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Un petit moment plus tard, aux alentours de 20h je décide enfin de rentrer. Je suis plongée dans mes pensées comme mes yeux l'étaient dans la Loire. En avoir parlé avec Adrien et y avoir réfléchis m'a fait énormément de bien.
Finalement, je me dis qu'il a raison et que je n'ai rien à perdre. Qu'est ce que je risque?

Je regarde mes pieds en marchant, je n'ai pas envie d'affronter l'extérieur aujourd'hui. J'ai comme un pressentiment au fond de moi me disant de ne pas rentrer ce soir.
Mais je ne le suis pas, car ce pressentiment, je l'ai de manière permanente.

Une fois arrivée devant la porte, je me mets face à elle et l'ouvre sans hésitation pour ne pas avoir le temps de réfléchir et de reculer.

Et les regrets arrivent comme un coup de poignard... Je ressens cette senteur tellement fortement que j'aurais envie de vomir.

Il est là.
Il est là.
Et je suis seule. Seule, sans personne pour m'aider.
Je fais quoi? Hein? Je fais quoi? Je pars?
Non. Il faut parfois affronter ses peurs.
La frayeur commence doucement à arriver en remontant tout le long de mon corps. Une grande chaleur arrive et me fait frissonner, mes pupilles grandissent autant que ma peur. Je le vois.
Pas lui.
Je ne sais toujours pas quoi faire, je reste immobile de peur.
Je décide de monter dans ma chambre pour m'enfermer et ne rien avoir à supporter.
Je me dirige donc doucement vers elle, le plus discrètement possible.

Et merde.

Je sens quelque chose se poser sur moi... C'est son regard vitreux.

Il rigole avec un air abruti.

-T'es déjà rentrée?

Il continue de rire comme un con.
Je ne le regarde même pas pour lui répondre aussi froidement que possible.

-Ouais.

-T'es pas très gentille dis donc.

Toujours ce rire débile... Et l'odeur est horriblement forte, et mêlée à la cigarette, ça la rend irrespirable.

-Nan.

Et puis je ne sais pas ce qu'il se passe d'un coup mais il m'attrape le bras fermement.

Il sourit bêtement. Et ne me lâche pas. Je tire sur mon bras pour qu'il me lâche.

Me touche pas et lâche mon bras bordel!

Mais son emprise reste forte et je n'arrive pas à m'en tirer. Ne surtout pas être agressif avec les personnes dans son état, c'est tout. Je le regarde alors dans les yeux, ses yeux à moitié gonflés et rouges, avec un regard juste... Mort.
Je lui parle calmement et distinctement.

-Peux tu lâcher mon bras s'il te plait.

C'est très compliqué de garder mon calme.

-Non

Puis il se marre.

-Puis-je savoir pourquoi?
Je demande ça d'une manière toujours aussi faussement calme.

-Parce que c'est drôle.

Mais c'est pas possible d'être aussi con...

Je le regarde et lui dis avec le plus d'aplomb possible.

-Bon maintenant lâche moi, tout de suite.

Il reserre sa main, il commence à vraiment me faire mal. Je peux sentir ses ongles légèrement rentrer à l"intérieur de ma peau et cela me dégoûte. J'ai envie de crier et de partir en courant.

-LÂCHE MOI PAUVRE CONNARD!

Je n'ai pas réussi à me maîtriser... Maintenant je peux sentir comme une colère dans son regard.

Il Suffit D'un RegardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant