Chapitre 8 - Nightingale #DemiLovato

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  Point de vue de Nick-Demi ? Qu'est-ce que tu fais ?Je la vis se lever, blêmir et cacher un objet derrière elle

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  Point de vue de Nick

-Demi ? Qu'est-ce que tu fais ?

Je la vis se lever, blêmir et cacher un objet derrière elle.

-Heu...rien...
-T'es sûre ?
-Sûre, sûre.
-Qu'est-ce que que tu caches alors ?
-Hum...rien...

Je m'approchai et tentai d'apercevoir l'objet mystérieux mais elle m'évita et recula.
Je dû alors l'entourer de mes bras pour parvenir enfin à saisir ce qu'elle tenait entre ses mains, derrière elle.
Ma surprise fut grande.

-Un cutter ? Mais qu'est-ce que tu fais avec ça ?
-Hum...je...c'est un...ami d'enfance.
-Un ami d'enfance ? Drôle d'ami alors !
-Donne-moi ça !

En voulant me ravir l'objet des mains, quelque chose sur l'un des poignets de mon amie attira mon attention. Je rattrapai son bras de justesse. Je me rendis compte avec horreur qu'elle avait une profonde entaille qui saignait.

-Demi ?!
-Je...c'est rien, je me suis blessé involontairement. Je vais nettoyer tout ça, ça ira.

Mais je n'en étais pas aussi sûr qu'elle. Je la retins et la força à me regarder. Intimidée, elle baissa les yeux et rougit.

-Pourquoi tu fais ça ? Lui demandai-je, encore sous le choc.
-Nick, je...

Elle s'apprêtait à fondre en larmes. Attendri, je la forçai à s'asseoir sur le bord du lit et m'assis à côté

d'elle.

-ça fait longtemps que tu le fais ?
-Oui...répondit-elle doucement.
-Mais pourquoi ?
-Je...c'est difficile à dire...
-Tu sais bien que tu peux tout me dire.
-Nick, c'est pas si simple que ça, ça fait partie de mon passé. Je ne sais pas si j'en ai la force...
-Tu ne me fais pas confiance, c'est ça ?
-Non, au contraire ! C'est pas ça !
-Alors dis-le moi !
-Je ne peux pas Nick...pas maintenant...je ne suis pas prête...j'ai peur que...
-Peur de quoi ? Que j'aille le raconter à toute la société ? ! C'est bien sympa de me voir sous cet angle là ! Bon, eh bien je te laisse te morfondre dans ta tristesse noire. Byebye.

Je me dirigeai à pas précipités vers la porte et la refermai en la claquant bruyamment.

* * *

Point de vue de Demi


J'éclatai en sanglots. D'habitude, j'étais plus forte que ça, mais je n'arrivais plus à garder mon sang-froid depuis quelques temps. J'étais devenue fébrile, très sensible. Je faisais des cauchemars la nuit à tel point que mon oncle ne pouvait plus dormir. Nick avait proposé de m'héberger, ce que mon oncle avait accepté, sachant que Nick était une personne bien comme il faut.
Je dormais donc avec lui, dans son lit, je me sentais rassurée, et même si cela ne m'empêchait pas de faire des cauchemars, je me rendais compte que j'en avais de moins en moins, depuis que je sentais sa présence rassurante à mes côtés.
Selena aurait parfaitement fait l'affaire, malheureusement, c'était elle qui habitait le plus loin du lycée et de nous. De toute façon, Nick était mon ami, il ne faisait que ce qu'il semblait le meilleur pour moi.

Quand je faisais un cauchemar, il me serrait contre lui et me berçait en me rassurant, jusqu'à ce que je m'endorme, mais je savais qu'une question lui brûlait les lèvres depuis le début : de quoi je rêvais, et pourquoi je faisais des cauchemars ? Question que je lui savait gré de ne pas me poser, car je ne savais pas quoi lui répondre.
Pourtant, au moment où il avait franchi le seuil de la porte, vexé de ne pas en savoir plus, je savais que le moment approchait où je devrais lui dire la vérité, où Kévin et Joe devraient savoir eux aussi.



