Le secret des sentiments (Prof/Élève)

Discussion

Ouvrant peu à peu les yeux, Katherine, l'esprit dans le flou, entendit la sonnerie si particulière de son ordinateur, lui notifiant qu'elle venait de recevoir un message. Battant légèrement des cils, elle leva difficilement sa tête qui repoussa les coussins qui tombèrent aussitôt sur le sol. Se frottant doucement les yeux, elle émit un petit baillement, tout en observant sa chambre obscure dont seule la couleur bleutée de son écran illuminait la pièce.

Quand son cerveau reprit naturellement conscience des choses, elle se leva presque mécaniquement pour rejoindre sa chaise de bureau où elle s'installa.

En y jetant un œil, elle remarqua grâce à l'aide d'un logiciel spécifique qu'elle avait reçu un SMS de la part de James.

Bien que toujours furieuse contre lui, elle se décida tout de même à l'ouvrir. Mais avant cela, elle émit un nouveau bâillement et regarda le coin d'un de ses écrans, pour constater qu'il était déjà vingt-trois heures passées. Fixant l'horloge avec attention, elle se figea sur place en constatant qu'elle s'était tout simplement endormi.

À mesure qu'elle se remémorait les événements antérieurs, elle sentit à nouveau la colère bouillonner dans sa poitrine. Elle avait pourtant conscience que ses parents avaient agi de la sorte, car ils avaient peur pour elle et qu'ils ne souhaitaient qu'une chose, la protéger. Mais ce qui l'avait énervé, est qu'ils n'avaient pas besoin de la traiter comme une petite fille, ni de l'éloigner de ses amis qui à leur manière, l'avaient peu à peu sorti de ses cauchemars. Quant à James, elle savait que c'était sa jalousie qui lui avait fait prendre la parole et de cela, elle n'en pouvait plus.

Un long soupir de frustration s'échappa de ses lèvres quand elle reçut à nouveau une notification, lui signifiant que James cherchait à la contacter. 

"Réponds-moi, je m'inquiète."

À peine eut-elle lu le message qu'un petit rire s'échappa de ses lèvres, l'obligeant presque à donner une réponse immédiate. Les doigts posés sur le clavier, elle chercha une réponse à lui envoyer.

"Ça, je l'avais bien compris. Il suffit que je ne réponde pas, pour que cela soit la fin du monde."

 "Ne le prends pas comme ça." 

"Pourtant, tu me l'as bien fait comprendre."

À mesure que son professeur lui répondait, elle sentait la colère monter peu à peu en elle. Elle devait simplement se contenir, pour ne pas lui envoyer des mots qu'elle serait sûre de regretter aussitôt.

"Je suis désolé, si je t'ai blessé, mais comprends-moi. Je m'inquiète pour toi. Et de n'avoir aucune nouvelle de toi était insupportable. Je tiens tellement à toi que j'ai peur de te perdre."

À la réception de cette réponse, elle poussa un léger soupir, car elle savait qu'elle ne pouvait pas vraiment lui en vouloir. Elle se souvenait encore du jour où elle l'avait brutalement rejeté, alors qu'il lui avait tout simplement ouvert son cœur.

"Moi aussi, je t'aime, mais ce que tu ne comprends pas, c'est que j'ai l'impression que tu n'as pas confiance en moi."

"Bien sûr, que j'ai confiance en toi, mais je n'aime pas voir cet homme tourner autour de toi."

"C'est un ami, point, rien de plus. Oui, il a des sentiments pour moi, mais il a conscience de nos sentiments, il ne cherche absolument pas à nous séparer."

"Je veux bien te croire, mais  cela ne me satisfait pas, alors s'il te plaît, ne le vois plus."

Alors là, il allait trop loin. Elle qui était prête à lui pardonner sa jalousie, il voulait qu'elle renonce à Romuald qui était devenu un grand frère à ses yeux.