.

A ce moment, l'inconnu attrapa mon menton à l'aide de l'une de ses mains, et me força à le regarder.

-Selena, moi aussi je t'aime...je t'ai toujours aimé...


Je fronçai les sourcils, car je n'y comprenais rien. Comment savait-il mon prénom ? Comment pouvait-il m'aimer alors qu'il me connaissait à peine ?
Il dut lire dans mes pensées, car il retira ses lunettes...

...Je poussai un cri :


-My Gosh, Joe !!!
-Chuut...S'il te plaît, ne m'en veux pas d'avoir négocié ce plan avec Demi et Nick...
-Demi ? Nick ? Ah je comprend ! Je comprend maintenant l'excitation diabolique de Demetria Devonne Lovato !!! C'était donc ça ! Un piège !
-Selena, Selena écoute-moi, s'il te plaît...
-Je veux sortir de cet ascenseur, je veux sortir !!!

Je me levai avec brusquerie et me mit à frapper sur l'une des parois de la boîte, désespérément. Je n'arrivais pas à le croire : j'étais là, enfermée dans un minuscule espace, avec le garçon qui hantait mes cauchemars depuis des mois, et tout ça, à cause de l'initiative de mes deux meilleurs amis ! Je n'avais pas la force de faire face à Joe...du moins, pas maintenant. Je ne le pouvais pas, je n'en avais pas la force. Bientôt, je sentis son torse se coller à mon dos. Il m'attrapa les poignets et me força à m'arrêter.
Malgré mes gesticulations, il fut plus fort que moi. Il me plaqua contre la paroi et plongea ce regard si intimidant dans le mien.

-Selena, je t'en prie, écoute-moi. Je comprend que tu m'en veuilles, mais s'il te plaît, n'en veux pas à Nick et à Demi. Ils ont voulu bien faire, ils ne pensaient pas à mal tu sais. Ils pensaient que ça te permettrait d'aller mieux.

-Ah ouais ? Et tu pensais comme eux ?

-J'ai crû que ça nous permettrait de mettre les choses à plat.

-Et alors ? Est-ce que ça a été le cas ? Maintenant tu connais les sentiments que j'ai envers toi. Et après ? Vas-tu te ficher de moi avec tes amis ? Tu as eu ce que tu voulais hein ! Savoir où j'en étais avec toi pour pouvoir mieux me ridiculiser ensuite !

-Non ! Selena, arrête de te débattre et écoute-moi ! C'est faux. Non ! Je n'ai jamais voulu faire ça. Ce que je voulais, c'était qu'on ait une conversation sérieuse sur ce qu'il s'est passé entre nous.

-Je ne veux pas avoir de conversation sérieuse avec toi ! C'est vrai à la fin ! Comment le pourrais-je ? Toi-même, tu n'es pas sérieux ! Alors dis-moi comment avoir une conversation sérieuse avec

quelqu'un qui n'est déjà pas sérieux ! Et tu sais à quoi ça rime ? A rien !

-Tu es trop cruelle envers nous.
-Envers nous ? Joe, il n'y a plus de nous depuis que tu as fui !

A cet instant, Joe me lâcha brutalement, donna un coup de pied dans la paroi et haussa le ton. La fureur s'était emparée de lui.

-J'ai fui, oui, mais je l'ai bien regretté ! Ça ne t'intéresse pas de savoir comment je me suis senti depuis tout ce temps ? Pourquoi je suis parti ? Oui, oui, c'est vrai, je me suis comporté comme un pauvre idiot envers toi, comme un lâche ! Ouais, ça c'est vrai ! Je le reconnais et rien ni personne ne peut justifier mon comportement, pas même moi ! Mais si ça t'intéresse, je peux toujours te dire pourquoi je suis parti : quand j'ai reçu ce message de ta part que tu avais fait une fausse couche, tout s'est effondré autour de moi ! Parce qu' après le choc de la nouvelle d'être bientôt père, j'avais fini par me faire à cette idée, cette idée que j'aurais un enfant de toi, qu'il serait le mien, que je devrais m'en occuper ! J'avais accepté, je l'avais accepté. Mais j'avais aussi peur, j'avais peur de te décevoir, j'avais peur de notre avenir, j'avais peur des regards, j'avais peur d'être père, tout simplement. J'avais peur de cette responsabilité. Mais je savais que je t'aimais, que je t'aimais, et que je t'aime encore, et plus que tout. Alors quand j'ai reçu ce message de toi disant que tu avais perdu le bébé, je t'en ai voulu. J'ai ressenti ça comme un rejet du petit être qu'on avait conçu ensemble, comme un rejet de moi, puisque ce bébé était une partie de moi. Je t'en ai voulu de gâcher mes rêves, tous nos beaux projets pour le bébé. Je savais que ce n'étais pas ta faute, mais je t'en voulais. C'est psychologique. Alors j'ai fui. J'étais blessé, blessé d'avoir perdu mon enfant. Je t'en voulais, mais en même temps, j'avais peur que tu ne sois plus la même avec moi. J'avais peur de te perdre. Alors j'ai fait l'égoïste, l'imbécile. J'ai fui avant de souffrir trop. J'ai décidé de mettre tout ça aux oubliettes, dans un coin de ma tête...mais je n'ai pas pu...


Pendant ce récit de Joe, je fus à la fois effrayée et fascinée de sa colère. Mais je fus aussi bien éclairée à son sujet, sur les sentiments qu'il avait entretenu jusque là. J'avais crû tout autrement de lui, et voilà que tout ce que j'avais crû était faux. Il avait souffert autant que moi, je m'en rendais compte. J'éclatai en sanglots. J'avais été égoïste en pensant que moi seule avait souffert.
Joe aussi pleurait. Nous étions terrassés.
Il me prit dans ses bras, et cette fois-ci, je ne me dérobai pas à son étreinte. Je me laissai faire. Nous restâmes longtemps ainsi, dans les bras l'un de l'autre.

-Je suis désolé...tellement désolé, me murmura t-il au creux de l'oreille.
-Tais-toi, répliquai-je doucement. C'est moi l'idiote....
-Je t'aime...
-Oh, Joe !

Il prit mon visage baigné de larmes entre ses mains, et m'embrassa tendrement. Je réalisai alors combien ces baisers m'avait manqué. Ces baisers chauds et tendres, qui prenaient, et donnaient généreusement, sans rien exiger, ces baisers dont j'avais cessé de croire la sincérité quand mon tendre-aimé avait disparu de ma vie.

-Joe...Joe...je t'aime...
-Sel'...


* * *

Point de vue de Demi

Nick et moi attentions au quatrième étage avec une nervosité presque papable. J'étais inquiète. La main de Nick serra plus fort la mienne.

-Tu crois que ça a marché ? Lui demandai-je avec anxiété ?
-Il faut espérer que oui, me répondit-il, réponse qui me montrait qu'il était aussi inquiet que moi.
-Tu penses qu'on peut faire débloquer l'ascenseur ?
-Il ont sûrement eu assez de temps pour s'expliquer.
-Oui, sans doute, dis-je, pas très convaincue.
-Je vais aller dire de débloquer.

Et sans attendre ma réponse, Nick courut. Quelques temps plus tard, la boîte métallique arriva et s'ouvrit. Selena apparût en compagnie de Joe. Leurs yeux étaient rouges. Mon cœur fit un bond dans ma poitrine : s'était-ils réconciliés ? Ou au contraire, avaient -ils tiré un trait sur tout ça en concluant sur une dispute datant de la guerre de cent ans ? Selena m'en voudrait-elle de ce coup foireux ? Voudrait-elle jamais me pardonner ?

Tandis qu'elle s'avançait vers moi, Nick revint. Je le vit blêmir. Je priai que tout ce soit bien passé.

-Selena...... écoute Selena, je...
-Chuut...ne dis rien Demi. J'ai compris. J'ai compris que tu as fait ça pour mon bien. J'ai compris que les amis, c'est fait pour s'entraider. Je te remercie.
-Me remercier ?
-Oui, parce que grâce à toi, et à Nick également, j'ai retrouvé Joe. Merci les amis.

