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Un caillou. Deux cailloux. Trois cailloux. Quatre cailloux.

Sur une échelle de un à dix, l'agacement de Juliette venait d'atteindre huit. Mauvaise nouvelle pour la personne qui jetait les cailloux sur la fenêtre de sa chambre, en l'occurrence.

Elle se leva et tira le rideau, et la colère pouvait se lire sur son visage quand elle réalisa que son visiteur n'était autre que Marco. Elle ouvrit la fenêtre brutalement, mais n'eut pas le temps d'en placer une.

-Reu-

-Mais doucement ! Quelle est cette lumière qui brille par la fenêtre ? Voici l'Orient, et Juliette est le soleil.

-Ferme-là, Reus, Thea dort.

-« O Romeo, Romeo ! »

-Tu connais la pièce par cœur, ou quoi ?

-J'aime bien Shakespeare. Est-ce que tu vas m'ouvrir ou on continue à parler comme ça ? il rétorqua.

Juliette soupira avant de refermer la fenêtre et de tirer le rideau, et la porte d'entrée s'ouvrit presque une minute plus tard.

-Qu'est-ce que tu fais là ? elle chuchota une fois à l'intérieur, et Marco haussa un sourcil.

-Comment ça, qu'est-ce que je fais là ? Ça fait trois jours que Thea et toi êtes enfermées là-dedans, tu ne t'occupes même plus des missions.

-J'ai pris ma semaine. Si tu as un déplacement à l'extérieur à faire, je vais m'occuper des missions, tu peux partir l'esprit tranquille, elle haussa les épaules.

Depuis que les meanies avaient kidnappé Thea, elle n'était évidemment pas retournée à l'école, même elle ignorait toujours pourquoi. En effet, ces derniers n'avaient absolument rien révélés à la petite, et Marco se demandait même s'ils avaient un plan avant de passer à l'action. D'après les paroles de Thea, ils l'avaient kidnappé, emmené dans leur base, et lui avait donné des coloriages et des feutres pour l'occuper, avec pour seule surveillance des caméras. Leurs mères n'avaient eu aucun mal à entrer et à récupérer Thea, qui semblait tout de même terrorisée.

-Je me suis blessé.

-Quoi ? elle demanda, n'étant pas sûre d'avoir bien compris.

-Je me suis blessé, il répéta un peu plus fort. Enfin, je suis blessé aux yeux du club.

-Tu fais semblant d'être blessé ? Tu entends ce que tu dis, Reus ?

-C'est pas la première fois que je fais ça, il haussa les épaules.

-Mais qu'est-ce que tu racontes ? Juliette pesta comme elle pouvait, étant donné qu'elle ne pouvait pas hausser la voix.

-Tu n'as jamais remarqué que je suis blessé à chaque grande compétition ? Les Coupes du Monde, l'Euro..., et pourtant, je m'occupe quand même des missions ? Je fais semblant de me blesser à chaque fois parce que je ne peux pas laisser tomber la ville.

-Neuf ans après, tu crois toujours que je ne mérite pas mon titre, elle lâcha avant de lui tourner le dos pour aller dans la cuisine, et Marco soupira avant de lui attraper le bras pour la retenir.

-Non. Et je m'excuse d'avoir dit ça. Tu mérites ton titre de superhéros autant que moi. C'est juste qu'on a besoin de l'aide l'un de l'autre, et que je ne peux pas te laisser tomber un mois pour aller faire du foot, tout comme je ne peux pas te laisser tomber maintenant. Parce que c'est injuste.

-C'est pas une histoire de juste ou de pas juste, Marco.

Le joueur de foot la dévisagea.

Super-héros » REUS ✓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant