Chapitre 7

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Je le regardai, la bouche entrouverte de stupeur face à ses derniers mots.

- Tu comptes convaincre une capitaine de bateau de nous suivre, dis-je en articulant bien chaque mot, pour m'assurer d'avoir bien compris, mais aussi pour montrer l'absurdité de la chose.

- Oui, répondit Val avec assurance. Et nous y arriverons, je peux te le garantir. Maintenant, allons lui parler.

- Lui parler? Pour lui dire quoi? Bonjour, et bien on voudrait que tu abandonnes ton bateau - qui est sûrement la chose la plus importante que tu as - pour nous suivre dans une quête suicidaire! Non, laisse tomber Val, c'est impossible, allons trouver quelqu'un d'autre.

- Non, Amalia. C'est possible, mais je te concède que ce sera difficile. Nous allons y arriver, il le faut. Maintenant allons-y, nous nous rapprocherons plus ne notre but en lui parlant plutôt qu'en restant ici.

Sur ce, il partit d'un bon pas en direction de L'aventurier, bientôt suivi par une moi légèrement suprise. En effet, c'était la première fois que je le voyais aussi sérieux, mais surtout, aussi déterminé. Il aura droit à un petit interrogatoire plus tard...

Nous montâmes sur le bateau et je suivi Val jusqu'à la fameuse Yria. Maintenant que nous étions plus près, je pu distinguer son visage fin et ovale, ainsi que ses yeux aussi bleus que la mer qui nous entourait.

Val prit la parole :

- Bonjour, vous êtes bien Yria n'est-ce pas? Nous voudrions-

- On ne prend aucun passager, désolé, dit-elle sans même nous accorder un regard tout en s'éloignant sur le pont.

Val resta quelques instants où il était, surpris de s'être fait couper la parole si vite. Heureusement, il reprit rapidement son air déterminé et poursuivit la jeune femme.

- Nous ne voulons pas être passagers! cria-t-il à l'attention de celle-ci. Nous avons seulement une proposition à vous faire.

Elle se retourna vers nous et nous observa vaguement, sans grand intérêt.

- Désolé, je ne suis pas dans le marché noir non plus.

Sûrement le fait que nous ayons tous les deux le visage recouvert par notre capuchon qui lui faisait croire ça.

- Mais attendez! dit Val alors que la Meris s'éloignait encore de nous. Nous voudrions vous parler... En privé si possible.

Yria poussa un grand soupir qui trahissait l'ennui que nous lui causions, avant de demander :

- À quel sujet?

- La garantie d'une vengeance concernant les Felus.

Pour la première fois depuis notre arrivée sur le bateau, elle sembla réellement nous voir.

- D'accord, mais pas longtemps.

Elle partit d'un bon pas vers la cabine du capitaine sans prendre la peine de nous demander de la suivre, ce que nous fîmes quand même. Alors que nous marchions vers celle-ci, j'en profitai pour glisser un mot à l'oreille de Val.

- Pas très bavarde, n'est-ce pas?

- Effectivement, répondit-il, légèrement contrarié. J'espère que ça ne deviendra pas un problème...

Nous entrâmes finalement dans la cabine du capitaine, à la suite d'Yria qui n'eut même pas la politesse de nous tenir la porte ouverte.

L'intérieur était modeste. Aucune décoration, aucun bibelot. Les seuls meubles présents étaient une table entourée de quelques chaises au milieu de la salle, un lit dans un coin et quelques étagères où traînaient des manuscrits poussiéreux. Sur la table était placé une carte, retenue ouverte à ses quatre coins par une tasse, un flacon, un bougeoir et un vieux livre.

La capitaine s'assit nonchalamment sur une chaise de l'autre côté de la table, en ayant toutefois la décence de ne pas mettre ses pieds sur celle-ci, sûrement plus pour épargner la carte que par politesse. D'un geste de la main, elle nous invita à faire de même. Val préféra tout de même rester debout et je l'imitai.

- Bon, dit Yria. Je n'ai sincèrement pas envie de vous écouter alors abrégez.

- D'accord, dit Val, alors j'irai droit au but. Nous avons pour mission de tuer le mage noir qui guide les Felus, les faisant commettre des méfaits à travers tout Arkéa. De plus, ce mage noir pourrait devenir dangereux un jour ou l'autre, donc le plus tôt il disparaîtra, le mieux ce sera.

Yria parti d'un rire aigu. Manifestement, elle ne croyait pas un mot de ce que l'on lui disait.

- Vous avez vu juste, j'ai effectivement une dent contre ces Felus, dit-elle finalement tout en essuyant une larme d'hilarité. C'est d'ailleurs pour cette raison que je suis devenue capitaine d'un bateau.

Intéressant, peut-être la faire quitter ce navire ne sera pas aussi impossible que l'on pensait.

- Mais, ajouta-t-elle, votre histoire de mage noir me - comment dire... - déconcerte un peu.

Petit fou rire de la part de la capitaine.

- Je peux vous le prouver, dit Val.

- Comment comptez-vous y arriver?

- Avec la divination.

Je le regardai, perplexe. Effectivement, les Meris avec la plus grande force magique maîtrisait cette magie. Mais, même si les devins n'étaient pas si rare que ça, se payer leurs services était une autre affaire. Je doutais fort que Val ai cet argent quelque part.

Yria l'observa un long moment, puis prit la parole :

- Je rejoindrais votre mission, mais à quelques conditions. Déjà, il faut que vous me prouviez que ce mage noir existe, ce dont je doute fort. Mais si par je ne sais quel miracle vous y arrivez, il vous faudra me rendre un service. Même si les Felus m'ont effectivement fait du mal, je n'ai rien d'assez fort contre eux pour les attaquer jusqu'à la capitale. Même si, je dois l'avouer, le mage noir doit être arrêté, s'il existe. Mais bref, j'aimerais donc que vous m'aidiez à régler une petite affaire avant que nous partions pour votre mission. Ça vous va?

- Quelle est cette << petite affaire >> dont vous parlez? demanda Val immédiatement.

- Et bien cela, nous le verrons si vous me prouvez l'existence de ce mage. Sinon, je n'ai aucune raison de vous en faire part.

Val soupira. Je devinai qu'il craignait un piège.

- Qu'il en soit ainsi! Êtes-vous libre aujourd'hui pour aller voir un devin?

- Pas aujourd'hui, répondit un peu trop brusquement Yria. J'ai quelques petites choses à régler pour ma << petite affaire >>. Nous irons demain, lorsque le soleil sera à son plus haut. Venez me rejoindre ici à cette heure.

- D'accord, dit Val. À demain alors.

Il sorti de la cabine du capitaine sans plus de cérémonie et je lui emboîtai le pas, après un petit signe de tête à l'attention de la Meris.

Bonjour chers lecteurs/trices! Je voulais vous remercier (encore une fois) car en une semaine seulement, j'avais déjà 200 vues et presque 40 votes sur cette histoire! Sincèrement, ça me rempli de joie de voir qu'autant de gens s'intéressent à cette histoire et l'aiment autant! Bref tout ça pour vous dire un gros merci de lire mon histoire mais aussi d'être aussi actifs. :) À la prochaine!

Amalia d'ArkéaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant