3. Blow and wound

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M. Koro s'est vexé, pensant qu'on riait de lui. Ce qui nous a fait encore plus pouffer avec Karma.

À présent, les cours sont finis, mes camarades de classe rangent leurs affaires et sortent du bâtiment. Je soupire de fatigue. Je suis presque la dernière dans la salle. Karma est parti dans les premiers en m'adressant un signe de la main.

Alors que je ramasse ma trousse et mes cahiers, les derniers, quelques élèves quittent la classe en m'adressant un sourire. Mais je ne suis pas seule dans la salle.

- Comment as-tu trouvé ton premier jour ? Me demande Koro-sensei.

Je sursaute en entendant sa voix. Je l'observe quelques instants avant de répondre. Il est assis sur son bureau, ses tentacules ? Ses jambes ? Sont croisés. J'ai encore du mal avec l'aspect poulpe.

- Mieux que je ne le pensais... J'avoue en souriant automatiquement. J'appréhendais un peu...

M. Koro, d'un signe de tête, m'encourage à poursuivre :

- En venant ce matin, on m'a averti à la dernière minute que je ne serais pas en troisième C, mais en E. J'ai ensuite fait un... Détour au ministère de la Défense pour m'expliquer que mon nouveau professeur était un ... Poulpe jaune, et qui a ... Accessoirement, détruis la lune et ... S'apprête à recommencer avec la Terre.

Je marque une pause.

- Alors, oui, je m'attendais à pire.

Mon professeur semble amusé. Je mets l'une des anses de mon sac à dos sur mon épaule, et m'apprête à quitter la salle à mon tour. Je me retourne et dire au revoir au poulpe jaune.

- Ne sois pas en retard lundi.

Puis il s'envole par la fenêtre à Mach 20. Je sors du bâtiment à mon tour, en mettant mes écouteurs sur mes oreilles. Et je descends le sentier, en musique. Une fois en bas, je me dirige vers l'arrêt de bus et m'assois sur le banc de celui-ci. En attendant mon bus, je sors mon téléphone et ouvre l'application message. Je clique sur la conversation de mon frère et moi. Le dernier message qu'il m'a envoyé m'arrache un sourire.



De Tatsumi :
Bonne chance pour ton premier jour !



Pour mon cerveau fatigué, passer sans cesse du japonais au Français est un peu compliqué. Mais je fais l'effort et lui répond en français :



De moi :
Ma journée est enfin finie ! Elle a été mouvementée.
Appelle-moi quand tu peux.



Mon bus arrive et je verrouille mon téléphone en montant dedans.
Quelque temps plus tard, je vois ma maison. Elle est bordée par un petit jardin, pas vraiment entretenu. J'ouvre la porte et me déchausse.

- Je suis rentrée, je dis à mon père en rangeant mes chaussures.

Aucune réponse. Il ne doit pas être là ; il finit tard de ce que j'ai compris. Je m'avance un peu plus dans la maison. Le salon et les autres pièces sont encore pleins de cartons.

Quand mon père a su que j'allais vivre avec lui, il a vendu son appartement et a acheté une petite maison en ville. 

Je monte dans ma chambre avec un petit sourire. Je pose mon sac près de mon porte-manteau et je m'assois sur mon lit pour souffler un peu. Ma chambre est la seule pièce où tous les meubles sont montés. Il n'y a qu'un seul carton dans le coin à gauche. Et je pense qu'il va rester encore un moment.

Je me lève et m'approche de mon bureau. Sur une étagère au-dessus du meuble, il y a trois cadres photos. Je pose mes yeux sur chacun d'eux. Le premier m'arrache un air triste. Il est couché contre l'étagère, le verre contre le bois. Je sais qu'il s'agit d'une photo de ma mère, mais je ne me sens pas prête à regarder son portrait souriant tous les joues. Pas après ce qu'il s'est passé.
Sur la deuxième, il y a moi et mon frère. Nous rions aux éclats.

L'homicide qui a détruit ma VieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant