Amour impossible : texte 1

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Je me rappelle parfaitement du jour où je t'ai rencontrée. Un épais rideau de cheveux roux te recouvrait le visage et tes épaules étaient secouées par des sanglots. Tu te sentais différente, incomprise, apeurée. Mais tu faisais partie du même monde que moi.

Tout en toi me fascinait : ta beauté peu commune, tes habilités dans toutes les matières, ton intelligence mais surtout, ton grand cœur. Il devait être énorme pour aimer un affreux serpent comme moi. Mais tu ne m'as jamais laissé tomber et tu t'es toujours accrochée à tes convictions.

J'ai pensé depuis ce jour que tu étais mienne. J'ai évolué dans ton ombre tout en grandissant à tes côtés. J'attendais le jour où tu m'appartiendrais pleinement, où tu serais ma femme.

Mais tout me rendait jaloux. J'étais jaloux de ceux qui arrivaient à te faire sourire, de ceux qui éveillaient ton rire. J'étais jaloux de ceux qui recevaient ton attention et même de ceux qui ne faisaient que croiser ton chemin. Et puis, j'avais peur aussi. Peur de te perdre, peur que tu te lasses et que tu m'effaces.

Et ce que je redoutais le plus arriva. Ce jour-là, je ne sais dire comment, mais je l'ai su. Ou plutôt, je l'ai senti. Je pense qu'au fond, je n'avais juste jamais voulu me l'avouer, j'avais toujours de l'espoir.

C'était comme si le peu de bonheur que j'avais au fond du cœur venait de s'envoler. C'était comme s'il allait faire nuit pour toujours. C'était comme si je revivais les coups de mon père et les pleurs de ma mère. C'était lui que tu avais choisi. Lui qui était si différent de moi, lui qui faisait ressortir le meilleur de toi, lui qui donnait cette teinte si particulière à tes grands yeux verts.

Et quand tu es venue m'annoncer la nouvelle, je n'ai rien pu dire. Je n'ai même rien voulu faire. Tu étais tellement belle, tellement heureuse, que je ne pouvais décemment t'enlever ce bonheur.

C'est là que j'ai cru t'avoir perdue. Que ... j'ai cru. Oh tu sais, j'aurais tellement aimé vivre ma vie entière en te sachant avec un autre. J'aurais voulu que l'on vive et que l'on vieillisse en même temps, me trainant juste un peu derrière toi et ton bonheur que je n'aurais pas partagé.

Mais maintenant, c'est pire que tout. C'est pire parce que moi, je suis toujours là alors que toi, tu n'y es plus. J'aurais tellement voulu te dire toutes ces choses que je ne peux qu'écrire en espérant qu'elles volent jusqu'à toi. J'aurais tellement aimé te protéger et puis, te savoir et te voir heureuse pour la fin de tes jours.

Ma Lily, aujourd'hui, tu vis en moi. Tu diriges mes choix et tu me remets sur le chemin lorsque je m'en écarte. Tu es l'espoir, tu es l'étincelle. Tu es la fleur de Lys dans mon jardin qui ne fanera jamais. Tu es la vie, tu es l'autre monde. Tu es les larmes qui coulent sur mes joues, tu es l'amour qui me déchire toujours le cœur. Tu es mon éclaircie dans ce ciel si gris.



Je t'aime, Lily... Après tout ce temps et à jamais.










Texte de Lou-lunard

Concours d'écritureOù les histoires vivent. Découvrez maintenant