J'étais triste, fatiguée et confuse. J'en avais réellement assez. J'avais besoin de quelqu'un pour me remonter le moral, quelqu'un pour chanter pour moi, pour être ma santé, mon soutien, quelqu'un pour être mon rossignol.
Soudain inspirée, je saisis un stylo et une feuille et écris tout en haut « Nightingale ». Ce serait le titre de ma nouvelle chanson...

* * *

Point de vue de Joe

Je fis sursauter ma mère qui coupait des tomates sur le plan de travail, en l'entourant de mes bras par surprise et en lui embrassant le haut du crâne. Elle gloussa un de ses petits rire de mère de bonne humeur que j'appréciais tant. J'adorais sentir ma mère heureuse.

-Tu veux de l'aide maman ?
-Oh non, ça ira chéri, j'ai déjà presque fini. Tu peux appeler Franckie s'il te plaît ? Dis-lui déteindre ce fichu jeu vidéo et de venir mettre la table.
-Il ne va pas être ravi à mon avis !

Ma mère s'approcha de moi et me chuchota à l'oreille :

-Attend de voir sa tête quand il saura qu'il y a une tarte au citron pour le dessert !

Nous ricanâmes bêtement tous les deux, et je courus à l'étage. J'adorais aussi être en complicité avec ma mère. C'était si agréable quand il n'y avait pas de conflits. On se sentait prêt à tout.
Je frappai à la porte et criai sans ouvrir :

-Eh mon pote, t'as le couvert à mettre ! Parole de maman !
-Oh non ! Pas moi !
-Désolé, c'est ton tour !
-Mais j'ai pas fini ma partie !
-Tu descends pas : pas de dessert !
-C'est quoi le dessert ?
-Tarte au citron !
-Ah, sérieux ?!

Et, manquant me heurter de plein fouet il ouvrit la porte et se précipita telle une furie. J'éclatai de rire et m'apprêtais à descendre quand j'entendis des pleurs provenant de la chambre de Demi. Intrigué, je collai mon oreille contre la porte. En effet, elle pleurait bel et bien. Inquiet, j'ouvris doucement la porte.

Je fis face à une Demi prostrée dans son lit, les épaules secouées de violents sanglots.

-Demi ? Demi !

Je la relevai et la prit dans mes bras, la serrant presque à l'étouffer. Je détestais voir les filles pleurer. Cela me brisait le cœur.

-Qu'est-ce qu'il y a ? Encore un cauchemar ?
-Oh...non...non...

Je lui pris le visage entre les mains.
Son regard trouble m'inquiéta vivement. Je fronçai les sourcils.

-Demi ! Demi, réponds-moi !
-J'en ai assez...assez de vivre...je veux...je veux mourir...
-Quoi ? Mais que racontes-tu ?! Et Selena, et Nick !
-Selena.. . Elle saura bien se débrouiller sans moi...et Nick...Nick n'a pas besoin de moi...il...me déteste...
-Qu'est-ce que tu racontes ? Tu es son amie ! L'une de ses deux meilleures amies !
-Non...non Joe...il me l'a dit...j'ai été bien stupide d'avoir eu peur...
-Mais je ne comprend rien, de quoi tu parles ?
-Je veux mourir Joe...
-Non, Demi, dit pas ça, j't'en prie !
-Je...

La panique me saisit quand je sentis le corps de Demi s'affaisser. Je lui relevai la tête mais ses yeux étaient clos. Elle avait sombré dans l'inconscience. C'est alors que je découvris avec stupéfaction la marre de sang imprimée sur sa couverture, et la plaie béante qui couvrait presque tout son bras.
Par terre, aux pieds de Demi, gisaient des pilules de drogue...

-Oh, non, c'est pas vrai !!!! Mamaaaaaaaaaaan !!!!

* * *

Point de vue de Selena

Je n'arrêtais pas de faire le va-et-vient dans le couloir qui servait de salle d'attente. J'avais envie d'arracher mes cheveux, de crier et de pleurer à la fois. Il semblait que mon cœur allait défaillir. Cela

faisait la unième fois que je passais devant Joe, quand il m'attrapa le bras. Son regard était empreint d'inquiétude et de tristesse, mais sa voix se voulut calme et protectrice :

-Selly, tu devrais essayer de te calmer un peu.
-Oui, je sais, mais je n'y arrive pas. Penser que Demi est à l'intérieur, qu'elle a peut-être perdu beaucoup de sang me rend complètement folle !
-Ne t'inquiète pas, je suis sûr qu'elle s'en sortira, quoiqu'il arrive.
-Je l'espère...

