35. Départ vers un passé lointain

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"Tu es l'unique responsable de tous nos malheurs !" Finirent-elles en cœurs avant de disparaître, le laissant seul, à même le sol face au religieux et peu à peu entouré de ses flammes purificatrices. Bientôt, il ne sentait plus que le souffle brûlant du feu contre sa peau ainsi que sa gorge et ses poumons s'assécher à cause de la fumée qui voilait lentement la chambre de sa longue cape de ténèbres. Laissant ainsi se dérober à ses yeux la silhouette du prêtre, dont seul le regard brillait de haine dans l'obscurité étouffante. Tout n'était plus que douleur, comme une agonie sans fin... Et pourtant, elle était toujours là, l'ombre railleuse de ses victimes.

Brice ouvrit subitement les yeux, le cœur battant et le souffle court. Encore déboussolé par toutes ces nouvelles images il ferma les yeux pour organiser ses pensées. Mais bien vite la tête lui tourna et il rouvrit ses yeux bleus. Jamais les flashs qu'il échangeait avec le démon n'avaient été si longs et aussi violents. Toute la vérité s'étalait sous son regard ébahi par tant de crime. Le meurtrier était-il vraiment l'être sensible qui se tenait devant lui ? Hikage avait vraiment autant de sang sur les mains ? Il avait beau s'y être préparé, la vérité n'en restait pas moins horrible. Il fixait le démon face à lui droit dans les yeux, le reflet de son âme absente. Ce regard lui rappela celui qu'il avait vu dans le miroir lors de sa vision. Il avait la même couleur mais la lueur qui y brillait ne correspondait plus à celle qui l'avait habité à l'époque. Ce regard lui permit de retrouver ses esprits et d'enfin savoir quoi dire au démon. Ce dernier attendait sa réaction les larmes aux yeux, la peur l'enserrant petit à petit dans un étau que seul le brun pouvait briser. Mais le gamer, essayant d'ordonner ses idées confuses, ne remarqua que tardivement les larmes qui s'apprêtaient à dévaler les joues aux rougeurs enfantines.

- Non bonhomme ne pleure pas !

- Tu me détestes maintenant je le sais, je le vois dans tes yeux. Je ferais mieux...

Le lycéen ne laissa pas le temps au plus petit te continuer sa phrase et l'embrassa avec douceur tout en effaçant les perles d'eau salée. Lorsqu'il s'écarta il laissa son pouce sur la joue de son aimé et plongea son regard dans celui du plus petit.

- Je t'interdis de partir, de m'abandonner. Je te l'ai déjà dit tu me feras plus de mal en partant...

- Mais je suis un meurtrier... Pourquoi n'as-tu pas peur ?

- Parce que tu n'es plus ce monstre. Ton regard n'est pas celui d'un meurtrier, il est le regard qui me fait perdre la tête à chaque fois que je le croise. Le regard de la personne que j'aime et que je ne pourrais pas abandonner. Je sais qui tu es Hikage et tu n'es plus ce meurtrier sans cœur. Tu n'es plus un démon, tu es un humain.

- Alors explique-moi cette apparence de démon.

- Je parlais de ce qui se trouve ici bonhomme, répondit le gamer en posant sa main sur le cœur inanimé de l'être aux deux cornes. Il a beau ne pas battre il est là, dictant tes sentiments qu'importe soient-ils.

Incapable de répondre à cause des émotions qui montaient peu à peu en lui, il se jeta dans les bras du lycéen qui chuta incapable de se soutenir.

- Idiot ! Idiot ! Idiot, fit le démon avant que sa voix ne se brise en multiples sanglots.

- Je sais, souffla le brun en caressant les cheveux de son aimé.

Ils restèrent allongés sur le lit jusqu'à ce que les pleurs du plus petit se stoppent et qu'il s'écarte du blessé. Mais avant qu'il n'ait pu fuir le lycéen le tira vers lui et l'embrassa avec tendresse. Quand ils s'écartèrent l'un de l'autre ils s'échangèrent un regard complice et amoureux qui disparut bien vite pour une grimace de souffrance de la part du lycéen. Ses blessures avaient décidé de se manifester avec plus d'entrain lui faisant plus mal qu'à l'accoutumer.

I m your darkness [yaoi]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant