Il résonne encore dans ma tête une mélodie désincarnée, qui vient de partout et nulle part à la fois. Cette mélodie, telle une boîte à musique cassée, fait jouer en boucle tous nos souvenirs à deux. Dès que je suis seule, des flashs d'éclats de rire, de soupirs de bonheurs et de tendres silences déchirent l'espace-temps jusqu'à mes yeux trop secs, et je te vois, toi, ton visage si haï et adulé, qui s'efface un peu plus chaque jour de ma mémoire meurtrie. Bientôt ton apparence me sera étrangère, et je ne le veux pas. Je ne veux pas oublier la personne que j'ai aimée et qui m'a fait souffrir, je ne veux pas aimer à nouveau. Et je voudrais tellement t'oublier. L'idéal serait que tu n'aies jamais existé. Mais le mal est fait.
Parfois la musique se tait ; je peux enfin vivre, respirer, rire comme avant. Mais il y a toujours une insidieuse fausse note qui se glisse entre moi et l'insouciant bonheur de l'oubli. Une odeur, une sensation. Parfois je me retourne pour te faire savoir quelque chose, qui nous aurait bien faits rire tous les deux. Et le temps s'arrête lorsque mes yeux n'effleurent que le vide. Et mon coeur chute. Et ma raison vacille, comme le son d'une vieille boite à musique.
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le deuil de l'amour
RandomHistoires sans rien, sans fin, sans virgule ni point, échos décousus d'un amour interrompu.