Je me tus, ne voulant pas lui montrer que j'étais prête à pleurer. Il m'attira simplement à lui et me fit asseoir sur ses genoux.

J'avais peur. Ce n'était pas la première fois que Demi avait ces crises depuis que sa mère était partie, seulement, elles n'avaient jamais été aussi fortes qu'à présent. Avec le temps, j'avais espéré que quelque chose de plus grave ne se passerait jamais, mais je m'étais trompé. J'étais heureuse que Joe soit à mes côtés pour traverser ce passage. J'avais grand besoin de soutien, et je ne doutais pas que Demi en aurait besoin également.

Dès que je vis le médecin en blouse blanche sortir de la chambre où se trouvait ma meilleure amie, je me levai, suivie de Joe, de Nick, de Kévin, de Madame Jonas et de l'oncle Jack.

-Alors docteur ? Demandai-je précipitamment.
-Eh bien...vous l'avez emmené à temps...elle aurait pu perdre beaucoup plus de sang. Elle est blême et affaiblie, mais elle s'en sortira. Seulement, le taux de drogue dans son sang est élevé, et il va falloir qu'elle fasse une cure de désintoxication.
-Oh...je vois...

Je vis le médecin observer chacun d'entre nous, puis il s'arrêta sur Madame Jonas et lui demanda :

-C'est vous la représentante légale ?
-Non, non...je suis...une amie...mais voici Monsieur Peters, c'est lui le tuteur légale de Demi.

L'oncle Jack s'approcha. Mon angoisse augmenta quand le médecin lui demanda avec une expression d'embarras à lui parler seul à seul. Jack accepta, tandis que nous autres restâmes à l'attendre.
Les larmes que j'avais jusqu'alors contenues, se heurtèrent à l'entrée de mes yeux et se déversèrent à flot sur mon visage. Joe me prit immédiatement dans ses bras et me serra presque à m'étouffer. Je le sentais lui aussi au bord de la crise.
Madame Jonas restait assise sur sa chaise, nerveuse, tout en triturant un des pans du foulard qui entourait sa nuque. Quand à Nick, les yeux tournés vers le sol, il restait silencieux. Puis, soudain,

comme exaspéré, il se leva et s'éloigna à pas rapides. Joe le remarqua, tout comme moi.

-Assied-toi mon cœur, me dit-il. Je vais aller voir ce qu'il a .

Je me contentai de hocher la tête.

* * *

Point de vue de Nick

J'avais besoin de prendre l'air. Depuis notre arrivée à l'hôpital, j'avais repéré un balcon qui donnait sur le parking. C'est là que je me retrouvai. Le vent, flirtant avec mes cheveux, me donnait une sensation d'invincibilité. Mais évidemment, je savais que cela était faux. Oui, c'était faux. Je n'étais pas gentil, je n'étais pas un garçon sympa et sans histoires comme je le croyais. J'étais un meurtrier. C'était de ma faute si Demi se retrouvait à l'hôpital. J'en étais plus que persuadé.
Profitant du fait que je sois seul, je me mis à pleurer. C'était de ma faute, Tout ça était de ma faute !
Je m'en voulais ! En colère contre moi-même, je me mis à frapper mes poings sur le barreau du balcon, comme pour me punir moi-même, bien que cela soit insuffisant comme correction.

-Nick ?

Je m'arrêtai net, gêné. Je ne l'avais pas senti venir.

-Qu'est-ce que tu fais là ? Lui demandai-je sans me retourner.
-C'est à toi que je devrais poser cette question, insista t-il tout en avançant.

Il arriva à ma hauteur et voulut me regarder, mais je me retournai, lui donnant mon dos.
Exaspéré, il me tira le bras et me força à me tourner vers lui.

-Cesse de faire l'imbécile, Nick ...Nick ?! Tu pleures ?!
-Non ! M'exclamai-je en essuyant rapidement mes larmes. Non. Je ne pleurais pas, je...
-C'est à cause de Demi, hein ? Ne t'inquiète pas. Nous avons tous eu une peur bleue à son sujet, mais tu as entendu le médecin, elle s'en sortira.
-Et qu'est-ce qui ce serait passé si ça avait été plus grave, hein ?! Qu'est-ce que j'aurais fait ?!

