Chapitre 18

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Jorge

Le 23 décembre 2017, Paris

Ylana débarque dans le salon en chantant et je me recule brusquement. Ylana nous fixe.

- Est-ce que vous vous faites des bisous en cachette ?

Martina me regarde les yeux écarquillés, je ne peux m'empêcher de rigoler.

- N'importe quoi Ylana. Tu racontes des bêtises.

- Les amoureux se font des bisous.

- Oui mais nous on est pas amoureux !

Martina le dit sur le ton de l'agacement. Cette phrase coupe soudainement mon rire. Je sais que c'est ridicule mais ma poitrine se serre.

- N'importe quoi.

Martina souffle.

- Tu as terminé de t'habiller ?

- Il manque les chaussures.

- Je vais les chercher.

Martina quitte la cuisine et Ylana vient près de moi.

- Pourquoi elle s'énerve maman ? C'était juste une blague.

- Je ne sais pas, ne t'en fais pas ce n'est rien.

- On va où ?

Elle grimpe sur la chaise et s'assied sur mes genoux.

- On va faire des courses pour le réveillon.

Je la tiens afin qu'elle ne tombe pas du siège et je l'embrasse sur le front.

- J'ai pas envie de retourner à la maison Papou.

C'est vrai que je n'y avais plus pensé mais après le réveillon, Tini va rentrer avec la petite. Je sais que je repars aussi dans peu de temps mais je ne sais pas si une fois là-bas, elle voudra bien me voir. Si elle n'a pas cherché à me voir pendant trois ans, je ne vois pas pourquoi elle changerait brutalement d'avis. Il faut que je profite de ces instants au maximum.

Martina me sort de ma rêverie en arrivant dans la cuisine avec les chaussures d'Ylana.

- Allez, viens là.

Elle la prend dans ses bras et la mets sur ses genoux. Elle lui met ses chaussures et lui fait plein de bisous sur le crâne. Elle doit tellement l'aimer cette petite... Surtout vu l'absence de son père.

- Maman, on va rester pour Noël ici ?

- Oui mon cœur, maman t'a déjà expliqué.

Martina sort une brosse et commence à brosser les cheveux de sa fille.

- Aïe, arrête tu me fais mal.

- Arrête de bouger, tu as plein de noeuds.

Je ne peux pas m'empêcher de rigoler face à cette scène. Tini finit par réussir à la coiffer et lui fait deux petits macarons tressés. C'est tellement bien fait ! Moi quand j'essayais de la coiffer, ne serait-ce qu'une simple queue de cheval, ça formait une grosse boule de noeuds.

- Niveau coiffure, tu me dépasses largement.

Elle me regarde et rigole.

¿Dónde está tu mamá ? {JORTINI} Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant