Quand Juliette rentra de chez Globus, le lendemain, le silence complet régnait dans la maison. Elle fut surprise de ne pas entendre la télé, mais quand elle entra dans le salon, elle comprit pourquoi : il était vide.
Elle savait que Marco ne serait pas là, aujourd'hui-il avait un entraînement jusqu'à dix-sept heures en préparation du klassiker-, mais Thea aurait dû être là, assise, à regarder la télé.
Juliette fronça les sourcils avant d'entrer dans la cuisine, qui était vide aussi. Thea avait comme règle de ne pas aller à l'étage quand elle était seule à la maison, et jusqu'à maintenant, elle semblait l'avoir respecté.
-Thea ? elle appela, mais personne ne répondit.
Elle monta les marches des escaliers quatre à quatre avant de passer toutes les pièces en revue. Personne dans la chambre de la petite. Personne dans la salle de bain. Personne dans sa chambre à elle. Elle s'apprêtait à sortir son téléphone pour appeler quelqu'un-sa mère, n'importe qui-, quand celle-ci apparut, accompagnée de Manuela, la mère de Marco. Leurs visages étaient graves, et Juliette comprit tout de suite qu'il y avait un problème. Les deux anciennes superhéroïnes n'utilisaient leurs anciens costumes et leurs anciennes montres seulement en cas de crise majeur. Et sur une échelle de un à dix, nous étions probablement au-dessus de mille, actuellement.
Quelques secondes plus tard, c'était au tour de Marco d'apparaître, lui aussi en costume, et il fronça les sourcils en voyant qu'il était chez Juliette.
-La mission... ? C'est ici ? il balbutia, surpris. Jusqu'à maintenant, aucune mission n'avait concerné l'autre superhéros. Il quitta enfin sa montre des yeux, et fronça les sourcils en voyant Juliette ainsi que leurs deux mères. Qu'est-ce qui se passe ?
-Les meanies ont Thea, lâcha la mère de Juliette, et le silence accueillit cette nouvelle. C'est à nous de nous en occuper, elle déclara en désignant la mère de Marco et elle-même.
-Quoi ? Non, je-, commença Juliette.
-C'est à nous de nous en occuper, Juliette, c'est le protocole. Les superhéros en charge ne peuvent pas intervenir avant douze heures s'il arrive quelque chose à leurs héritiers, c'est aux anciens de s'en charger.
-Qui a inventé cette règle stupide dans le protocole ? râla Marco. C'est complètement, stupide, c'est à nous de nous en charger, norma-
-Marco, l'interrompit sa mère, surprise qu'il soit du côté de Juliette. Elle s'attendait à ce que celui-ci demande à la blonde de se taire et de laisser faire leurs mères qui avaient plus d'expérience, mais apparemment, il était d'accord avec elle. C'était une première.
-Je te promets qu'on va te ramener Thea avant les douze heures impartis, lança la mère de Juliette à celle-ci, d'accord ?
Juliette se mordit la lèvre.
-Je veux être seule, elle marmonna, et les deux mères appuyèrent sur leur montre pour partir à la recherche de Thea. Le blond, lui, ne bougea pas d'un pouce. Je veux être seule, elle répéta, et Marco secoua la tête avant de s'approcher de Juliette pour la prendre dans ses bras. Elle ne bougea pas pendant presque une minute, et Marco s'attendait à ce qu'elle le repousse à n'importe quel instant jusqu'à ce qu'elle pose sa tête contre son torse et se mette à pleurer.
💫
Quand Juliette se réveilla, elle cligna plusieurs fois des yeux avant de regarder son téléphone : sept heures du matin. Elle avait un mal de tête horrible et ses yeux étaient plus que gonflés après toutes les larmes qu'elle avait versées la veille.
Elle fronça les sourcils avant de se retourner, et de réaliser qu'elle venait littéralement de passer la nuit dans les bras de Marco.
Elle se redressa, mais Marco grogna, serrant son bras plus fort autour de sa taille.
-Reus. Reus, elle répéta, mais celui-ci ne tiqua pas. Reus, merde, elle le secoua, et il cligna des yeux à son tour.
-Hey, ça va ? Comment tu te sens ?
Elle avait peut-être oublié qu'elle s'était endormie dans les bras de Marco, mais apparemment, lui s'en rappelait très bien. Et ça n'avait pas l'air de le déranger.
-Je vais te chercher un Doliprane, il déclara en voyant qu'elle ne répondait pas. Enfin, si tu me dis où ils sont, il ajouta, réalisant qu'il ne connaissait pas la maison de Juliette, surtout l'étage, dans lequel il n'était jamais monté jusqu'à hier.
-Dans le premier tiroir de la salle de bain, elle répondit, et Marco fut surpris qu'elle le lui dise aussi facilement : il s'attendait à des protestations de sa part, et pour réagir comme ça, elle devait vraiment être mal.
Il se leva et quitta la chambre de la blonde pour la salle de bain, et il eut à peine le temps d'ouvrir le tiroir que Juliette arriva en courant dans la pièce, se jetant dans ses bras. Le cœur de Marco rata un battement, et il fronça les sourcils. « Hé ho, mon cœur, c'est Juliette. Qu'est-ce que tu fous ? »
-Nos mères ont récupéré Thea, dit finalement Juliette, et Marco se mit automatiquement à sourire.
-Mon Dieu, enfin, il soupira de soulagement, et Juliette sembla soudainement réaliser ce qu'elle faisait, puisqu'elle s'éloigna de Marco avant de replier ses bras sur elle-même.
-On doit les rejoindre là-bas, elle ajouta, et Marco hocha la tête.
Est-ce que c'était pour ça qu'elle s'était éloignée brusquement de lui ? Parce qu'ils devaient filer ? Ou parce qu'elle ne voulait juste pas être dans ses bras ?
« Bon sang, Marco, c'est quoi ton problème, aujourd'hui ? Tu ne veux pas de Juliette dans tes bras, tu l'as dit toi-même, vous deux, ça fait quatre ! »
Il n'eut pas le temps de parler avec sa personne intérieur plus longtemps, puisque devant elle, Juliette appuya sur sa montre, enfilant son costume-qui était noir et bleu, avec un énorme J à l'avant. Il l'imita sans plus attendre, et Juliette attrapa sa main pour l'emmener avec elle, étant la seule en possession de l'adresse.
Quelques secondes plus tard, ils arrivèrent dans une espèce d'entrepôt, derrière un mur. Juliette ré-appuya sur le bouton pour se débarrasser de son costume, faisant signe à Marco de faire de même, ce qu'il fit. Finalement, Juliette quitta leur cachette la première, et elle eut à peine le temps de voir ce qu'il se passait que Thea sauta dans ses bras, déjà en train de pleurer.
Marco sourit en regardant la scène, toujours à moitié derrière le mur. Il ne savait même plus si c'était Juliette ou Thea qui pleurait, probablement les deux. Après quelques minutes dans les bras l'une de l'autre, Juliette reposa sa fille sur le sol, et la première chose que fit Thea fut de courir dans les bras de Marco. Celui-ci fronça les sourcils, surpris, avant de fermer les yeux et de la serrer fort.
-Content de te revoir, petite, il souffla.
-J'ai eu trop peur, Marco, elle avoua, et Marco recula sa tête pour pouvoir la dévisager. Physiquement, elle était toujours la même, pas une seule égratignure pouvant témoigner d'une quelconque torture physique. Le blond soupira de soulagement avant de la reposer par terre à son tour. Thea attrapa automatiquement sa main avant de relever la tête vers lui pour le regarder dans les yeux.
-Viens, on va voir maman, elle déclara avant de commencer à marcher, et Marco lui emboîta le pas. Une fois devant Juliette, il n'hésita que quelques secondes avant de reprendre Thea dans un de ses bras, et d'entourer le cou de Juliette dans l'autre.
-Dix euros qu'ils se mettent ensemble dans moins d'un mois, lança la mère de Marco, et la mère de Juliette rit.
-Moins d'un mois ? Ma fille est fière, mais pas à ce point. Dix euros qu'ils sont ensemble dans moins de deux semaines.
Elles tapèrent dans la main l'une de l'autre pour valider le pacte.
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Super-héros » REUS ✓
FanfictionDortmund, 2019. Toutes les grandes villes ont leur super-héros pour les protéger. Mais à Dortmund, Juliette Leclair et Marco Reus sont obligés de partager le job, créant entre eux une véritable compétition. Jusqu'à ce qu'ils soient obligés d'allier...