Un Affront à Payer [C]

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PDV Sergei


– Allez ! Réveille-toi !

J'ouvre subitement les paupières lorsque des litres d'eau glacée se déversent sur moi. Les lèvres entrouvertes, je peine à respirer. Une lumière aveuglante me fait plisser les yeux, mais je parviens à distinguer deux jambes masculines debout devant moi.

Me concentrant sur mes sensations, j'analyse rapidement la situation. Je suis assise sur une chaise en métal. Mes poignets sont menottés au dossier de la chaise et mes membres sont endoloris et gelés. Cela doit faire quelques heures que je suis ici. Mes chevilles sont également enchaînées aux pieds de la chaise. Mon organisme semble avoir évacué la presque totalité du produit injecté par Varlam.

En tout état de cause, je pourrai me libérer de ces entraves. Mais ce n'est pas l'objectif. Vitali doit penser qu'il a gagné en parvenant à m'enfermer dans sa cave.

– Alors c'est bon ? T'es réveillée ? ricane le soldat face à moi.

Je ne peux m'empêcher de rétorquer, cyniquement :

– J'en ai bien l'impression.

La seconde suivante, le soldat me saisit violemment les cheveux et tire d'un coup sec en arrière pour relever mon visage. Alors qu'il se penche en avant, mon front percute son nez et le craquement sonore qui retentit confirme que le cartilage est cassé. Le soldat crie, relâchant sa prise pour tenter de contenir le flot de sang qui s'écoule de ses narines.

– Oups, désolée, je ricane.

Le soldat me lance un regard meurtrier. Pour se venger, il m'envoie son poing dans la mâchoire. Ma tête est projetée brutalement sur le côté. Le goût du sang se répand dans ma bouche. En remuant la mâchoire, je relève la tête pour lui faire face. Puis, très sérieusement, je l'avertis :

– Pose encore la main sur moi connard, et je te la couperai.

Le soldat attrape mon menton pour attirer mon visage vers le sien. Il ouvre la bouche pour dire quelque chose lorsque la porte derrière lui s'ouvre brusquement. Une ombre se tient dans l'encadrement de la porte.

– Lâche-la, ordonne le Parrain d'une voix sombre.

Un frisson dévale ma colonne vertébrale. D'un coup sec, le soldat me relâche et me repousse en arrière. La chaise bascule et je manque de m'étaler sur le dos par la force qu'il a mise dans son geste.

Le soldat obéit et la porte du cachot claque rapidement derrière lui. Me laissant seule avec Vitali.

Ce dernier s'approche jusqu'à n'être plus qu'à un mètre de moi. Il me domine de sa taille impressionnante. Ses yeux noirs m'examinent et s'arrêtent sur un détail révélé par mon haut. En baissant le regard, je remarque que mon tee-shirt, trempé, laisse apparaître mon soutien-gorge au tissu fin. Ainsi que la pointe de mes seins.

Je relève les yeux vers Vitali, qui affiche un sourire narquois. Pour le déstabiliser, je joue la carte de la surprise.

– Quoi ? Ne me dis pas que tu n'as jamais vu de femme de ta vie ! je m'étonne, moqueuse.

Je bouge les bras, dans une vaine tentative pour délier mes muscles. Le métal froid des menottes m'entaille la peau, tellement elles sont serrées. Un filet de sang se met à couler sur ma peau et le long de mes doigts.

Vitali me regarde faire sans rien dire. Mais il a vu le sang couler. Et il aime ça. Ses prunelles noires brillent d'une lueur sadique.

Ne voulant pas lui donner une trop grande satisfaction, je cesse de m'acharner sur les menottes. Puis je relève le menton et le défie du regard. Soudain, la porte de la cave s'ouvre une seconde fois et laisse passer trois soldats. Tous sont habillés en noir. Ils ne sont visiblement pas là pour une visite de courtoisie.

RUSSIAN MAFIA - Édité chez BMROù les histoires vivent. Découvrez maintenant