Wattpad Originale
Il reste 2 chapitres gratuits

CHAPITRE 9 - Jack, encore et toujours

22.5K 1.8K 110
                                    

J'aurais tout donné pour ne pas être là.

D'abord, parce que plus les minutes passaient, plus le mépris de mes petits camarades à mon encontre grandissait. Ensuite, parce que Jack ne cessait pas de me rentrer dedans. Au sens littéral ! Enfin, parce que ce crétin de prof ne disait rien.

Pour la énième fois, Jack entra en collision volontaire avec mon dos, me prenant le ballon au passage. En quelques foulées, il était sous le panier et marquait.

Quand je disais que ce type avait un problème. Il m'agresse, il me dit qu'il est désolé et ensuite il se comporte comme ça. C'était à vous rendre fou.

J'avais rapidement compris sa technique, il avait dit à tous les membres de son équipe que ce n'était pas la peine de me marquer. Bah ouais, j'étais tellement nulle en sport, vous comprenez.

Du coup, à chaque fois que mon équipe se retrouvait avec la balle, la seule personne de disponible, c'était moi. Donc même s'ils ne voulaient pas me faire jouer, à un moment donné, ils n'avaient plus trop le choix. Honnêtement, je faisais de mon mieux, mais ce n'était clairement pas suffisant, surtout que Jack me tombait dessus à la seconde où je recevais la balle. Quand j'arrivais à la rattraper...

Là ! Le ballon arrivait de nouveau sur moi.

« Bouge-toi, à la fin », me cria hargneusement Sarah.

La petite brune rencontrée à la cantine n'était finalement pas aussi sympa qu'elle en avait eu l'air. Plus conspuée qu'encouragée par mes coéquipiers, je m'élançais vers le panier adverse.

C'était sans compter mon cauchemar personnel. Il surgit de nulle part et je le heurtai de plein fouet, son torse me faisant l'effet d'un mur. Je rebondis, titubai vers l'arrière et tombai lourdement par terre.

Jack récupéra le ballon tandis que mon équipe me huait, la sienne me félicitait ironiquement et depuis les gradins fusaient des rires humiliants. Au lieu de partir marquer, Jack se pencha sur moi et me tendit la main.

Piège ou pas piège, il était hors de question que j'accepte son aide. J'écartai son bras d'un revers et me redressai toute seule. Cela me valut quelques coups d'œil antipathiques supplémentaires, mais je m'en fichais. Ils ne savaient rien de ce qu'il s'était produit entre nous.

« Je n'ai pas besoin de ton aide », grommelai-je. Et je ne veux pas que tu me touches, pensai-je

Et qu'ils aillent tous se faire voir, tiens. Je n'avais pas demandé à jouer. Et ce n'était pas une manière de traiter les gens.

« Comme tu voudras », dit-il en laissant tomber sa main, un air de regret presque convaincant sur le visage.

Mais qu'est-ce qu'il cherchait à la fin ? M'humilier devant la classe, faire en sorte que tout le monde me déteste, que je sois méprisée ? C'était réussi. Il avait passé l'heure à me tourner exprès en ridicule, alors POURQUOI faisait-il cette tête la maintenant ?

Il allait me rendre folle.

Le prof siffla la fin du match quelques secondes plus tard et je retournai m'asseoir dans les gradins, à l'écart de mon fan-club. Après quelques cours de sport, plus personne n'était dupe. J'étais le dénominateur commun de la défaite, le facteur poisse qui faisait plonger presque invariablement n'importe quelle équipe.

Je massai mon coude douloureux tout en essayant d'ignorer les regards rancuniers des autres quand quelqu'un se laissa tomber à mon côté. Ne me laisserait-on même pas lécher mes blessures en paix ? Non. Aussi sûrement qu'un charognard attiré par l'odeur du sang, Jack était là.

Les SolitairesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant