Chapitre 21

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Jorge

Le 24 décembre 2017, Paris.

- Martina, comme ton ex.

Ruggero se marre. Quel gros con.
Je lance directement un regard vers elle, elle scille un moment. On dirait même qu'elle va pleurer. Mais non, quand même pas...
Ruggero nous regarde successivement. Je me gratte la nuque.
Et comme si elle se réveillait de sa transe, Martina se redresse et fait la bise à mes amis. Moi, je ne bouge pas. Je suis perdu pour le coup.

- Enchantée de vous connaître.

Elle leur sourit. Elle a toujours été comme ça, gentille avec tout le monde, des fois même trop. Ruggero fronce les sourcils.

- Tu viens d'où ? T'as le même accent que Jorge ?

Je me frotte le front et soupire. Il est con ou quoi ?

- Euh, en fait je suis la Martina en question, l'ex.

Et là, le regard de mes amis devient livide, comme s'ils avaient vu un mort.

- Waw, alors là...

Camila lui donne un coup de coude.

- Tais toi maintenant, espèce d'idiot. Martina, ne va pas t'imaginer qu'on ne t'aime pas pour ce qu'il s'est passé avec Jorge, Ruggero est juste maladroit des fois, souvent même.

Le concerné fait la moue. Elle se retourne vers moi, elle est super embarrassée, super.

- Tu... tu leur a raconté ?

Je me gratte la nuque. Je décide de seulement opiner.
Mais en fait j'ai pas à me sentir coupable, merde. J'ai le droit de raconter ce que je veux à mes amis, de plus je ne leur ai dit que la vérité.
Elle hausse les épaules et répond calmement.

- Ok.

- Qu'est-ce qui t'amène ici ?

Camila rompt le silence qui s'était installé et je l'en remercie silencieusement.

- Une histoire de dingue.

Elle en rigole même.

- Pour faire court, Ylana est ma fille. Je suis venue ici pour la retrouver, parce que mon ex, qui était complètement taré l'avais abandonnée ici alors qu'on était en vacances. Et maintenant il est en taule, et grâce à Jorge j'ai retrouvé mon bébé.

Elle souffle à la fin. Waw, elle a débité ça a une allure hallucinante. Camila laisse un temps afin de tout assimiler, puis laisse s'échapper quelques jurons avant d'ajouter.

- Alors toi, t'as bien besoin d'un verre de champagne !

Elle sort une bouteille de son sac et la brandit fièrement. Nous rigolons tous ensemble.

- Bonne idée.

Nous allons alors tous nous installer à la table basse, plus détendus qu'auparavant. J'apporte des coupes et Camila s'occupe de les remplir. Ylana nous rejoint et se jette dans les bras de mes amis. Elle s'entend bien avec tout le monde cette petite, c'est impressionnant et fascinant à la fois.
Nous servons l'apéro et la soirée commence tranquillement. Tini ne peut pas s'empêcher de raconter des anecdotes sur moi, de l'époque où on était ensemble.

- Tu es la seule preuve vivante que Jorge n'est pas gay.

Je lance un regard noir à Ruggero qui se marre, et Martina explose de rire.

- Gay, non pas du tout. Pourquoi tu dis ça ?

- Stop les gars.

Martina rit comme une folle. C'est à cause du champagne, je la connais trop bien. Camila attrape la bouteille et me ressert.

- T'en as besoin, sois pas sur la défensive comme ça.

Je grogne et les autres continuent de se moquer de moi.

- En résumé, monsieur n'a jamais couché avec une fille depuis qu'il est ici. C'est surhumain ce genre de truc !

Martina recrache sa gorgée dans son verre et explose de rire. Je ne trouve pas du tout ça marrant en fait.

- Les gars, sérieux, la petite est là.

Je tourne la tête, et voit Ylana passionnée devant la TV.

- Elle nous entend pas.

Martina continue de boire, je fais pareil sinon cette soirée va être longue. Elle est assise à côté de moi, et je vois qu'elle commence à gigoter. Ça me fait rire. Elle est déjà presque saoule.
Je me lève et vais chercher l'apéro. Ils se jettent tous dessus, y compris Ylana qui vient sur mes genoux.
Camila sort de son sac trois autres bouteilles. On va tous finir bourrés.
Un peu avant minuit, Ylana s'endort sur le canapé. Je rassemble le peu d'idées claires qu'il me reste pour la porter et la coucher sur le lit. Elle ouvrira ses cadeaux demain, ce n'est pas grave.
Je reviens dans le salon. Martina est saoule, et moi aussi putain. On l'est tous. Je m'assieds et passe mon bras autour de ses épaules. Elle est trop belle, j'ai tellement envie d'elle. Elle me regarde du coin de l'œil et me fait des clins d'œil.

- Je comprends pas pourquoi t'es resté seul, t'aurais pu chopper plein de meufs.

Elle parle fort, trop fort. Je hausse les épaules.

- J'en avais pas envie, c'est tout.

Ce sujet commence à m'énerver. Ouais, j'arrivais pas à l'oublier et a passer à autre chose, on va pas en faire tout un plat si ? Ils se marrent tous les trois.

- Vous êtes chiants.

Martina passe alors sa main sur ma joue et rigole doucement.

- Ohhh je suis désolée.

Je la baise ce soir, c'est sur. Elle m'a à peine frôlé la joue que je bande comme un chien.
Soudain, Camila commence à hurler le décompte jusqu'à minuit. Tini l'a rejoint. Moi je rigole.
Quand minuit sonne pour de bon, Camila se jette sur Ruggero et ils tombent tous les deux à la renverse avec le canapé. Je les regarde en rigolant et là, Tini enroule ses bras autour de mon cou et pose sa tête contre ma poitrine. J'ai envie de pleurer.
Je lève ma main et la glisse dans ses cheveux. Putain, je suis toujours fou d'elle que ça en fait peur. C'est elle, ma Tini, là même qu'avant, rien n'a jamais vraiment changé. Je lui chuchote.

- Mon bébé...

Elle redresse alors la tête et son regard s'accroche au mien comme dans les putains de films à l'eau de rose. Ses lèvres... Putain ouais.
Je l'embrasse comme un fou. Elle sourit et prolonge. Je l'aime. Je l'aime. Depuis toujours bordel.
Mes amis se redressent et nous regardent, Ruggero se met à crier des encouragements, alors je me recule à contre coeur. Je me laisse retomber dans le canapé et la tire sur mes genoux. Elle se colle automatiquement à moi et enfouit sa tête dans mon cou.

Deux heures plus tard, Ruggero et Camila s'en vont, morts petés. Encore bien qu'ils sont venus à pieds.
À peine la porte refermée, je retourne à pas de loup où elle m'attend l'air innocente. Je me jette immédiatement sur elle. Elle rigole et ajoute.

- Alors comme ça, t'as plus touché de fille depuis ?

Je grogne.

- Tais toi.

Elle rigole de plus belle.

- Tu sais toujours comment on fait ?

Elle se moque de moi, elle me défie et elle sait que j'adore ça. Je passe alors ma main sur son cul, son superbe cul, et lui fous une tape.

- Tu vas voir.

Je la bascule sur le canapé et la dévore littéralement.  Après, je la regarde dans les yeux et lui dis quelque chose, mais je ne me souviens plus vraiment. La seule chose dont je suis certain, c'est qu'on a fait l'amour comme des sauvages, et que c'était le meilleur noël de toute ma vie.

¿Dónde está tu mamá ? {JORTINI} Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant