I m your darkness [yaoi]

30. Confiance brisée...

Le brun attendait désormais qu'Alexia arrive pour pouvoir commencer leur après-midi de révision.

Cette dernière arriva à l'heure pile qu'ils s'étaient fixés, fendant l'herbe de l'allée avec ses chaussures à talons dignes de celles que l'on porte en soirée. Elle tenait fermement son sac en cuir contre elle, alors qu'elle rangeait sa mèche sombre derrière son oreille percée de jolis bijoux brillants. Elle semblait ravie, habillé de sa énième robe noire et sa veste légère. Quand le lycéen ouvrit la porte elle afficha un joli sourire embellit par son rouge à lèvres. Après lui avoir fait la bise elle entra dans la demeure du brun. Ils s'installèrent à la table du salon et commencèrent à travailler ensemble. L'après-midi fila et après plusieurs heures de travail la jeune fille dut se résoudre à partir. Ils avaient bien ri pendant la journée.

Il aurait aimé que tout cela ne soit qu'une farce du lycéen, une simple comédie. Le sourire du démon avait totalement disparu quand il apparut enfin dans la chambre du lycéen. Il s'attendait à retrouver Brice, enfin, mais tout ce qu'il voyait à présent était une pièce vide, où le quotidien du jeune homme avait repris sa place, son ordinateur était encore allumé sur un jeu vidéo, son lit était défait et le kigurumi du plus petit se trouvait dans une boîte prête à être emballé. Il regarda autour de lui, hésitant à appeler celui qui lui avait tant manqué, dont l'absence l'avait fait tant souffrir. C'est alors qu'il entendit des rires féminin à l'entrée, alors, prudent, il s'approcha de la fenêtre mais son sang se glaça et il fut pris d'un violent frisson alors qu'il sentait son cœur se serrer dans sa poitrine. Oui il aurait aimé que cela ne soit qu'une farce, un simple songe. Il apercevait là, la silhouette de la lycéenne contre celle de Brice, scellant leurs lèvres dans un doux baisé. Il fit un pas en arrière, manquant de tomber, comme assommé par ce qu'il venait de voir alors que les larmes brouillaient bientôt sa vue. Pourquoi ? Pourquoi lui aussi l'avait-il oublié ? Pourquoi était-il condamné à une existence éphémère aux yeux des humains ? Pourquoi était-il donc condamné à rester seul pour l'éternité ? Il retenait ses larmes, là, assit contre le mur, ébranlé et complètement perdu.

De son côté, Brice surprit par le baiser que lui donnait à cet instant Alexia était incapable de bouger. Une douleur vive lui vrillait le crâne et son cœur semblait se transpercer de toutes parts. Il ne reculait pas, ne rompait pas ce baiser qu'il ne désirait pas, il restait juste là, incapable de réagir, de se dégager.

La brune voyant qu'il ne réagissait pas passa ses mains autour de son cou tout en passant ses doigts dans la chevelure violette du jeune homme. Ce geste fit enfin réagir le lycéen qui repoussa son amie tout en reculant lui aussi. Il la regardait avec de grands yeux et alors qu'elle allait parler il rentra de nouveau dans sa maison et ferma la porte avant de s'appuyer dessus. Il regardait le sol avec des yeux vides, il n'arrivait pas à prendre conscience de ce qu'il venait de se passer et sa douleur ne l'aidait pas. Il tremblait légèrement alors que son cœur le faisait terriblement souffrir. Il ne comprenait plus rien et n'arrivait pas à comprendre cette douleur, une nouvelle fois il éprouvait ce manque et cette impression d'oublier quelque chose d'essentiel, de vital pour lui. Il déglutit avec difficulté et s'avança doucement vers l'escalier qu'il monta lentement et avec difficulté. Il était devant la porte de sa chambre et après avoir inspiré un grand coup il entra dans la pièce. Là, il crut d'abord halluciner quand il vit un garçon assit contre le mur opposé, son visage caché par ses cheveux violacés.  Ce dernier lui paraissait étrangement familier et il semblait presque heureux de le voir alors que son cœur se serrait de nouveau. Il se trouvait complètement perdu, que faisait un inconnu dans sa chambre ?! Comment était-il entré et surtout qui était-il ?!

Comme s'il avait senti sa présence, l'être dont le front était orné d'une unique corne releva son visage. Une expression de tristesse et de rage déformait ses traits enfantins. Son regard rougeoyant transperça le brun en plein cœur comme une lance. Son organe vital lui soufflait de prendre cet inconnu dans ses bras mais son cerveau fit faire tout le contraire. Il attrapa le balai qui reposait sur le mur à côté de sa porte et le tint devant lui pour se protéger.