Prologue
Demi Lovato. 17 ans. Tout à fait banale. Je vis à Burlington en Caroline du Nord. Je vais au lycée comme tout le monde, j'ai beaucoup de connaissances et peu d'amis. Je suis plutôt difficile à cerner comme personne. Je fais partie de cette...
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Flash-back / Point de vue de Demi
L'automne était vite arrivée. Le vent tiède fouettaient mes cheveux contre mon visage. Quelques feuilles sèches tourbillonnaient dans le vent. Ces détritus jonchaient le trottoir. Je marchais en traînant les pieds et shootais dans des canettes de bière qui traînaient dans le passage. Casquette à l'envers, sac en bandoulière, je rentrais chez moi, après une rude journée d'école. J'avais à peine quinze ans. Visage fermé à double tour, allure de rockeuse, maquillage très dark, cheveux effilés et gras, baskets noirs montantes, j'étais l'incarnation même de l'enfer.
Une brise souffla et m'envoya une mèche de cheveux dans l'œil que je m'empressai de retirer avant de devoir crier. Je m'arrêtai quelques mètres plus loin. J'étais arrivé. C'était ma maison. Mon chez moi. Je vivais ici, avec ma mère. J'ouvris la barrière sans prendre garde de la refermer, me dirigeai tout droit vers la porte d'entrée que j'ouvris sans grande précaution. Ma mère se tenait là, assise à la table de la salle à manger, chaussant ses lunettes et entourée de paperasse en tout genre, d'une calculatrice et d'un stylo. C'était le temps de rendre des comptes à la montagne de dettes qui s'accumulaient sur nos têtes.
Je passai devant elle sans la saluer, ce qu'elle ne tarda pas à me faire remarquer.
-Tu pourrais au moins dire bonsoir. -Ouais, b'soir.
Elle soupira, renonçant à l'idée de me rendre meilleure et m'annonça que le dîner serait bientôt prêt. Après avoir déposé salement mon sac en plein milieu de ma chambre, j'allai me doucher, puis je m'étendis sur mon lit pour écouter de la musique. Quelques instants plus tard, ma mère fit son apparition au seuil de ma porte.
-Demetria, le repas est prêt. Tu descends ?
Furieuse, je balançai mon casque à côté de moi et me relevai brusquement :
-Tu pourrais arrêter de m'appeler Demetria, sérieux ?! Et puis je t'interdis de mettre tes pieds devant chez moi ! -Pardon ?! Parlez-moi sur un autre ton, jeune fille ! Et quoique cette chambre est la tienne, la maison, en revanche, est à moi, j'ai donc le droit de me promener où je veux, compris ? Et puis, si tu ne veux pas que je fasse irruption comme un fantôme, tu n'as qu'à baisser le volume de ton casque pour entendre lorsque je t'appelle ! -Non mais ça va, hein ! T'es pas obligée de crier, j'suis pas sourde ! -Ah bon ? Tu aurais dû entendre alors, quand je t'ai appelé ! -C'est bon, ferme-là, ok ?
Ma mère s'avança vers moi telle une furie et me gifla. Son visage était rouge, sa poitrine se levait et s'abaissait, témoignant d'une forte activité respiratoire. Je soutenais son regard coloré de colère. Elle ne m'intimidait pas.
-Baisse les yeux, jeune fille ! -Non ! T'as osé me frapper ? J'y crois pas ! Non mais j'y crois pas ! Tu passes ton temps à t'occuper de ton travail, tes dettes, et surtout, de ton récent petit ami Eddy, que tu ne tarderas pas à remplacer, comme tu change de chemise, et tu oses me frapper, alors que c'est TOI qui a tort ? ! Tu as honte de moi parce que je ne suis pas à ton image, non, je ne suis pas comme tu l'imaginais, comme tu aimerais que je sois, tu as honte, hein ! Mais sache que les enfants ne sont jamais strictement comme les parents le veulent !
