2. L'ombre d'Eylis

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Dès que les gardes s’éloignèrent, Eylis sortit du puit et couru vers le bâtiment
en face d'elle, la bibliothèque.

Le bibliothécaire et son père avaient été de bons amis, il lui offrirait sûrement
un abri, enfin elle l'espérait.

La jeune fille poussa la porte qui émit une plainte sourde, pourvu qu'aucun garde ne l'ai entendue...

C’était une vieille pièce remplie de livres jaunis par le temps, elle sentait la poussière, le vieux plancher décrépi était caché par des dizaines de tapis rongés par les mites.

Cela prouvait bien que les dieux ne se souciaient guère d'un habitant honnête, ils n'en avaient que pour leur or et leur pouvoir !

Au fond il y avait un miroir, elle observa sa frêle silhouette et en profita pour faire rapidement une natte avec ses cheveux mouillés.

Soudain elle se sentit aspirée par le miroir. Elle se vit elle, avec sa natte blonde, à côté d'un garçon aux cheveux bruns qu'elle n'avait jamais vus. Ils tenaient une corde en main puis, l'Eylis du miroir se tourna vers elle et la fixa de ses yeux bleu clair.

Elle voulait lui faire passer un message, mais quoi ? Cet instant sembla
durer des siècles.
Les yeux plongés dans ses yeux...pourtant ceux de son reflet étaient différents...elle paraissait plus sûre d'elle. Plus adulte.

Quand une main se posa sur son épaule et la vision s'effaça.

Elle se retourna, derrière elle se tenait un vieil homme aux cheveux grisonnant. Il portait de vieilles guenilles. C'était le bibliothécaire.

-Bonjour Eylis, tu viens voler mes livres ? Dit-il d'une voix rauque

-Mais non, tu sais quel jour on est ! J’ai besoin que tu m'aides à me cacher !

-Le jour d'Into, c’est vrai.

-Tu n'aurais pas vu une cachette secrète dans la ville ou je ne sais quoi dans un
de tes vieux livres ?

(Pierre, le bibliothécaire avait souvent joué à cache-cache avec Eylis durant son
enfance et se cachait dans des passages secrets...)

-Tu n'as qu'à aller te cacher derrière l'Eglise, tu appuies sur le troisième brique blanche en partant du bas puis tu appuies sur celle de gauche, celle de droite et puis tu ré appuies sur la blanche. Compris ?

-On va dire que oui, merci beaucoup Pierre.

-Bonne chance Eylis ! N’oublie pas :3ème brique blanche, gauche, droite,
brique blanche.

Elle sortit de la vieille bibliothèque et couru vers l'Eglise. A chaque coin de rue
se tenaient une dizaine de gardes, il y en avait beaucoup cette année...Mais elle
les évita sans problèmes par des ruelles oubliées.

Après être passée par la rue des bouchers et celle des boulangers, elle arriva derrière l'Eglise et devant le mur dont parlait Pierre.

Elle compta les briques :
troisième brique blanche en partant du bas. Un, deux trois. On appuie dessus
puis sur celle de droite.
Non, de gauche, et puis quoi ?
Celle de droite et encore une fois sur la blanche.

Elle pensait qu'elle s'était
trompée mais le mur s'ouvrit...

Sur des gardes. Beaucoup de gardes...

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