8. L'espoir ne guérit pas

18 4 9
                                    

Juste au moment où la flèche allait toucher son cœur, Eylis sentit une vive
douleur à la mâchoire et après elle aperçut un visage, celui du ténébreux
garçon. Il avait le visage ensanglanté. Elle ne savait pas pourquoi mais elle
devait trouver un moyen de l'aider.
Ils ne se connaissaient pas mais elle devait l'aider, comme si une force invisible les reliait.
Peut-être la force du destin, peut-être la force des dieux, peut-être sa propre
volonté. Elle devait juste l'aider.
Elle baissa les yeux et regarda la pointe de flèche qui picotait sa peau. Ce
garçon valait-il vraiment la peine qu'elle se replonge dans ce monde de
violence et de chaos ?
Oui.
Elle relâcha son poing et laissa la flèche tomber par terre. Elle la vit roulerjusqu'à sa besace qui reposait à quelques mètres d'elle et entendit un bruit
sourd: elle avait apporté une deuxième gourde, elle l’avait complètement
oubliée !
Elle tendit le bras et attrapa sa besace avec peine. L'espoir savait soigner
beaucoup de chose mais pas les blessures.
Eylis sortit sa gourde de sa besace et apporta le goulot à ses lèvres. Elle but
quelques gorgées d'eau puis la referma. Elle devait économiser son eau, qui sait
combien de temps elle resterait bloquée dans ces tunnels ?
Si elle voulait survivre il fallait déjà empêcher son sang de s'écouler. Elle
fouilla sa besace et trouva sa tunique de rechange. Elle en déchira un morceau
et se fit un cataplasme avec. Elle n'eut aucun mal à l'accrocher sur sa jambe
mais lorsqu'elle dut s'attaquer à son bras se fût une autre histoire...Dès qu'elle le
bougeait elle manquait de s'évanouir tellement la douleur était forte. Elle finit par abandonner l'idée d'accrocher un cataplasme à son bras. Il ne restait plus qu'à prier Ellagewa pour qu'elle la guérisse car la déesse de l'eau était aussi la déesse de la guérison. Elle récita une prière en langue des dieux*,sa mère la lui avait apprise lorsqu'elle était petite :

"*Mewenta te caretentia Mowento te                 steria
Mewenta te Tertina
Mowento sperinta prestia*"
"*Cela voulait dire, Mère de l'eau, soigne-moi
Mère de l'eau, vient à moi, Mère de l'eau aide moi, Mère de l'eau, en échange
l'espoir prospèrera.*"

Eylis ne savait pas si prier servirait à quelque chose mais toute aide était la
bienvenue.
Rien ne se produisit mais cela ne la surprit pas. Elle n'était-elle même pas sure de l'existence des dieux ou que cette prière n'était pas qu'une invention de sa mère.
Elle s'endormit .
Demain, serait peut-être un jour meilleur.
Mais dans le noir, une lumière bleue pris forme à côté d'Eylis...

Note: *le langage des dieux est une langue oubliée dont on n’est même pas sûr de l'existence. Seule certaine personne savent le parler. On raconte d'ailleurs que ces personnes ont appris ce langage grâce à Eltezzeya, déèse de la connaisance et du destin. Elle fait don de se language en échange de services qu'elle voit dans l'avenir.

Le croisement des destinées Où les histoires vivent. Découvrez maintenant