La serrer dans mes bras dans des larmes de joie fut la plus belle récompense que je pu recevoir. Elle en

fit tout autant pour Nick. Et tandis qu'ils se serraient dans les bras l'un de l'autre, je serrai Joe dans mes bras. Ce fut pour tous, une effusion de joie.
Un homme en combinaison bleue et aux cheveux grisonnants, s'avança vers nous.

-Eh bien, tout est réglé maintenant ? Nous interrogea t-il.
-Oui ! Tout ! Merci beaucoup monsieur, d'avoir participé à notre complot avec l'ascenseur !Répondis-je.
-Pas de quoi ! S'exclama t-il tout en nous faisant à tous un clin d'œil.


-Allez, je file, j'ai du travail, reprit-il.

Et il s'éloigna.

Tout finissait pour le mieux...


« Je ne suis pas trop timide pour montrer que je t'aime
Je n'ai aucun regrets
Je t'aime trop pour, trop pour te cacher
Cet amour n'est pas encore finit
Cet amour n'est pas encore finit
Alors bébé, dès que tu seras prêt... » #ComeAndGetIt



* * *

Point de vue de Joe

Tous réunis chez moi ce soir là, on célébrait mes retrouvailles joyeuses avec Selena.
Je ne cessais de la contempler, de l'admirer. Elle était si belle dans sa robe rouge écarlate, si belle quand elle souriait, quand elle riait aux côtés de Demi. Je redécouvrais avec enchantement, tous ses faits et gestes, ses mimiques que j'avais gardé en mémoire et qui n'avaient pas changé durant ces trois ans.
Quand elle était à quelques mètres de moi, elle me lançait des regards qui en disaient longs, me lâchait un de ses sourires qui en faisait chavirer plus d'un.
Quand sa peau frôlait la mienne, quand elle me prenait la main, quand ses lèvres effleuraient mes lèvres, j'étais au septième ciel. C'était la plus belle, la plus merveilleuse rencontre de ma vie. Et je me maudis d'avoir pensé ne plus l'aimer, d'avoir pensé l'oublier. Je me maudis intérieurement de l'avoir fait souffrir. J'étais fou amoureux, éperdu de son regard, de sa personnalité. J'étais fou d'elle.

Alors que j'étais perdu dans mes pensées, ma princesse vint troubler celles-ci en me demandant justement à quoi je pensais.

-A toi, et à la façon dont j'ai été idiot envers toi.
-Joe, c'est du passé.
-Je sais, mais je ne cesse d'y penser.
-Je pense parfois au bébé...
-...
-Je sais que s'il était là aujourd'hui, nous l'aurions aimé tous les deux, mais il n'est pas là, et je pense dans un sens que c'est sûrement mieux comme ça, même si parfois j'ai l'impression de l'entendre

pleurer, de l'entendre m'appeler maman...je l'aimerai toujours...c'est mon bébé...mais...il vaut mieux qu'il ne soit pas ici...pas maintenant.

Elle me prit la main. Je sentis la tension qui émanait d'elle. Je la serrai dans mes bras pour la réconforter.

-Tu as raison, lui murmurai-je. Gardons-le dans un coin de notre esprit, mais...laissons ça decôté...commençons quelque chose de nouveau.

Elle resta un moment contre moi, puis releva la tête :

-Tu veux que je remplisse à nouveau ton verre ?
-Oui merci.
-Donne. J'y vais.

Tandis qu'elle y allait, Nick vint se poser brutalement à côté de moi.

-Hé, fais plus attention ! Tu t'assois comme une patate !
-Désolé, désolé !
-Alors, tout va pour le mieux ?
-C'est à toi que je devrais demander ça !
-Ouais, ça va. Où est Demi ?
-Elle a voulu être seule. Elle est dehors.
-Qu'est-ce qu'elle a ?
-Je n'en sais rien, mais je l'ai trouvé très pensive depuis qu'on est rentrés.

J'allais répondre quand Selena refit son apparition.


-Tiens, me dit-elle, en me tendant le verre remplit d'un liquide mousseux.
-Merci ma chérie.
-De rien.
-Tu devrais aller voir ta meilleure amie.

Selena fronça les sourcils.

-Pourquoi ?
-Elle est allée s'isoler dehors. Peut-être qu'elle a quelque chose. Tu es la plus proche d'elle, tu devrais essayer de lui parler.
-D'accord, j'y vais. Pas de bêtises vous deux !

