Mardi 8 novembre.
Il neige. Ouais, en début novembre. On caille vraiment ici.
J'ai reçu mes affaires. Okay j'avoue ça va me manquer de ne plus mettre les habits de Brooklyn.
Brooklyn n'a pas couché avec Lu heureusement mais elle le colle tout le temps. Ca ne plaît pas aux autres. On sait tous que cette relation est juste intéressée. La semaine dernière il ne neigeait pas aussi nous avons décidé d'aller à la plage.
J'avais mis une des chemises à fleurs YSL de Brooklyn. J'avais emmené des feuilles de cours de philo pour l'interroger du lendemain. Le ton était léger et j'avais embarquer Brooklyn avec nous. Pardon, il était venu avec Lucy. Mais une dispute a éclatée entre Mike et John à cause de Brooklyn et je n'avais pas su intervenir.
En réalité, je ne sais pas trop ce que je veux. Brooklyn est quelqu'un de très gentil; il m'avait aidé depuis le début et c'était un garçon que j'aimais beaucoup déjà avant de le connaître. Mais pour la première fois de ma vie ce groupe me fait me sentir importante. J'éviterais l'épisode pleurnichard du j'ai toujours été transparente et tout car ce n'est pas vrai. j'aime juste avoir la situation sous contrôle et au moindre truc qui ne va plus, je pars. Brooklyn est la première personne à m'obliger à rester. A affronter mes peurs et à me reprendre en main. La situation ne pourra qu'évoluer. Les problèmes ne disparaitront pas en les ignorant.
Dans mon cours de philo, Socrate disait "connais-toi toi-même."
Je suis peut être devenue comme eux après tout.
J'attrapai la bière qu'on me tendait, les yeux dans le vide. On ne sortait plus à cause du froid mais j'avais pris l'habitude de sortir prendre l'air le soir seule. Je ne me reconnaissais plus et je ne comprenais plus rien. J'étais perdue. J'attrapai la veste militaire de Brooklyn (oui j'avais garder des habits à lui et on s'en échangeait toujours, c'était devenu une habitude) et sorti avec ma bouteille. Il y avait laissé une carte mémoire, surement de son appareil photo. Je la laissa dans la poche et fis le tour du parc. Le silence était apaisant.
Je réfléchis à pourquoi Brooklyn était si peu aimé par la bande. Il était connu, avait déjà rencontré la plupart des mannequins que les mecs adulent. Il était un peu réservé mais lorsqu'on le connaît bien c'est un mec génial. C'est vrai, il est cool, il est passionné de skate et photographie... Il n'est pas du tout ennuyant! Il est un peu rabat-joie aussi, mais c'est parce qu'il est timide et n'ose pas faire le dixième de ce que Mike fait.
En rentrant, Lucy me sauta dessus.
- J'ai cassé avec ton petit protégé. Il ne m'offrait rien, il parlait peu et franchement il est pas drôle.
- Est ce que tu as essayé de le connaitre? soufflais-je en déposant son blouson sur mon lit.
- Tout le monde connait Brooklyn Beckham il joue au foot comme son père il a plein de frères et soeurs une grande famille aimante et tous les habits qu'il veut.
J'entendais dans sa voix beaucoup de reproches et de souffrance. Comme si envier Brooklyn à propos de sa famille unie l'aiderait à retrouver la sienne. Je compris à quoi j'allais devoir passer ma soirée et m'assis sur son lit.
- Mais ne t'inquiète pas, j'ai pas couché avec ton petit protégé, cracha t-elle en riant.
Elle essayait de masquer sa peine par le rire comme à son habitude.
- Je ne pourrai même pas tirer profit de cette relation avec un Beckham, continua-t-elle sur le ton de la plaisanterie. Enfin bon ce fut une expérience assez amusante.
J'avais mal au coeur d'entendre parler de Brooklyn ainsi. Je pensai à quel point il avait déstabilisé qu'elle vienne le voir. Il doit être dans l'incompréhension totale. Je laissai donc Lucy à ses moqueries et son téléphone (elle venait d'appeler John pour une soirée beuverie) et me précipitai voir Brooklyn.
- Oh une revenante.
- Toujours aussi sarcastique Becks.
J'entrai et m'installai en tailleur sur son lit. Je me souvins de sa veste laissée sur mon lit et me dis que je la récupèrerai plus tard pour lui rendre.
- Que me vaut ce plaisir?
- Plaisir partagé en plus, je répondis avec ce même sourire moqueur. Je voulais savoir comment tu allais, balançais-je sur le ton le plus détaché possible.
Il parut dérouté d'une question si banale à 23h. Il me regarda fixement.
- Euh... bien pourquoi? Peut-être un peu fatigué, tu vois, j'allais me coucher là.
J'ignorai son message subliminal et m'installai encore un peu mieux sur son lit, prenant toutes mes aises faisant comprendre que je n'étais pas prête à partir. Je lui fis les gros yeux et il continua à me fixer comme sil ne savait pas de quoi je parlais.
- Lucy ne t'a pas quitté?
Il baissa la tête, puis se redressa et me regarda dans les yeux, avant de fuir à nouveau mon regard. Il soupira.
- Je vois... dit-il enfin. Je comprends. Tu sais que je n'ai pas besoin de toi pour veiller sur moi ou m'expliquer la vie? Des ruptures, j'en ai eu d'autres. Ce n'est pas parce que je suis un Beckham que je suis différent de vous tous. Je ne suis pas idiot, ni aveugle, je vois très bien qu'elle s'est moqué de moi et m'utilisait. Je sais très bien que malgré le fait que tous les des ici vient de riches familles londoniennes je suis exclus à cause de ma notoriété en plus, alors s'il te plait ne me traite pas comme une enfant qu'on doit ménager, s'énerva-t-il.
- Ou alors peut être parce que tu es coincé, insuportable et que tu préfères fuir et rester seul que de te salir les mains et d'avoir des amis !
J'avais peut être trop hausser le ton.
- C'est vraiment ce que tu penses?
Je ne sais pas s'il jouait le choqué car il avait mal à son ego ou il avait réellement été blessé. Un peu des deux je pense. En tout cas je me retrouvais seule dans le couloir non éclairé alors que je n'avais pas le droit d'y être. Je ne savais pas où je passerai la nuit. Je flânais donc dans les couloirs comme en exploration. En réalité je tuais le temps et attendais qu'un idée miraculeuse me tombe dessus.
Socrate a raison. Je ne pourrais avancer que lorsque je me connaitrai déjà moi-même.
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AA & BB
FanficToute ma vie je mens. Toute ma vie je fuis. Je mens aux autres, je me mens à moi même, et je fuis dès que la situation me dépasse. Je préfère tout recommencer à zéro plutôt que de me battre. Puis arrive un moment où je me prends la plus grosse claq...