L'assaut - Partie 1

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Mur Maria, arrière de la formation

Une ombre gigantesque s'abattit sur Livaï alors qu'ils s'approchaient de leur destination finale. Il leva ses yeux clairs ; déjà, les soldats du front grimpaient au Mur, en face de lui et de son équipe.

Ils s'arrêtèrent silencieusement au pied de la muraille et descendirent de leurs chevaux. Ils les confièrent à des cadets de la Garnison avant de harponner la structure géante et de s'élancer pour cinquante mètres d'escalade.

Shiganshina, réunion d'innombrables maisons à colombages serrées en rang, se dévoila sous les rayons chauds du soleil couchant. Il jeta un regard à Eren ; l'œil écarquillé, il contemplait sa ville détruite, manifestement empli d'émotions.

De la fumée verte s'éleva loin, à droite puis à gauche. Ils commencèrent leur chemin jusqu'à la porte. Ils passèrent alors devant un capitaine des Brigades, qui discutait avec un sergent.

« Quelle galère... marmonnait le plus jeune. J'étais quand même mieux à Ehmrich qu'ici.

— Tu parles...

— Comment ça ?

— A Stohess, c'était un peu tendu depuis une semaine. »

Le caporal-chef ralentit légèrement, l'oreille tendue.

« Ah ouais ? Pourquoi ?

— Je pense qu'il va y avoir du grabuge, tu vois. J'ai entendu dire que la brigade de contrôle anti-personnelle s'était tapée l'incruste. Ils sont assez louches comme ça, on le sait bien, mais pour qu'ils viennent à Stohess... Enfin, ils sont indépendants de Naile Dork, ils font ce qu'ils veulent, mais qu'est-ce qu'ils viennent foutre là ? Leur champ d'action, c'est la capitale...

— Ils viennent brouter chez les autres ? rit le sergent.

— J'en sais foutre rien, grommela l'autre, mais je préfère être loin. Ils sont pas super amusants, quand ils s'y mettent. »

Les yeux du petit homme se plissèrent. Il reprit toutefois une allure normale. Depuis une semaine... Ça correspond avec l'arrivée de Marion, ça sent pas bon. S'ils savent qu'elle n'est pas une Rovoff...

Il repensa à la femme qui avait voulu l'assassiner. Attends... Elle maîtrisait la manœuvre tridimensionnelle et a tué deux de nos soldats sans qu'ils ne puissent opposer de résistance. Elle a ensuite infiltré sans problème notre quartier général, visiblement sans l'aide de personne... Il fronça les sourcils.

C'était à l'évidence une soldate d'élite. Et dans la brigade de contrôle anti-personnelle, il n'y a que des guerriers de cette trempe, prêts à mourir sur simple ordre. Ne me dites pas que... Sa bouche s'entrouvrit légèrement. Face à des individus pareils, les limaces des Brigades n'ont aucune chance. La mini-binoclarde est peut-être morte à l'heure qu'il est...

« Et merde », marmonna-t-il. Ses subordonnés le gratifièrent d'un air interrogateur. Il les ignora et jeta un œil derrière lui ; Erwin se tenait à leur point de départ, à deux minutes à pied. On ne peut rien faire d'ici. Je lui en toucherai deux mots après la reconquête de Maria, décida-t-il.

Ils arrivèrent enfin à la porte, qui s'avéra être, comme ils s'y attendaient, complètement fracassée. « Les lieux sont sans danger ? » demanda-t-il à des soldats des Brigades qui se tenaient un peu à l'écart, l'air complètement angoissés. Ils acquiescèrent immédiatement.

Ils vont se faire dessus, ou quoi ? C'est ce qu'on gagne à se ramollir, bien au chaud dans Sina, supposa-t-il. Il se tourna vers son escouade, qui attendait des ordres, une expression sérieuse collée au visage.

ᴘʀᴇᴍɪᴄᴇꜱ - ᴀᴛᴛᴀᴄᴋ_ᴏɴ_ᴛɪᴛᴀɴ&0.7 ⌜ᵗᵒᵐᵉ ¹⌟Où les histoires vivent. Découvrez maintenant