Le secret des sentiments (Prof/Élève)

Le charme

Un sourire béat se dessinait sur le visage de Katherine, tandis qu'elle marchait avec prudence, afin d'éviter les plaques de verglas qui jonchaient le sol. Les écouteurs sur les oreilles, elle posa délicatement l'écharpe sur sa peau nue, afin de couvrir son nez qui commençait à rapidement se refroidir. 

À peine la laine, atteignit-elle ses narines qu'une douce fragrance musquée lui raviva les souvenirs intenses de James. Songeant à ceux-ci, elle n'arrivait toujours pas à se persuader qu'elle avait enfin rencontré quelqu'un qui la rendait tout simplement heureuse.

Lorsque le bus arriva devant elle, la jeune fille s'empressa de monter les marches afin de rejoindre sa meilleure amie, elle avait vraiment hâte de la retrouver, elle avait tant de choses importantes à lui confier que cela en devenait presque obsédant.

Sonia confortablement assise dans le fond du bus, ne put quitter du regard l'avant du véhicule afin d'apercevoir son amie. Elle était vraiment inquiète pour elle, car la veille, elle lui avait paru tellement déprimée. 

Malheureusement, leurs horaires n'étant pas les mêmes, elle n'avait décemment pu l'aider, comme elle avait si bien su le faire quand elle avait eu ses propres ennuis.

Elle n'espérait qu'une chose que cette journée shopping puisse lui redonner le sourire et apaiser ses douleurs.

Quand elle la vit enfin apparaître, elle fut grandement surprise, de voir un sourire illuminer son visage, dès qu'elle retira son écharpe qui couvrait sa peau. Une certaine joie de vivre semblait illuminer son aura qui d'ordinaire lui paraissait terne et mélancolique. 

Elle avait beau détailler le physique de son amie, elle n'arrivait pas à discerner d'où pouvait provenir ce changement. Ses cheveux bruns étaient dissimulés sous un bonnet qui couvrait une partit de son front et elle s'obstinait encore à garder ses horribles lunettes. 

Malgré cela, elle trouvait qu'elle avait un certain charme qui attirait le regard sur elle. D'ailleurs, elle put constater que les hommes assis dans le véhicule avaient tous les yeux rivés sur elle.

Troublée par sa nouvelle attitude, elle observa sa démarche assurée qui la mena les bras grand ouvert vers elle. Il ne devait rester que deux pas qui les séparés, mais pourtant, elle fit une enjambée de géant pour venir se jeter contre elle.

- Bonjour, ma belle, s'exclama Sonia en resserrant son étreinte. Comme je suis heureuse de te voir.

- Moi aussi, répondit Kathe en posant sa tête contre son cou. J'étais si impatiente de te voir, j'ai tellement de choses à te dire.

La petite brune, le nez enfouit dans l'écharpe, fut surprise par l'odeur boisée du tissu. En y réfléchissant, elle n'avait pas souvenir de l'avoir déjà vu la porter. Se dégageant doucement, elle regarda son amie surprise.

- À qui est cette écharpe ? Interrogea-t-elle.

- C'est un secret, répondit mystérieusement Katherine. J'espère que tu as prévu ta carte de crédit, dit-elle pour changer de sujet, car elle ne souhaitait pas lui parler de sa situation tant qu'elle se trouvait trop proche de leur lieu de résidence.

Trop d'oreilles indiscrètes pouvaient être présentes.

- Oui, répondit-elle pour ne pas insister. C'est même celle de mon père, ce sera de l'argent qu'il ne dépensera pas pour ses putes, sourit-elle à pleines dents.

- Votre relation ne s'est pas arrangée depuis son départ, demanda Katherine plus sérieusement.

- Non, mais en échange, il me refile tout l'argent que je veux, c'est une bonne compensation.

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Lorsque le véhicule stoppa enfin à leur arrêt, elles décidèrent de s'installer quelques instants sous l'abribus, car une forte pluie se fit ressentir, leur glaçant le visage à chaque fois qu'une goute froide venait toucher leur peau encore chaude.

Une fois l'averse terminée, Katherine demanda à son amie d'y rester encore quelques instants, car elle constata que personne n'était resté à leurs côtés. Elle profita donc de l'occasion pour parler à cœur ouvert avec Sonia. 

Après tout, elles avaient toute la journée pour se divertir, mais les événements de sa mâtiné avec James étaient encore profondément gravé sur sa peau et elle n'arrivait plus à se satisfaire de cette situation. 

Elle savait qu'une fois la vérité dévoilée à son amie, tout dans sa vie changerait du tout au tout, car elle était la seule capable de rompre ses dernières entraves.

- Maintenant que nous sommes seules, dis-moi tout, demanda Sonia en poussant légèrement l'épaule de son amie. Je te trouve de meilleure humeur qu'hier, que peut-il donc t'être arrivé ? Interrogea-t-elle avec un sourire en coin. Tu n'as pas le droit de me cacher la moindre chose, déclara-t-elle en se jetant sur sa copine afin de la faire plier à l'aide de chatouilles.

- Arrête, rit-elle en tentant d'échapper à la torture.

- Dis-moi tout et je te laisse.

- D'accord, d'accord, je vais tout te dire, souffla-t-elle comme si sa copine lui soutirait des informations capitales. J'ai passé la nuit avec lui, annonça-t-elle distinctement.

- Quoi ? Demanda la jeune fille interloquée et les yeux ronds, au point qu'elle fut obligée de s'asseoir sur le banc derrière elle. Tu as couché avec lui ? Balbutia-t-elle.

- Non, bien qu'il fût incroyablement sexy, mais je ne pouvais pas, avoua-t-elle.

Kathe sentait son rythme cardiaque s'accélérer de plus en plus, elle savait que le moment de lui révéler la vérité était enfin venu,elle se sentait enfin prête à lui raconter son lourd passé.

- Pourquoi, tu es vierge ? Demanda-t-elle. C'est vraie que nous n'avons jamais vraiment eu l'occasion de parler de cela, vu que depuis que l'on se connaît tu n'a jamais eu de petits amis mis à part Yoan, reprit-elle en voyant le sourire de son amie disparaître.

Voilà, le moment était vraiment venu de tout lui dire. La gorge sèche et le sang en ébullition, elle sentait l'angoisse la submerger tel un raz-de-marée.

Au moment, où elle ouvrit enfin la bouche, elle vit son amie se lever précipitamment pour se jeter sur elle, son regard était empli de terreur et de panique.

- Attention, entendit-elle prononcer, avant de sentir ses deux mains sur la poitrine qui la projetèrent brutalement au sol, où sa tête et son bras droit heurtèrent le béton.

Le choc fut si violent qu'elle eut juste le temps d'entendre un grand fracas, avant que son esprit ne sombre dans l'inconscience.

Et voilà un nouveau chapitre, rapidement publié, car j'y ai travaillé tout le week-end et en plus de cela plus de connexion, donc deux chapitres pour le prix d'un.

Et comme d'habitude, laissez des commentaires et des votes. Gros bisous à bientôt.