Chapitre 5 : You were right, Clarke.

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Nous remontons à présent vers la grotte, et Clarke marche silencieusement à mes côtés. Je sais pertinemment que les jours à venir ne vont pas s'annoncer faciles, mais qu'est-ce qui l'a déjà été ? J'ai besoin de savoir précisément ce qui se passe à Polis, Roan est dans une situation délicate, mais là où Clarke ne lui accorde à présent plus le bénéfice du doute quant à ses réelles intentions, je ne suis pas tout à fait de cet avis. Je connais Roan depuis des années, je sais que sa première intention est de diriger le plus justement son peuple. Mais le problème est et restera toujours sa mère, qui l'a guidé d'une certaine façon pendant de longues années, le formatant toujours plus dans l'avidité et la violence. Roan va avoir du mal à sortir des sentiers battus, mais il reste actuellement ma meilleure chance de rallier à nouveau Azgeda à moi. Le problème n'est pas Roan, mais Echo. Le problème est la haine que me voue Echo, à l'image de celle de Nia. J'inspire profondément en continuant d'avancer, le regard perdu dans le vide, ou plutôt, plongé dans mon passé. Je me revois torturer et tuer Dixon pour le meurtre de Sannah, devant tous à Polis, il y a maintenant environ cinq ans. Je revois le regard de Nia lorsque je lui ai enlevé cet homme pour qui elle avait énormément d'affection, devant tout son clan, et je revois le regard de cette jeune femme qui se tenait derrière elle, et à laquelle je n'ai quasiment pas prêté attention à ce moment-là. Je n'ai donc pas compris de suite qui elle était et n'ai pas fait le rapprochement à l'époque. Connaissant Nia, j'aurai dû savoir que lorsque je lui ai enlevé son espion, l'un de ses plus fidèles guerriers, qui était venu jusqu'à Polis pour assassiner Heda, elle prendrait sous son aile la fille de ce dernier qui aurait autant soif de vengeance qu'elle. Echo est donc logiquement devenue son bras droit, me haïssant autant que Nia pour avoir tué son père. Lui prêtant allégeance envers et contre tout. Après la mort de Costia et le bannissement de Roan, elle a donc pris la direction des armées de Nia. Elle est redoutable, et fera tout pour accomplir ce que Nia désirait tant. Roan est le seul dans l'immédiat qui s'oppose encore à son ascension de part son sang royal. C'est entre autre aussi une des raisons pour lesquelles j'ai fait ce marché avec lui, et lui ai promis de lui redonner sa place auprès des siens s'il me ramenait WanHeda. Nia m'a servie l'opportunité sur un plateau d'argent en me défiant de le faire directement Roi d'Azgeda. Chez eux, le sang royal est très important, Echo ne renversera jamais Roan et fera même tout pour le servir. Tant qu'il honore le sang de sa mère, et de sa lignée. C'est pour cette raison que sa place est menacée, et que je ne dois pas tarder à reprendre Polis, parce qu'Azgeda avec ou sans Roan ne doit absolument pas rester au pouvoir.

Je sens sa main prendre la mienne tandis que nous pénétrons dans la grotte, et me retrouve face à elle. Clarke me dévisage, et peut ainsi voir la réflexion qui règne dans mon regard.

- « A quoi penses-tu, Lexa ? »

- « A la meilleure façon de reprendre Polis. » lui réponds-je en baissant les yeux et en allant saisir mon poignard que je me remets à la cuisse. « Je dois voir Indra. »

- « Indra est à Polis, tu ne peux pas y aller. » s'exclame Clarke en me saisissant le bras.

- « Je ne compte pas y aller. Je compte la faire venir. »

- « Comment ? Qui vas-tu envoyer là-bas ? »

- « Une personne en qui tu m'as demandé d'avoir confiance, il y a maintenant un long moment déjà... » lui dis-je, tandis que nous entendons subitement un bruit venant de l'extérieur.

Clarke saisit rapidement l'une de mes épées se trouvant juste à côté d'elle, et, après un dernier regard inquiet à mon attention, elle s'avance courageusement vers la sortie de la grotte pour aller voir de quoi il s'agit. Je ne bouge pas, et esquisse un petit sourire, sachant pertinemment ce qu'elle va trouver à l'extérieur. Je me contente juste de faire un pas en avant pour rester dans la pénombre, mais avec un champ de vision me permettant de voir tout ce qu'il se passe sans moi-même être vue. Je peux ainsi voir Clarke stopper ses pas et abaisser son arme, et je ne tarde pas à l'entendre pousser un soupir de soulagement. Elle pose l'épée, et enlace Octavia, profondément rassurée de la trouver saine et sauve. Bellamy se tient à côté d'elle, et lui adresse un regard suspicieux, ne comprenant très certainement pas pourquoi Clarke se trouve ici depuis deux jours. Luna reste légèrement en retrait, et les regarde elle aussi, les bras à présent croisés sous sa poitrine et le regard haut. La revoir ainsi, dans cette posture, me rappelle nos longues journées d'entrainement il y a maintenant bien longtemps, lorsque nous étions à Polis. Nous passions des journées entières à nous provoquer mutuellement, juste avant de prendre plaisir à nous battre sous l'œil attentif de Liam qui s'amusait à compter les points. Titus n'appréciait d'ailleurs pas toujours cela, mais nous étions ses meilleurs novices, et notre dévotion envers lui ou envers Heda n'était jamais remise en question. Nous ne dépassions jamais certaines limites, alors malgré ces moments de complicité que nous n'étions pas forcément censés vivre, nous faisions passer notre devoir avant tout. Je suis ramenée à la réalité par Clarke qui brise le silence des retrouvailles :

Mebi oso na hit choda op nodotaimOù les histoires vivent. Découvrez maintenant