* * *

Point de vue de Selena

Je me dirigeai vers le jardin où je savais que Demi se trouvait. En effet elle était là, assise sur un banc, la pleine lune éclairant son visage perplexe.

-Demi ?
-Oh ! C'est toi ! Je ne t'avais pas entendu arriver.

Je m'approchai et m'installai près d'elle.

-Alors, tout baigne avec Joe ?
-Oui, tout baigne. C'est étrange, c'est comme si on ne s'était jamais quitté !
-Je suis vraiment contente que tu sois heureuse à nouveau.
-Merci. Tu aimes toujours la solitude à ce que je vois. C'est pourtant une soirée que nous devons passer ensemble, entre amis.
-C'est vrai, j'ai toujours aimé la solitude. Je m'en veux de gâcher ce si bon moment.

Je lui posai une main sur le genoux et plantai mon regard dans le sien :

-Demi, qu'est-ce qui se passe ?
-Rien, tout va bien. Je voulais juste prendre l'air.
-Demi, je te connais depuis l'enfance, je sais quand tu mens.

Demi tourna la tête vers moi, baissa le regard vers le sol puis soupira. Elle se mit à tortiller nerveusement une mèche de cheveux.

-Je sais...c'est difficile d'en parler...
-Tu pourrais commencer à me dire c'est à quel sujet ?
-...Eh ben c'est...c'est à propos de ma mère...
-Ah...tu repensais à elle.
-Mmh...
-Je vois. Certains souvenirs sont très durs.
-J'ai toujours du mal à accepter le fait qu'elle m'ait abandonné, qu'elle ait préféré me laisser à mon oncle. Certes, il est gentil, mais avant tout, un enfant, c'est de sa mère dont il a besoin. Je sais bien que je n'ai pas non plus fait ce qu'il fallait pour améliorer les choses. Aujourd'hui, j'essaye de ne pas reproduire la même erreur avec toi et les gens que je rencontre sur ma route, comme Nick, par exemple. Mais c'est si difficile pour moi parfois, d'être ce qu'on attend de moi ! Je me suis façonné un

vrai caractère de cochon et même si je suis correcte envers toi, Nick et sa famille, ce n'est pas sûr que j'y arrive toujours et avec tout le monde. Mais je crois que ma mère aussi a mal agi. Je crois que je la déteste.

-Demi...

Elle craqua et fondit en larmes dans mes bras.

-Demi, non, arrête ! Tu es plus forte que ça !
-Je ne suis pas si forte que je veuille bien le croire, tu sais. Même ma mère a honte de moi !
-Oh arrête, j't'en supplie, arrête !

Sa tristesse était contagieuse. Je ne pouvais supporter de la voir ainsi. Des larmes apparurent aux coins de mes yeux et je la serrai plus fort dans mes bras. C'est à ce moment que Nick et Joe déboulèrent de la porte du jardin. Ils coururent jusqu'à nous.
Quand je levai mon visage baigné de larmes vers Joe, il fronça les sourcils d'inquiétude :

-Selena ? Que se passe t-il ?

Je n'eus pas le temps de répondre, car Nick demanda à son tour :

-Qu'est-ce qui lui arrive à Demi ?
-Ne vous en faîtes, pas, donnai-je comme seule réponse. Je m'occupe d'elle. Je crois que je ferais mieux de la raccompagner chez elle.
-Je vous y conduis ! Répondit vivement Joe.
-Je viens avec vous ! Poursuivis Nick.


Et c'est ainsi que nous nous mîmes en route, tous ensemble. Assise à l'arrière de la voiture, Demi couchée sur mes genoux, je contemplais le paysage défilant, les maisons, les voitures, les passants qui commençaient à se faire rare à cause de la nuit qui s'était pleinement installée. Mon ventre se serra d'angoisse...car je savais que l'heure de la grosse crise de Demi était venue...ce n'en était pas une petite et passagère, comme elle en avait l'habitude...non, elle y pensait sérieusement cette fois...et il serait difficile de la sortir de ses idées noires, mais surtout...de l'empêcher de se mutiler...

To be continued...


Girl, Stay StrongOù les histoires vivent. Découvrez maintenant