J'avais crié. Réalisant ma faute, je me radoucis.

-Excuse-moi Joe. Je...


Il posa une main ferme sur mon épaule.

-Allons, dis-moi ce qui te tracasse tant.
-Joe...C'est à cause de moi si Demi est ici.
-Mais que me chantes-tu là ?
-Arrête, laisse-moi parler s'il te plaît ! C'est de ma faute, oui. Je suis entré dans ma chambre. Elle était assise sur le bord du lit, elle donnait dos à la porte et semblait être concentrée à faire quelque chose. Quand je me suis approché, et lui ai demandé ce qu'elle faisait, elle s'est brusquement levé et a mit ses mains derrière son dos. Mais malgré tout, j'ai réussi à saisir ce qu'elle voulait me cacher, j'ai découvert un cutter. Quand elle a essayé de me le reprendre, j'ai aperçu des entailles sur son poignet. Elle m'a dit qu'elle faisait ça depuis longtemps. Et elle n'a pas voulu me dire pourquoi. Ça m'a vexé qu'elle ne veuille pas me le dire, parce que pour moi, je suis son ami, et les amis, c'est fait pour se confier. Je n'ai pas voulu l'écouter quand elle a essayer me faire comprendre que tout ça était compliqué et lié à son passé. Je l'ai jugé trop vite et je me suis barré comme un idiot, en lui disant de rester dans sa tristesse noire.

Tout en racontant cela à mon frère, je réalisais au fur et à mesure combien j'avais été idiot, je pleurai de plus belle, malgré mon désir de ne pas me montrer faible devant quelqu'un de ma famille. Je ne pouvais pas me retenir. Joe ne dit rien, se contentant de me serrer dans ses bras.

-J'adore Demi, murmurai-je entre deux sanglots. J'ai...j'ai peur...de la perdre...plus jamais...plus jamais je ne ferai l'idiot...je...je n'avais pas réalisé...qu'elle était...qu'elle était aussi fragile...
-Arrête de te culpabiliser Nick. Ça ne sert à rien. Montre toi fort. Pour toi, et pour elle. Viens, on va rejoindre les autres.

Quand nous arrivâmes à l'endroit que nous avions laissé, nous aperçûmes une discussion entre le médecin, Jack et ma mère. Selena, pleurait, assisse sur une chaise. Décidément, cette journée était très humide. Joe me laissa pour aller la prendre dans ses bras, quant à moi, je m'approchai de ma mère, qui avait l'air assez émue, et agitée.

-Que se passe t-il ? Demandai-je.
-Le Docteur Springs affirme qu'il serait bon pour Demi d'intégrer un centre psychiatrique.
-Quoi ?!! MAIS VOUS ETES FOU !!! hurlai-je.
-Dans l'intérêt de Demi et de sa santé, cela est le procédé le plus louable, argumenta le docteur.
-Il n'en est pas question ! Je ne laisserai pas Demi aller dans un endroit comme celui-ci ! Elle n'est pas folle ! Demi n'est pas folle, vous entendez !

Étant presque prêt à me jeter sur l'homme en blouse, Jack me retint fermement.
Reculant d'un pas, le médecin secoua la tête et se contenta de répondre :

-Je suis désolé...
-C'est tout ce que vous trouvez à dire !!!

Indigné et en colère, je me débarrassai violemment de l'étreinte de Jack et, sans demander la permission, j'entrai en trombe dans la chambre de Demi. J'entendis dans mon dos, le médecin et ma mère m'appeler, mais je n'en fis aucun cas.
Demi était couchée, là, sur ce lit, dans cette pièce presque aussi blanche que sa peau. Son bras jadis ensanglanté était entouré d'un solide bandage. Je m'assis à côté d'elle sur une chaise et lui prit la main tandis qu'elle dormait.

-Je suis désolé, tellement désolé Demi...soufflai-je, les larmes aux yeux...

Elle se réveilla alors et tourna son visage blême vers moi.

