Mebi oso na hit choda op nodotaim

Chapitre 6 : Who's to say you can't choose to stay on this side of it ?

Je passe mon doigt sur sa lèvre ecchymosée, pendant qu'elle esquisse un léger sourire.

- « Merci. » lui dis-je doucement.

- « Merci pour quoi ? »

- « Pour accorder une telle confiance à Octavia. Je sais qu'elle peut parfois être difficile à gérer, mais je t'assure qu'elle est digne de confiance. »

Lexa se retourne face à moi et me saisit les deux mains, dans une infinie douceur. Lorsqu'elle fait cela, je ne peux m'empêcher de penser à toutes les nuances dont elle peut faire preuve, tantôt si douce, si délicate et tantôt si dure, que ce soit dans son regard, dans le ton de sa voix et ses gestes. Je regarde la finesse de ses doigts et en caresse les lignes.

- « Aujourd'hui je pense vraiment qu'Octavia est digne de confiance. Ce n'était pas encore le cas hier, mais elle a besoin de retrouver Indra, et de retrouver une raison pour laquelle se battre. »

- « Que lui as-tu dit, pour ainsi la convaincre de se joindre à nous ? Ca m'étonne quand même que cela ait été aussi « facile »... » lui demandé-je, curieuse.

- « Je lui ai simplement rappelé où était son devoir. Tu sais, nous avons tous nos blessures de guerre. Octavia est une guerrière, et elle a aimé passionnément un homme qui était l'un des plus valeureux que j'ai connu, que cette guerre lui a malheureusement pris. Elle a juste besoin de trouver le moyen de dépasser sa peine, et la meilleure façon pour cela, c'est de se sentir à nouveau utile. Je lui ai juste.... » me dit-elle, avec un mélange de tristesse et de soulagement dans le regard.

Elle lâche mes mains pour venir saisir délicatement mes deux joues et s'approche doucement de moi jusqu'à ce que nos deux bouches entrent en contact, me laissant apprécier toute la jouissance que seules ses lèvres savent me procurer. Lorsque sa langue vient caresser la mienne, je ne peux m'empêcher de la serrer un peu plus fort contre moi dans un sourire, m'enivrant de chaque frisson de bonheur qu'elle me fait vivre. Ces instants que j'aimerai prolonger éternellement me permettent d'exister pleinement. Lorsque sa main passe derrière ma nuque, je sens cette sensation si particulière parcourir mon dos et venir se loger au creux de mes reins. Ce désir de la garder près de moi quoi qu'il arrive, de m'offrir à elle et de la laisser me posséder. Ce bien-être qu'elle seule est capable de me faire connaître est maintenant devenu indispensable à ma vie. Je lui caresse le bras, et dans un petit rire, vais lui déposer un doux baiser dans le cou. Je sens sa respiration s'accélérer, pendant que la mienne se coupe. Sa peau frémit sous mes caresses et je la sens à nouveau s'abandonner dans mes bras, et sous mes lèvres. Je la désire plus que quiconque, je désire chacun de ses regards, chacun de ses baisers, chacun de ses mots, chaque parcelle de sa peau, et chaque partie de son corps. Je désire parcourir chacune de ses courbes, et me perdre dans la perfection de ses formes. Je suis comblée par chacun de ses souffles, et chacun de ses râles. Elle me rend heureuse, et quand j'embrasse chaque centimètre de son buste, je sais qu'elle le comprend parfaitement. Lexa a cette aisance à m'emporter avec elle, elle pourrait d'ailleurs emporter n'importe qui à sa suite. Mais lorsqu'elle me le demande à moi, je sais très bien qu'elle ne le demanderait à personne d'autre de cette manière-là. Je passe ma main dans ses longs cheveux, et mon index vient subitement s'accrocher dans son médaillon qui s'y trouve noué. Oui, lorsqu'il n'est pas posé entre ses deux superbes yeux, elle l'accroche systématiquement à une mèche de ses cheveux. Le symbole de Heda ne la quitte jamais, et l'espace d'un instant je me rappelle toutes les responsabilités qu'il représente pour elle. Pourtant, cette femme magnifique qui est actuellement collée à moi est bien la seule à parvenir à me faire oublier pendant quelques instants qu'elle et moi sommes condamnées à faire cela. Porter nos peuples. Les guider. D'un coup, je sens la finesse de son doigt me soulever le menton pour que l'océan vert de ses yeux vienne se déverser dans le bleu des miens. Dans un sourire, elle me parle silencieusement. L'heure n'est pas à penser à nos responsabilités, ni même à ce que ce monde nous réserve. Ni à ce combat que nous allons devoir mener, encore une fois, pour y survivre. Je ne veux plus survivre, et dans ce sourire, Lexa me rappelle que la vie ne se résume uniquement à cela. Je me fais violence pour essayer d'arrêter de penser, et l'espace d'une éternelle seconde je la regarde. Si belle, si parfaite, avec ce regard qui m'envoute littéralement et me donne autant de force qu'il me donne l'impression d'être vulnérable. Je déambule sur le contour de ses lèvres, et remonte le long de son nez. Lorsque je me replonge à nouveau dans ses yeux, je sens des larmes monter dans les miens, et ma vision se trouble subitement, sans que je ne comprenne réellement pourquoi. Je sens sa main gauche me caresser le visage, apaisant mon âme, et ferme l'espace d'un instant les yeux, comme pour mieux me délecter de cette sensation. Cette infinie douceur me ramène à cette première nuit d'amour que nous avons partagée, oubliant le monde autour de nous, cédant enfin à cette attirance mutuelle que nous ressentions l'une pour l'autre. Ce jour-là, j'ai abattu toutes mes barrières, abandonné toutes mes craintes, et lui ai définitivement ouvert les portes de mon cœur, lui permettant de m'aimer entièrement et inconditionnellement. J'étais prête, et j'ai donc fini par faire tomber les siennes, lui offrant à nouveau la paix qu'elle mérite tant. Cette osmose, je ne l'ai ressentie qu'avec elle. Et puis, il y a eu cette balle... Il y a eu son sang, il y a eu ce lit, mon lit qui si cela se trouve encore aujourd'hui, porte toujours les traces de cette nuit-là. Je sens mon cœur se serrer, et de chaudes larmes dévaler mes joues pour venir continuer leur course sur ses doigts.