Vacances : texte 1

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25 décembre 2017 :

Le vent frais fouettant mon visage, d'un mouvement lasse, je marchais silencieusement, les mains dans les poches. 
Dans un moment d'inconscience, mon esprit navigua à travers les nombreux souvenirs déchirants, d'autres heureux et surtout, gravé à travers mon esprit.

J'étais désespérément seule.

Quand t'es gosse, tu te dis que tout est possible. 
Que les rêves sont un avenir lointain et surtout, heureux. 
Que tu seras éternellement un imbécile, et que surtout, le bonheur t'ouvrira les portes.

Tout n'était qu'une futive illusion.

Dans ma vie, j'ai fais plusieurs erreurs dont je ne suis pas fière. 
Dans ma misérable existence monotone, j'ai toujours cavalé seule.

Parfois, lorsque la gomme efface la mine du crayon, j'ai l'impression que le même phénomène se reproduit pour mes rêves. 
Ils s'éclipsaient au fur et à mesure du temps qui coulait d'un fleuve, pour finalement, s'estomper , disparaître...

La vie peut souvent semblait triste, sans intérêt et surtout, inutile.
Au fond, mon royaume a chuté depuis bien longtemps. 
Il s'est juste révélé.. Trompeur. 
Une fleur blanche éburnée en main et le coeur enflammé, les mouvements de mes jambes me menaient vers un endroit que je ne connaissais que trop bien.

Le bord de la mer.

C'était un endroit assez nostalgique à mes yeux, un endroit très..

Sinistre ? Triste ? Sombre ? Non. 
C'est peut être là qu'est morte ma mère.

Vous voulez savoir ce qu'il me reste ?

Rien que des souvenirs. 
Ils n'ont rien de nouveau à m'apprendre.

Une larme coule lentement sur ma joue, mon esprit était entièrement noir.

Entièrement pollué.

Le regard vide, grelottante de froid, je marchais dans un lent silence enneigé.

Tu pense que tu peux encore gagner la paix, la miséricorde, le bonheur sans te battre ? 
Non non non non. 
Tu réussiras seulement à échouer au milieu d'une île parfaitement déserte. 
Tu arriveras simplement à faire chavirer ton empire, ton navire. 
Mais il y aura toujours un être qui restera avec toi éternellement. 
J'aurai aimé vous dire que l'amitié était éternelle, j'aurai aimé vous dire que le succès était un monstre, j'aurai aimé vous dire que la vie n'est qu'un simple jeu, que les rêves étaient un destin. 
Mais tout sa n'était que les fantômes, les spectres, les faiblesses du temps révolu ; Tout n'était que passé. 
Vous savez ce qu'il reste à la fin ? 
Votre pire cauchemar.

Ici , la seule chose que je détestais..

C'était moi.

Tout n'était que noir à mes yeux. 
J'entendais simplement les chuchotements des monstres. 
De mes pires frayeurs.

-Mais de quoi parles-tu ? Ici, le seul monstre, c'est toi. 
-Quelle pauvre enfant.. 
-Toujours à rester  seule. 
-Elle est condamné à être dans l'ombre. On lui avait déjà creusé sa tombe. 
-Non ! Cette pauvre fille est condamné à rester... Morte.

Je passais mes bras autour de ma tête, essayant de luter contre ses monstres qui viennent m'hanter jours et nuits, que j'étais la seule à voir, à ressentir.

Impossible.

Les bruits devenaient des chuchotements,  les images devenaient des dessins, le paysage disparaissait à mes yeux. 
J'étais totalement étrangère à ce monde.

J'avais peur.

Mes mains encerclaient mes oreilles, mes yeux s'étaient lentement clos, le chaos venait prendre possession de mon âme.

J'avais peur.

Essayant de calmer ma terreur, je faisais face à mes propres pleurs, à mes propres cris, à mes propres souvenirs.

Je faisais face à mon passé.

Face à la mer, la lune brillait de mille feux, sa clarté illuminant l'eau.

À l'époque, ma maman me disait souvent que la mer n'était pas triste. 
C'est juste qu'elle coulait même à travers la frontière de l'horizon. 
Quelle ironie du sort.. Vous ne trouvez pas ?

C'était la destruction de mon monde, les yeux brillants, ma rose s'envola lentement, emportée par les rafales du vent.

Du temps. Il me fallait juste du temps, pour te dire à quel point je t'aimais.

C'est drôle non ? Hein ? De savoir à quel point le monde était injuste.

Autant cédé à la folie.

Mes pas me menaient vers un endroit que mes yeux ne connaissaient, mais que mon coeur comprenait. 
Mes yeux se baladant dans l'eau, les vagues de la mer s'élevaient pour finalement s'estomper.

C'était mon endroit.

Le souffle du vent emporta mes longs cheveux en sa direction, les faisant virevolter, pour finalement retomber en cascade sur mes fines épaules. 
Les traits de mon visage étaient détendus, tandis que mon esprit réussit enfin à se calmer. 
Chacun de nous est prédestiné à choisir une voie précise. 
Prescrite. 
Incontournable.

             J'avais choisi la voie du silence.

Peut être que ma voie était sinueuse, peut être qu'elle était sanglante, peut être qu'elle était dangereuse, mais elle restera toujours et éternellement..

La voie du silence.

Le regard quelque peu aventurier, mes yeux se posèrent sur le reflet de la lune sur l'eau. 
C'était tellement heureux. 
J'étais décidément la seule à trouver ce paysage joyeux.

La lune n'était pas réellement destiné à être seule, vu qu'elle s'accorde parfaitement à la mer. 
Enfaîte, tout le monde a son âme soeur.

Sauf moi. 
Qui je suis ? 
Je ne le sais pas moi même .

Le goût des remords et des regrets me montaient à la gorge, mais je m'efforcais à rester stoïque, ne laissant rien paraître parceque j'avais peur .
Ma fierté ne voulait pas pleurer devant le propre univers que j'avais crée de toutes pièces.

Aujourd'hui, s'était le jour de Noël, où plusieurs familles souriaient et jouaient dans la bonne ambiance, aimant ce magnifique jour de l'année qui n'arrivait qu'une seule et unique fois. 
Les cadeaux, les magnifiques dîners, les sourires bienveillants et le bonheur peignant leurs visages. 
Tout le monde y avait droit, sauf moi.

Parceque je n'avais plus de famille.

Mes pieds ne tenant plus, je m'assis sur l'herbe fraîche, tandis que les pensées et souvenirs déchirants refaisaient surface, telle une simple averse.

Ce n'était pas la peine de chercher, l'apothéose n'existait pas en ce monde.

Les feux d'artifices éclataient dans le ciel, mon regard se porta vers les étincelles gelées qui éclairaient dans l'infinité divine sombre. 
Une larme de sang glisse lentement sur ma joue avant de tomber lourdement sur terre, puis d'autres et plusieurs tombent en silence.

C'était définitivement un monde que je ne voulais pas apprivoiser. 
La meilleure des solutions, est de rester dans la totale ignorance, on apprend des êtres qu'on détestaient. 
Mais la seule et unique personne que je haïssais du plus profond de mon être, s'était moi.

Et mes yeux, en pleine crise d'identité, continuaient de regarder délicatement le ciel sans un mot, sans que je ne remarque la personne derrière moi.
À cette époque, le chuchotements des monstres hantaient mon esprit.

Même les hommes les plus courageux, n'étaient pas prêts à luter contre de pareils monstres.

C'était en vacances d'hiver, que je l'avais rencontré.

[ Je n'ai pas reçu le nom ]

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