-Nick...Nick, tu es là.
-Oui, je suis là. Écoute Demi, je suis désolé...c'est de ma faute si tu es ici...à cause de la façon dont je me suis comporté envers toi. J'aurais dû comprendre dès le début que tu était une personne très fragile...je t'ai fait du mal...je te promets...que plus jamais tu n'auras à subir ça de ma part.
-Je pensais que tu me détestais.
-Non ! Jamais ! Jamais je ne pourrai te détester. Tu es une amie formidable et je t'adore.

Elle me fit un frêle sourire. Ému, je me levai et me jetai sur elle pour la serrer très fort dans mes bras.

-Je suis tellement désolé...Je t'aime tant...
-C'est du passé Nick...Je te promets de te raconter mon histoire, quand je serai prête.
-Merci.
-Qu'est-ce que le docteur a dit ?
-Que tu vas t'en sortir. Tu devras faire une cure de désintoxication en sortant de l'hôpital. Tu peux me promettre une chose ?
-Laquelle ?
-Ne prend plus jamais de drogue. Plus jamais.
-C'est promis.

J'eus envie de lui révéler l'avis du docteur, quant à l'efficacité d'intégrer un centre psychiatrique mais je changeai d'avis, ne voulant pas la mettre plus mal qu'elle ne l'avait été, puisqu'elle était en voie de guérison.

-Nick ?
-Oui ? Qu'est-ce qu'il y a ?

-Tu peux me chanter la dernière chanson que tu as composé ? J'aimerais entendre ta voix, avant que tu partes.

Curieuse demande, devais-je avouer, mais j'y accédai volontiers. Voir un large sourire se dessiner sur les lèvres de ma meilleure amie me fit un baume au cœur. A la fin, elle m'attira à elle et m'embrassa sur la joue. Ce qui eut le don de me faire rougir, mais aussi, d'éveiller en moi des émotions que je n'avais alors jamais ressenti. Je me sentais étrange, comme léger, presque heureux. Je surpris les battements accélérés et désordonnés de mon cœur. J'étais en même temps terriblement gêné pourtant je n'avais aucune envie de sortir dans cet état-d'esprit.
La douce voix de Demi me sortit de mes rêveries :

-Moi aussi j'ai une chanson à chanter. Je l'ai écrite moi-même. Elle s'appelle Nightingale. Je ne chanterai que le refrain.

Et elle chanta ce refrain, d'une voix un peu chevrotante car elle était encore faible, mais je l'appréciai avec toute la mesure qu'elle méritait.

«Can you be my Nightingale,
Sing to me, I know you there,
You could be my sanity,
But ring me please send me to sleep,
Say you'll be my Nightingale... »

-Tu as une voix...extraordinaire Demi, lui dis-je, sincèrement envoûté.
-Merci, fit-elle avec un grand sourire béat.

-Et tu sais quoi, continua t-elle, je crois que je l'ai trouvé, mon rossignol...
-Ah bon ? Qui est-il ?
-Toi.
-Moi ! M'exclamai-je, franchement surpris.

Elle éclata de rire.

-Oui, toi. J'adore quand tu chantes pour moi, j'adore entendre ta voix. Elle me berce, elle me calme. Tu as une voix à adoucir un tigre du Bengale. Je me sens si bien quand tu chantes pour moi.

Ces paroles, prononcés les yeux dans les yeux, et avec une évidente sincérité, me touchèrent au plus haut point. Je me sentis rougir jusqu'à la moelle des os. Je me mis à sourire comme un idiot et je me surpris à attarder ma main sur la joue de mon amie, à caresser son visage, ses cheveux.

J'étais entrain de me perdre dans les méandres du rêve, éperdu, ensorcelé. Quand enfin je réalisai ce que j'étais entrain de faire, je fus profondément mal à l'aise.

-Je devrais m'en aller, à présent.
-Tu reviendras, hein ?
-Oui, c'est promis.


Je lui déposai un baiser sur le front et m'éloignai.
Quand je sortis, tous les yeux étaient braqués sur moi.



-Bah quoi ? Y'a un problème.
-N...non...balbutia ma mère. Bon, on rentre à la maison. Joe, on s'en va.
-N'oublie pas qu'on doit ramener Selena chez elle.
-Oui, sans problème.

