Ma vie basculée à jamais

Prologue

Quand mon réveil sonna, je n'avais qu'une seule envie : me recoucher. La reprise des cours, quel cauchemar !

Je m'appelle Maïmouna Diop, j'ai 23 ans, étudiante en master 2 dans une école de commerce sur Paris. Je suis issue d'une famille de 4 enfants : 3 filles et un garçon. Je suis la dernière de ma famille.

Mes parents sont très conservateurs de nos valeurs religieuses et traditionnelles même si de l'extérieur ils ont l'air modernes. Ce qui explique mon éducation hyper stricte. Ce qui entend : pas de sortie en boîte, pas de petit ami car ça serait trop compliqué pour se voir. Mais surtout je risquerai de me faire tuer par papa. Mes deux sœurs Assa l'aînée et Amina la seconde de notre famille ont été mariées par mariage arrangé. Les parents de leurs maris sont des amis de la famille. Elles ont acceptées sans s'y opposer et mènent bien leur vie, ce qui me surprend. Je ne conçois pas cette idée et j'ai peur que la même chose m'arrive. Et tôt au tard je sais que mon père me parlera de mariage, en attendant je prie pour que ce jour soit loin, loin devant moi à des milliers de kilomètres. Quant à mon frère Amadou, il n'est toujours pas marié. Nous sommes dans la même situation. Mais pour le moment je préfère me concentrer sur cette nouvelle et dernière année qui m'attend. Le mariage, ce n'est pas pour moi. Lorsque je répète ces mots devant ma mère elle prend toujours sa chaussure pour me taper et me demande d'implorer le pardon de Dieu. Pourtant quand je vois mes parents, j'ai une folle envie de vivre leur amour. Eux aussi ont été mariés par leurs parents. Ils se sont rencontrés une semaine avant qu'on ne les marie. Cette complicité et ce bonheur que dégagent leur couple me fascine et me fascinera toujours.

Bon il est temps que je quitte mon lit et que je me prépare avant d'être en retard. Mes parents sont très à cheval sur nos études, malgré qu'ils soient conservateurs, nous avons tous faits de grandes études. De même, c'est après être diplômées que mes sœurs se sont mariées.

Je m'investis pleinement pour ne jamais les décevoir, je veux qu'ils soient fiers de moi et qu'ils sachent que c'est grâce à eux si je ne suis pas tombée dans la débauche. Quand j'étais plus jeune, je trouvais injuste de ne pas pouvoir sortir avec mes copines et aller faire la fête. Et je n'avais aucun moyen de faire le mur comme certaines. Mon père a installé une alarme dans la maison et à partir de 22h impossible de sortir ou de rentrer sans que ça soit lui qui désactive l'alarme. Il est le seul avec maman à avoir le code. Ce qui est carrément abusé, on peut se l'avouer !

Même à 23ans je suis toujours excitée quand c'est la rentrée. Pourtant il y a bien des têtes que je n'ai pas envie de voir. Mais bon ce n'est pas ce qui va me gâcher ma journée. J'ai décidé de me faire belle. Pour ce premier jour, pour ma dernière année sur les bancs, j'ai opté pour un jean noir et un chemisier beige avec des escarpins noirs. Je suis du genre timide, réservée mais j'aime bien me mettre en valeur. Ma mère m'a appris que lorsqu'on n'a pas confiance en soi et qu'on ne veut pas que les gens le sachent, il faut toujours s'habiller de manière à dégager une assurance. Il se trouve que porter des talons me met fortement en confiance. A partir de mes 20 ans j'ai commencé à m'intéresser à la mode, au maquillage. Vous me direz certainement que ça fait tard et je vous répondrais mieux vaut tard que jamais. Mais c'est à ce moment que j'ai décidé de me prendre en main et de travailler sur mon apparence. Je suis différente de mes sœurs et de ma mère qui sont très coquettes. J'ai dû refaire toute ma garde-robe, apprendre à marcher avec des talons. Et cela, grâce aux femmes de ma famille. On s'était pris une journée entière pour faire du shopping et c'était une magnifique journée mère-filles que je n'oublierai jamais. C'était plein de bonne humeur et de rires, ce genre de journée qui te fait tout oublier. Ce genre de journée où tu te rends compte de la chance que tu as d'avoir une belle famille.