ᴘʀᴇᴍɪᴄᴇꜱ - ᴀᴛᴛᴀᴄᴋ_ᴏɴ_ᴛɪᴛᴀɴ&0.7 ⌜ᵗᵒᵐᵉ ¹⌟

Hic - Partie 3

Caserne militaire de Karanes, 15 septembre 850

Une lumière chaude recouvrait les bâtiments de la caserne alors que les explorateurs s'activaient autour du réfectoire. Livaï descendit les escaliers, l'air maussade ; un bazar monstre avait envahi la salle.

« Emilie », articula-t-il tandis que l'intéressée amenait une caisse de vin. « Va voir les nouvelles recrues et dis-leur de se grouiller de tout ranger, ou elles auront affaire à moi. » Elle plaça une mèche derrière son oreille. « A vos ordres ! » lança-t-elle en accélérant le pas.

L'avant-veille, au grand soulagement de tout le monde, il avait été annoncé que tous les titans du mur Maria avaient été éliminés. Les habitants avaient immédiatement fêté la nouvelle ; c'était désormais au tour du Bataillon d'Exploration, qui avait organisé toute l'opération.

Une atmosphère de bonne humeur régnait chez les soldats. Ils étaient, de toute évidence, fiers de leur travail. Peu d'entre eux étaient morts, grâce à la stratégie de combat double d'Erwin qui marchait sur tous les titans communs. Il semblait donc que seuls les déviants et Reiner avaient causé des dégâts.

Le traître n'avait pas remontré le bout de son nez. Ce qu'il était en train de planifier leur était complètement obscur ; ils pouvaient essuyer une attaque à tout moment. Et c'est dans ce genre de climat qu'on doit rejoindre Shiganshina après-demain. Karanes avait été évacué, la porte, réparée : les hommes avaient pu rejoindre leurs maisons sans encombre.

L'entraînement de Marion, quant à lui, s'était bien passé. Il avait été chargé de l'évaluer, et elle était au moins capable de s'enfuir en cas d'incident majeur, si quelqu'un était là pour l'aider. Ses mouvements étaient très maladroits, mais elle faisait preuve d'une bonne capacité à se repérer dans l'espace. Cela devait donc suffire pour qu'elle survive dehors durant une expédition.

De plus, le premier Mur ayant été sécurisé, seul le risque d'une apparition du Titan Bestial et de Reiner pesait sur eux – ce qui n'était pas une mince affaire, mais toujours mieux qu'une centaine de titans rôdant autour.

Seulement, les dernières semaines avaient été quelque peu conflictuelles entre lui et Erwin. Même si le danger des titans était écarté, l'idée qu'elle doive apprendre les bases du combat comme le major le souhaitait lui paraissait au moins inutile, au plus totalement inapproprié. Mais l'homme insistait toujours ; il avait fini par lui faire confiance, comme à son habitude, malgré une certaine appréhension.

En parlant du loup... Il aperçut la jeune fille dans la réserve, dressée sur la pointe des pieds. « Et merde », marmonna-t-elle en retombant sur ses talons. Il arriva derrière elle et remarqua une boîte sur la dernière étagère.

« Tu veux attraper ça ? » Elle sursauta et se retourna vers lui. « Euh... En fait... Je... », bafouilla-t-elle. Il croisa les bras. « Oui », finit-elle par dire. Il en a fallu, du temps.

Elle se retourna immédiatement, se penchant vers une caisse en bois. Elle en testa prudemment la solidité et se dressa dessus ; le désespoir se peignit sur son visage en voyant qu'elle ne parvenait à toucher l'objet qu'elle convoitait que du bout des doigts.

« Eh. » Elle se raidit, comme à chaque fois qu'il lui adressait la parole. Il plissa légèrement les yeux. Elle semblait toujours avoir peur de lui, mais moins qu'avant son enlèvement. « Qui t'a envoyée chercher ça ? » Elle relâcha ses épaules. « Hansi », dit-elle.

« Je vois. » La chef d'escouade connaissait parfaitement le contenu de la réserve, et savait très certainement que la boîte qu'elle avait demandé à l'adolescente d'aller chercher se situait à deux mètres du sol.