The True Story Of Eïleen 》Ier voyage : Découverte

o6. To be honest, My new home sucks

- C'est possible que je sois là pour te soutirer deux trois informations. Avoua Luke en baissant les yeux quelques instants avant de les remonter vers moi. Mais n'essaie pas de changer de sujet, crois moi je suis expert en la matière du mensonge.

Oh ça oui on le sait...

Je déglutis devant ses yeux qui me fixaient intensément et semblaient me sonder du regard.
Ce n'était pas le moment de raconter des bêtises.

- Je..., hésitais-je en baissant la tête, avant de songer qu'il serait idiot d'essayer de lui mentir à lui. Honnêtement, je n'en sais rien moi-même. Je me suis endormie comme tout les soirs dans ma chambre et quand je me suis réveillée je me trouvais devant votre colonie.

Bon, ce n'était pas entièrement un mensonge, c'était là la stricte vérité, si on enlevait le fait que je ne venais pas de ce monde et que ce dernier était un livre.

Luke continua de me fixer pendant ce qui me sembla une éternité avant de finalement poser sa main sur son menton d'un air songeur.

- Je ne vois pas comment ni pourquoi..., réfléchit-il, mais je vois bien que tu ne mens pas. Et puis, ajouta-t-il en se massant le bras avec une légère grimace, ça pourrait expliquer ta réaction de ce matin...

- Oui c'est ça exactement. J'ai... paniqué !

Sur ces mots je sortais de l'arène en sautillant pour cacher l'angoisse qui montait en moi. Je rentrais dans un livre et moi tout ce que je trouvais à faire c'était d'agresser son Grand Méchant !

Je feignis un bâillement en m'étirant avant de me tourner vers Luke qui me regardait à nouveau en souriant avec une expression que je n'arrivais pas à définir. Un espèce de mélange entre la tristesse et le ravissement, et peut-être un peu de dépit aussi.

- Mmh, dis-je alors, est-ce que je vais enfin pouvoir voir ce bungalow dont vous me parlez depuis toute à l'heure ou est-ce qu'il y a d'autre chose à voir ?

- Je pense que tu vas enfin visiter ta nouvelle maison ! S'exclama Luke avec entrain en me rejoignant.

Je le regardais avec de gros yeux en frissonnant d'effroi à ce qu'il venait de dire. Je le savais bien que j'allais rester ici pour une durée indéterminée mais l'entendre de quelqu'un d'autre rendait la chose bien plus réelle et déprimante.

- Oh, dit Luke face à mon désarroi. Je vois que tu ne veux toujours pas rester ici.

- Ce n'est pas vraiment que je ne veux pas..., bougonnais-je, simplement que je préférais retourner à ma vie banale. Mais je sais aussi que ce n'est pas possible.

Il allait bien falloir que je m'y résigne. Tant que je ne trouvais pas d'arme qui serait aussi utile sur les humains que les monstres, je ne pourrais pas quitter la colonie. J'espérais juste ne pas provoquer de catastrophe en faisant une gaffe. Je me connaissais, j'étais bien capable de dire à Percy qu'il faisait partie d'une prophétie sans faire exprès, et il ne fallait surtout pas que je change l'avenir, ou du moins, il me semblait. Déjà que les Parques ne semblaient pas m'apprécier...

Le reste du trajet se fit dans un silence pesant jusqu'à ce qu'on arrive à la Place des bungalows qui formaient un grand U autour d'une fontaine. Luke me guida vers l'un d'eux a l'une des extrémités.

Le bungalow semblait plus vieux que les autres. Les dalles du grand porches étaient usées et la peinture marron, dont était couvert les murs, écaillée. Au dessus de la porte on voyait un énorme caducée en or abîmé par le temps. Luke m'ouvrit la porte et m'invita à y entrer d'un geste dépassé. L'intérieur ressemblait tout simplement à un chalet. Un chalet très impersonnel. Il était simplement rempli de lit à étage et de commode. Ainsi que pas mal de tapis de sol.

- Génial..., soupirais-je. J'imagine que je vais dormir là-dessus.

- Oui malheureusement, avoua Luke. On a plus de lit de disponibles comme le bungalow accueil tout les demi-dieux indéterminés.

Et effectivement, il y en avait. Le bungalow était rempli de dizaines de demi-dieux qui vaquaient à diverses occupations. Certains me regardaient en gloussant, me rappelant mon entrée pas vraiment inaperçue.

 En même temps ils n'avaient qu'à être un peu plus délicat...

Mon regard s'arrêta alors sur un garçon de mon âge. Assit un peu à l'écart dans un coin, sans même aucun matelas. Il avait des cheveux noirs en batailles et de magnifiques yeux verts, je le reconnu  immédiatement. J'aurais bien pu continuer à contempler Percy Jackson pendant un bon bout de temps, mais ma seconde nature d'agaçante professionnelle reprit le pas.

- Ne me dis pas que je vais pas avoir de matelas non plus ! Me plaignais-je donc.

Luke leva les yeux au ciel en soupirant.

- On devrai pouvoir trouver quelque chose... dit-il en désignant Percy du menton, tu n'as qu'à aller le voir vous pourrez débattre ensemble des pauvres conditions dans lesquels vous êtes...

Bien sûr, comme si cette pauvre petite flaque d'eau perdue pouvait me renseigner sur quoi que ce soit ici. Néanmoins je m'avançais tout de même vers lui, ne pouvant pas laisser cette adorable garçon seul plus longtemps. Aussi parce que ça me permettait de réaliser le rêve de toute les fans de Percy Jackson et que je hurlai encore dans ma tête.

- Hey ! Me contentais-je donc de le saluer en m'asseyant nonchalamment à ses côtés. Je suis Eïleen, tu sais on s'est plus ou moins mutuellement sauvés la vie hier soir, ou ce matin je sais pas trop...

- Ah oui, répondit-il avec un sourire hésitant, c'était une bonne idée de lancer la corne.

- Bien évidemment, j'ai toujours de bonnes idées ! ricanai-je nerveusement. Tu me prends pour qui ?

Et voilà que je me mettais à faire n'importe quoi... Je regardais autour de moi avant de repérer les frères Alatir qui complotaient je ne sais quoi.

- He les Weasley ! Les appelais-je. On mange dans combien de temps ?

- Hm..., réfléchit Travis sans se préoccuper du surnom. Dans une vingtaine de minutes je dirais.

- Génial ! M'exclamais-je avant de prendre le bras de Percy en me relevant, l'emportant dans mon élan. On a largement le temps d'aller visiter un peu la colonie tous les deux !

- Pourquoi pas. Se contenta de dire Percy en souriant.

Oui bon, j'avoue que mon envie de pleurer que je ressentais depuis ce matin était en train de s'atténuer quelque peu. Après tout, peut-être que rencontrer son personnage de fiction préféré, celui à qui on s'était toujours le plus identifié, rendait la situation quelque peu moins déprimante.