* * *

Toute la famille Jonas, ainsi que l'oncle Jack et Selena, vinrent visiter régulièrement Demi à l'hôpital. Chaque fois, elle demandait à Nick de chanter pour elle, ce qui la mettait d'entrain, même si elle avait à affronter les murs blancs et ennuyeux de l'infect hôpital. Il existait une réelle complicité entre Nick et elle. Finalement,elle finit par sortir de « prison ». Elle était toujours aussi blême, mais moins affaiblie. L'extérieur lui redonnerait ses couleurs.
En tous les cas, les siens étaient tous très heureux de la savoir saine et sauve.
C'est son oncle qui vint la chercher.

-Si tu savais comme c'est une délivrance de sortir de l'hôpital ! S'exclama t-elle, excitée.
-Oui, je suis ravi que tu sois de retour parmi nous. Mais n'oublie pas que tu dois faire une cure de désintoxication.
-Oui, je sais, grogna t-elle. Je ne vois pas pourquoi je devrais me faire désintoxiquer. Je vais bien.
-Tu ne dois pas garder toutes ces cochonneries dans ton corps Demi. Et puis, tu as besoin d'être équilibrée.
-Équilibrée ? Où veux-tu en venir ? Je suis aussi équilibrée que n'importe qui ! Je bois suffisamment d'eau, et je fais du sport !
-Ce n'est pas ce dont je parlais Demi.
-Alors quoi ?
-Eh bien...par rapport à ta mère.

-Ma mère ?! Pourquoi tu me parles d'elle ?! Déjà c'est pas ma mère, non mieux : c'est PLUS ma mère ! Tout ce qu'elle a fait pour moi, c'est de m'abandonner !
-Justement Demi...
-Mais, où veux-tu en venir ?

L'Oncle Jack freina brusquement sa voiture devant le trottoir de sa maison.
Les mains moites, la gorge serrée, il ne savait pas comment aborder le sujet avec sa nièce sans la blesser. Pourtant, il le faudrait bien un jour ou l'autre. Et d'ailleurs, à l'instant même, elle attendait une réponse de sa part, assise sur la banquette arrière de la voiture, la tête penchée vers l'avant, en direction de son oncle.

-Oncle Jack ?!
-D...Demi...La cure de désintoxication se fera dans un centre psychiatrique.
-QUOI ?!!
-Tu seras suivie par un psychologue.
-Tu insinues que je n'ai pas un bon équilibre mental parce que je ne suis plus sous la tutelle maternelle, et encore moins sous la tutelle paternelle, et que je pourrais suivre le chemin débauché de mon père juste parce que je n'ai pas toujours un bon moral ?! Tu insinues que je suis une déséquilibrée, une délinquante, une associable ? J'ai un problème psychologique peut-être?
-Non, Demi arrête, je n'ai jamais voulu te rabaisser...
-Alors pourquoi tu l'as fait ?
-C'est le Docteur Springs qui a prescrit cela...
-J'en ai rien à faire du Docteur Springs ! J'veux savoir pourquoi tu ne m'as pas défendu ? Pourquoi tu as laissé faire sans rien dire !
-Demi, je...
-Tu crois que je suis folle, hein ? Tu deviens comme celle que j'ai honte d'appeler « ma mère » ? Hein ? J'suis folle ! Mais où t'as vu une trace de folie sur moi, hein ? Où ça, BORDEL !
-Demi, DEMI !
-J'en ai marre de toi, de toi et d'elle. Vous ne faîtes que me pourrir. J'ai plus envie d'entendre parler de Madame De LaGarza. C'est PAS ma mère ! Franchement, vous devriez avoir honte ! Vous êtes dégueulasses tous les deux !

Demi sortit en trombe de la voiture et claqua la porte, tandis que son oncle criait désespérément son nom. Quand elle arriva à mi-chemin, entre la clôture de la maison et la porte d'entrée, elle se retourna :


- Selena et Les Jonas le savaient ?
-...

-Mais répond bordel ! Ils le savaient oui ou non ?!
-O-Oui. Oui, ils le savaient Demi, bredouilla son oncle.

S'en était trop pour Demi, elle avança à pas précipités et claqua la porte de la maison.
Quant à son oncle, resté dans la voiture, il renversa sa tête en arrière, l'appuya contre le siège, ferma les yeux, et soupira de désespoir.


