1. The new

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Debout devant toute la classe E, du collège Kunugigaoka, je n'arrive pas à détacher mon regard de mon "professeur principal" dont la peau est jaune citron, et qui possède des tentacules. C'est mon premier jour dans mon nouveau collège et tout va déjà de travers. J'ai raté l'examen, et je me retrouve dans une classe mise à l'écart qui est accessoirement une classe d'assassins.

Je ne suis au Japon que depuis deux jours. Et en deux jours, il s'en est passé des choses : notamment l'examen d'entrée de ce collège très réputé.


Les questions étaient très compliquées. Dans mon ancien établissement, je n'ai jamais été confronté à ça et vu ce qui s'est passé ces derniers mois, je n'avais pas trop la tête à réviser. Tout ça ajouté au décalage horaire, je ne sais même pas combien je tiens debout avec si peu de sommeil au compteur.


Mais à vrai dire, mon père n'avait pas l'air de se préoccuper de ça. Depuis mon arrivée, je ne l'ai vu que trois fois. Parmi les rares fois où je l'ai aperçue, il m'a expliqué que tous les détails administratifs pour ma nouvelle école étaient réglés et que je n'avais qu'à aller à l'examen de passage, qui selon mon père ne servait qu'à évaluer mon niveau. Il m'a affirmé qu'il avait eu le proviseur au téléphone et que j'intégrerai la troisième C.


Seulement quand je suis arrivée ce matin, à huit heures, au collège, des gens en costumes m'attendaient devant l'établissement. J'ai appris juste après qu'il s'agît d'agent du ministère de la Défense. Après un long moment en voiture, nous sommes arrivées dans un grand bâtiment où l'on m'a ensuite conduite sans trop d'information à un bureau.


Dans ce bureau, m'attendait un homme, lui aussi en costume noir. Tout s'est enchaîné très vite, et l'homme, répondant au nom de Karasuma, m'a expliqué l'originalité de cette classe. J'ai eu du mal à le croire. Mais la présence de ce poulpe rend tout cela trop réel.

Un coup d'œil à ma gauche, et je tombe sur le visage fermé de Karasuma ; il ne m'a pas menti non plus quand il a dit qu'il était aussi enseignant dans la classe E. Une jolie femme blonde se trouve à côté de lui, mais je détourne le regard rapidement.

Karasuma vient de finir un petit discours explicatif pour les autres élèves et d'un signe de la tête, il m'encourage à me présenter.


Je hoche timidement la tête. Il va falloir que je le fasse japonais, et je ne suis plus très l'aise avec cette langue. Alors je reste silencieuse un moment tandis que j'observe tous ces visages tournés vers moi. Ils seront mes camarades de classe pour le reste de l'année. J'essaye de sourire, mais je n'y parviens pas. Je prends une grande inspiration et finis par me présenter :


- Je m'appelle Hokusai Kurome... Je suis Franco-japonaise. Je vous en prie, appelez-moi par mon prénom. J'espère qu'on s'entendra bien...


Je tourne mon regard d'abord vers Karasuma puis vers mon « professeur ». Il sourit et ses tentacules bougent en émettant des drôle de bruit.


-Bien, à présent vas t'asseoir, dit-il. Il y a une place au fond à côté de Karma.


Je balaye de nouveau mon regard sur la classe en essayant de trouver ce fameux « Karma » dont le nom m'évoque quelques idées bouddhistes. Un garçon assis dans le fond de la salle lève la main nonchalamment. J'avance entre les deux rangées pour rejoindre mon pupitre à côté du sien. Mon sac semble peser une tonne, et mes pieds collés au parquet. Après un rapide coup d'œil au sol, qui me confirme que tout est normal, je continue d'avancer.


Mon corps se fige quand mon regard s'attarde sur mon nouveau voisin : un regard satanique et méprisant collé sur la figure, des cheveux rouge écarlate et un sourire en coin mauvais. Je me dirige, un peu apeurée vers la place libre, à sa gauche. En m'asseyant, je ravale ma peur et lui adresse un discret signe de la main et un sourire timide. Je sors mes affaires tandis que le cours commence. Je sens le regard de mon voisin pesé sur moi, mais je fais mine de ne rien remarquer, encore un peu intimidé.
Le poulpe, qui répond apparemment au nom de Koro, dessine des équations sur le tableau à craie. Un cours de mathématique en japonais. Je suis ravie, je déteste les maths...

L'homicide qui a détruit ma VieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant