Le secret des sentiments (Prof/Élève)

Amie de cœur

Katherine se réveilla en sursaut par ses satanés cauchemars qui ne voulaient pas la laisser tranquille. En se redressant, elle s'essuya le front, trempé de sueur. Sa respiration saccadée se calma au fur et à mesure que ces songes disparaissaient.

Elle se déplaça jusqu'à sa salle de bain d'un pas lent, où elle s'aspergea le visage d'eau glacée pour effacer les traces de sa nuit agitée.

En retirant les mains de ses yeux, elle put constater que son reflet n'était pas des plus frais. D'énormes poches noires soulignaient ses iris et sa peau devenait de plus en plus pâle. 

À ce rythme, son corps ne tiendrait plus de se manque de sommeil. Heureusement qu'elle mangeait convenablement et qu'elle faisait un jogging tous les weekends.

Elle put aussi voir que les boutons de sa chemise de nuit s'étaient détachés, laissant apparaître la cicatrice barrant le creux de ses seins. 

Un soupir s'échappa de ses lèvres, en se rappelant la beauté de sa peau. Autrefois, celle-ci était douce et soyeuse, à présent, elle était sèche et abîmée.

Une larme roula doucement sur sa joue, en repensant aux horreurs qu'elle avait subit. Du bout des doigts, elle l'essuya et s'éloigna de son miroir.

Les pieds en chaussettes de tennis, elle descendit une à une les marches, pour se rendre dans sa cuisine où elle se servit une tasse de thé et une biscotte. L'estomac légèrement remplit, elle récupéra ses baskets. Une fois dehors, elle aspira une grande bouffée d'air frais matinale.

Les écouteurs sur les oreilles, elle commença son jogging. La course lui était devenue presque vitale, elle lui permettait d'extérioriser tous ses problèmes.

Au bout de quarante-cinq minutes, elle atteignit enfin les abords de sa maison, mais elle ralentit sa course quand elle passa devant chez M. Blum. Elle ne put s'empercher d'observer les stores fermés.

 Ils représentaient le mur qui les séparaient, mais elle ne saurait dire pourquoi, la distance qu'il avait instauré, lui faisait tant mal.

Elle dut à regret retourner chez elle. En ouvrant la grille pour rejoindre sa porte d'entrée, elle remarqua une silhouette accroupit sur le perron. 

Le grincement des écrous fit relevé la tête de la jeune fille qui n'était autre que son amie Sonia. En s'approchant d'elle, elle remarqua que ses yeux étaient rougis par les larmes qui coulaient sur son visage. 

Laissant un sac de voyage et son sac d'école, sur le pas de la porte, elle accourut pour se jeter dans les bras de Katherine.

La jeune fille pouvait entendre son amie sangloter sur sa poitrine. Elle caressa tout doucement son dos pour calmer ses pleurs. Elle savait parfaitement les raisons de son état, ce n'était pas la première fois, qu'elle la retrouvait ainsi.

Elle la repoussa doucement et alla ramasser son sac avant de pénétrer dans la maison.

Elle se rendit dans la cuisine pour préparer deux tasses de chocolat chaud. Pendant qu'ils chauffaient, elle disposa les viennoiseries dans une panière à pains. 

Les croissants et les pains aux chocolats encore chaud, dégageaient une douce odeur sucrée qui réveilla son estomac, qui commença à se manifester par le long grognement. Son petit encas d'avant course ne sembla pas l'avoir satisfait.

Elle porta le plateau jusqu'à  la table basse en verre teinté avant de s'asseoir face à son amie.

Celle-ci prit l'une des tasse et la porta à ses lèvres pour souffler sur la vapeur qui s'échappait encore. Katherine l'observa attentivement et porta à son tour la sienne.