15. At one condition

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Je sors du bus et marche vers le collège. Comme d'habitude Karma m'attend au pied de la montagne.
Mon bandage sur ma joue est visible et je ne peux rien faire pour le cacher. 
De plus hier soir, suite à mon appel, Karma m'a rappelé plusieurs fois. J'ai fais la sourde oreille, laissant ma chanson préférée de Yungblud résonner dans ma chambre. 

J'appréhende un peu sa réaction. Karma tient dans sa main son éternel briquette de lait fraise. Quand il me voit, il me fait un signe de la main et vient à ma rencontre. Il fronce les sourcils quand ses yeux se posent sur ma joue. 

Je lui souris et ignore son regard.

- Comment vas-tu Karma-kun ? je lui demande. 

- Qu'est-ce que tu t'es fais ? m'interroge-t-il en ignorant ma question. 

Il désigne du doigt mon bandage et je peste mentalement. 

- C'est pour ça que tu m'as appelé hier ? enchaîne-t-il. 

Je soupire, et commence notre longue marche matinal. Je tourne mon visage vers lui. Au vu de son expression, je peux deviner qu'il ne me lâchera pas avant d'avoir eut ses réponses.

- Je me suis fais griffer par un chat de mon quartier, j'explique en détournant le regard. Je le trouvais trop mignon, mais visiblement il ne voulait pas être caresser. 

J'esquisse un soupire pour faire bonne figure. Il boit une gorgée de sa boisson, et ses yeux se peignent de septisme. Il ne semble pas vraiment convaincu, mais il ne pose plus de question à ce sujet. 
Karma me demande à nouveau la raison de mon appelle et je lui dit une semi-vérité: j'avais envie de lui parler mais j'ai jugé qu'il était trop tard pour cela. 

C'est à son tour de soupirer. La marche me semble moins longue qu'habituellement. Et moins éprouvante aussi.  Nous arrivons au somment de la montagne en seulement vingt minutes. Et je suis à peine essoufflée. Je souris fière de la progression de mon endurance. 

Je marche aux côtés de Karma, d'un pas résolu. Ma dispense de sport prend fin aujourd'hui. Je dois encore ménager mes efforts mais je peux reprendre l'éducation sportive et dans le cas de ma classe, le maniements du couteau et des armes. 

Nous entrons dans le bâtiment. Il y règne une odeur de bois humide mêlée à une odeur refermée. J'ai l'impression que nos pieds redonnent différemment sur le sol. Karma ouvre la porte de notre salle de classe, et un coup d'œil à l'intérieur de me permet de voir qu'une bonne partie de nos camarades sont déjà présents. Le rouge se décale sur la droite, pour me laisser passer, et pourtant, je n'entre pas. 

D'un regard, je fais comprendre à Karma qu'il faut que j'aille voir les professeurs. Il hoche la tête et entre dans la salle avant de refermer la porte de celle-ci derrière lui. 

Je continue de marcher jusqu'à arriver devant la salle des professeurs. Je toque et attend qu'on m'autorise à entrer. Un "oui" se fait entendre et je fais coulisser la porte timidement. Mr Karasuma est le seul adulte présent dans la salle. Il est assis à son bureau et tient dans ses mains des fiches manuscrites. Il semble concentré. 

- Excusez-moi de vous déranger.... je dis d'une petite voix. 

Karasuma-sensei m'impressionne, pour ne pas dire qu'il m'effraie. Je vois mon professeur relever la tête de ses papiers. Je prend mon courage à deux mains et entre complètement dans le bureau des professeurs. 

- Qu'est-ce que je peux faire pour toi, Kurome ? demande-t-il une voix calme. 

J'avale ma salive et repense aux mots que je m'acharne à mettre en ordre dans ma tête. Je sers les bords de ma jupe de mes mains crispée. 

- Je voudrais savoir... S'il il est possible d'apprendre exclusivement le maniement du couteau ?! je lâche en m'inclinant. 

Aucune réponse ne me parvient. Je stresse un peu plus et je ne peux m'empêcher d'ajouter:

- Je suis incapable de tenir un pistolet ou un fusil... 

J'entends un bruissement de feuille puis la voix de mon professeur emplit la pièce. 

- Je pense pouvoir faire une exception... Mais à une seule condition. 

Je me redresse et découvre le regard de Karasuma sur moi. Il ne laisse rien paraître et semble plus effrayant qu'a l'accoutumé. 

- Laquelle ? je demande faiblement. 

L'agent du ministère croise les jambes avant de répondre:

- Explique moi la raison de ce choix. 



L'homicide qui a détruit ma VieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant