Chapitre 5

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La journée que j'ai passé était assez... ignoble. D'abord, l'ambiance géniale causée par la pseudo dépression d'Émily, qui d'habitude est notre rayon à de soleil. Ensuite, il a fallut aller à l'hôpital, et effectuer ma chimio.
J'ai pensé à mon rêve toute la journée. Pendant tous mes cours, dans toute les matières. Je n'ai pas réussi une seule fois à me le sortir de la tête, il m'a hantée à chaque instant. Il avait l'air si réel que je me suis mise à croire que je vivai peut être enfin quelque chose d'intéressant, mais c'est complètement absurde. Je ne comprend absolument pas pourquoi je ne peux pas simplement accepter cette vie et vivre une vie normale comme tout le monde. Peut être que je n'ai pas envie de finir ma vie avec le sentiment de n'avoir rien fait des années où j'étais vivante. Je me sens épuisée, vidée de mes forces.

Je ferme le carnet et le pose doucement sur la table de nuit à côté de moi, je suis faible, j'ai un peu froid. Mes parents viendront me chercher demain à midi, ils sont partis. Mon frère n'a même pas daigné nous accompagner. Il est resté cloîtré dans sa chambre comme d'habitude. Mon père devait se reposer pour son travail, et ma mère a dit qu'elle avait des fiches à remplir pour leurs prochains clients. Cette excuse, elle me la sort à chaque visite à l'hôpital. J'ai compris qu'elle n'aimait pas me voir dans cet état lamentable, et qu'elle préférait éviter le contact avec moi dans ces moments là, mais c'est tout de même un peu blessant.
Je pose ma tête sur mon oreiller, et laisse enfin le sommeil m'envahir. Au moins, quand je dors, je ne pense pas. Quand je dors, je suis en paix.
Intérieurement, j'espère que je reverrai le monde que j'ai vu la nuit dernière.
Je me perd dans mes songes, et fini par m'endormir calmement.

***

Quand je reprend conscience, je sens un drap trop chaud me couvrir jusqu'au joues. J'ouvre les yeux en poussant la couverture, en sueur. Je respire vite, j'ai l'impression d'être en forme. Je passe mon regard sur les murs qui m'entourent, des murs de bois brun et un peu usés, chaleureux.
Ce n'est ni la chambre de chez moi ni la chambre d'hôpital. Ou est ce que je suis ?
J'observe à présent le lit, grand et souple, mou, confortable. Le montant en bois semble assez ancien, et les draps jaune pastel fleuri de motifs rouges donnent un style assez agréable à regarder. Il y a quelques meubles dans la pièce, tous en bois. Et tout au fond, sur ma gauche, il y a une porte. Je me lève du lit, me rendant compte par la même occasion de ma robe ample et fine de couleur blanche un peu sale. Je comprend soudain que c'est celle que je portais dans mon dernier rêve.
Est ce que je suis en train de rêver comme la dernière fois ?
Je trotte vers la porte, savourant la sensation de bien être que mon corps, en bonne santé ici, me procure. Au moment où je tourne la poignée, je repère la serveuse blonde d'hier en train de passer devant moi, une pile d'assiettes à la main. Quand elle m'aperçois, elle semble ne plus savoir où donner de la tête, me fait un signe qui signifie apparemment "attend moi ici" et pars en courant plus qu'en marchant vers ce qui semble être l'entrée du bar. Elle pose ses assiettes et revient vers moi avec un air gêné.

- Bonjour, vous avez bien dormi ? Je suis désolée pour hier, je ne savais pas que vous ne supportiez pas l'alcool !

Remarquant le vouvoiement à nouveau utilisé par la jeune femme, je comprend qu'elle doit se sentir mal à l'aise par rapport à l'incident de la dernière fois.

- Ha... heu... Ce n'est rien, je me suis déjà remise ! C'est vous qui m'avez portée dans cette chambre ?

- Oui. Je n'ai pas osé prendre la liberté de changer vos vêtement, je vous ai donc déposé de nouveau habits au bout de votre lit si vous le souhaitez.

Je m'apprête à la remercier -me disant en même temps qu'elle doit être dotée d'une sacrée force physique pour m'avoir portée à bout de bras- quand une voix nous interrompt, provenant du bout du couloir partant à droite de ma chambre.

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