* * *

Point de vue de Selena

C'était le grand jour pour Demi. Elle devait se rendre dans le centre qui l'accueillerait pour son suivi.
Nous étions tous présents : Nick, Joe et moi. A sa mine sombre, je su qu'elle nous en voulait de ne l'avoir pas prévenu plus tôt, pendant qu'elle était à l'hôpital. Mais nous n'avions pas voulu qu'elle soit plus mal, ou qu'elle perde complètement les pédales.

Le centre se trouvait à plusieurs kilomètres d'ici, en dehors de la ville. Nous ne la verrions pas pendant des mois, et il était certain que nous ne pourrions aller lui rendre visite que quelque fois. Cela me brisait le cœur. Je ne savais pas comment je ferais sans elle. Elle allait beaucoup me manquer.

Pour son départ, son oncle avait embarqué deux valises dans le coffre. Demi, quant à elle, avait attaché ses cheveux en queue de cheval pour n'être pas gêné. Elle s'était soigneusement maquillé avec ce maquillage habituel qu'elle n'avait plus mis depuis très longtemps et qui la faisait paraître très sombre, presque gothique. Son visage était sec, fermé à double-tour, aucun sourire. Elle portait un tee-shirt blanc imprimé d'un énorme cœur noir, un leggins noir à trous et ses éternelles bottes en cuir, allure très rock. Écouteurs d'Ipod sur les oreilles, elle ne semblait pas avoir l'intention de nous dire au revoir.

Comme elle s'apprêtait à monter en voiture, je courus vers elle et lui attrapai le bras.

-Demi ! Demi...tu vas me manquer...
-Je ne vois pas pourquoi je manquerais à une traîtresse !
-Ne dis pas ça, je ne t'ai pas trahi et tu le sais ! Même si nous sommes imparfaits, les amis, c'est fait pour s'entraider, et si personne ne t'a rien dit, c'est parce qu'on avait peur de ta réaction, peur que tu sois plus mal qu'avant et que nous te perdions définitivement, peur que tu te mutiles à nouveau, que tu te culpabilise. Demi, jamais je ne te voudrais du mal volontairement. Je suis ta meilleure amie, je te connais mieux que personne. Je suis imparfaite, mais ne nie jamais que je t'aime. Alors, si je t'ai blessé, je te demande de me pardonner, et de pardonner aussi à Nick et à Joe. On a tous voulu bien faire. Pardonne nous.

Demi baissa la tête. Quand elle la releva, son visage exprimait un léger sourire. Elle me prit dans ses bras et me serra très fort durant plusieurs minutes.

-Tu vas me manquer ma Selly, me souffla t-elle dans le creux de l'oreille.
-Toi aussi tu vas me manquer. Vraiment, vraiment beaucoup...je...

Ma voix se brisa. Demi me considéra un instant.

-Hey ! Don't cry baby ! Non Selena, arrête, je t'en prie ! Sinon tu vas me porter la poisse !

Je gloussai de rire et essuyai mes larmes. Elle me serra à nouveau contre son cœur.

-Je reviendrai vite. C'est promis.

Puis je m'éloignai afin de laisser la place à Joe, qu'elle gratifia en plus d'un sourire. Ensuite vint Nick, qui eut beaucoup de mal à se détacher d'elle. Visiblement, le départ de Demi le troublait profondément et il ne la laissait s'en aller qu'à contre cœur.

-Reviens vite Petite fleur, entendis-je dire Nick.
-Petite fleur ? C'est un nouveau surnom maintenant ? Interrogea Demi en gloussant de rire.
-Tu as tout à fait compris.

Nick se saisit à nouveau de Demi, ce qui fut pour la surprendre. Il colla son front contre son front et son nez contre son nez, son regard planté dans celui de mon amie.
Demi lui entoura les épaules de ses bras, puis, après lui avoir imprimé un baiser sur la joue, elle s'engouffra dans la voiture.

Peu de temps après, Oncle Jack démarra...

...Quand la voiture fut loin, nous étions tous encore là, à faire des signes d'au revoir dans le lointain...

To be continued...

Girl, Stay StrongOù les histoires vivent. Découvrez maintenant