9. Friend

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La nuit passe lentement. Je me réveille souvent à cause de la douleur. La perfusion fait effet, mais je bouge beaucoup pendant mon sommeil. 

Vers neuf heure, Kakishiko-san passe m'apporter mon petit déjeuner. La nourriture n'est aussi insipide que je le pensais. Mais  en observant le bol de soupe et l'omelette roulé sur elle-même, le tout accompagné d'un peu de riz blanc, je constate que les petites déjeuners français me manquent. La soupe miso est très bonne, mais consommer quelques chose de salée dès le réveil m'est étrange. 

L'infirmière revient ensuite pour remporter mon plateau vide, et me dit qu'une salle de bain est à ma disposition. Elle me désigne la porte du doigt et s'en va avec un sourire. 

Je me lève doucement et me dirige vers la salle d'eau. Elle est plutôt petite. Je retire la blouse de malade et me lave comme je peux. Tous mes gestes sont lents, entravé par la perfusion et la peur de ressentir de la douleur. 

Un coup d'œil sur mon reflet me permet de constater que le bleu sur ma joue est toujours présent. Je m'interrogeais, personne n'en a fait de commentaire, je trouve cela étrange.  Le bandage qui le couvrait les côtes hier, a disparu, exposant ma peau bleuis. 

Je me rhabille et sors de la salle de bain. Je constate que mon uniforme de sport est plié et posé sur une chaise. Le dossier est décoré par mon uniforme et mon sac apporté hier par Mr. Koro. 

 Je me dirige vers mon sac à dos. Je souris, je ne respecte pas le code vestimentaire en le choisissant comme sac scolaire. Mais je n'ai pas pu m'en empêcher. Il s'agit d'un sac à dos Easpack, noir et donc le fond est décoré de simili-cuir brun clair. Pour l'instant personne n'a fait de réflexion. 

En fouillant dedans, je trouve mon portable, glissé en deux cahier. Je le prend et l'allume. Trois message de Tatsumi, un de mon opérateur et un de mon père. 
Je retourne m'allonger sur mon lit d'hôpital tout en ouvrant l'application. Je répond d'abord à mon frère. Il s'est inquiété, je n'ai pas répondu hier soir à ses messages. Je le rassure et lui explique la situation: je me suis blessée en sport et je suis à l'hôpital, ce n'est pas grave. 

J'effectue un calcul mentale pour connaître l'heure qu'il est en France. Trois heure du matin, environ. Tatsumi doit dormir à point fermé. Il me répondra plus tard. 

Le communiqué de mon opérateur m'explique que le transfert est terminé. Désormais, je n'ai plus de compte dans leur entreprise et mon forfait me viendra d'une agence téléphonique japonaise. 

Je clique sur la conversation avec mon père. C'est le premier message qu'il m'envoie. Je souris amèrement. Son nom de contact est en français, je ne lai pas changé. Il est vrai, d'ailleurs, que tout mes autres contacts sont en français et de même pour la langue de mon portable. Je n'ai pas encore le courage d'aller dans les paramètres pour basculer en japonais. Le message s'affiche sur mon écran:


De Papa:

Ton école à appeler. Il parait que tu es blessée. Je viendrais te voir dans la journée. 


Je ne sais pas si je dois me réjouir ou non. 
Est-il en colère ? J'en sais rien. Son message est froid mais peut-être que c'est anodin. Je soupire. Un coup d'œil en haut à droite de mon écran m'informe qu'il est bientôt dix heure et demi. Je sais qu'il travail seulement le samedi matin. Il y a donc de grande chance pour qu'il soit dans l'après-midi. 

Mais alors que je m'apprête à répondre, la porte s'ouvre. Il s'agit de Kakishiko-san et son sourire. 

- Tu es d'accord pour recevoir de la visite ? Un charmant garçon s'est présenté à l'accueil en disant vouloir de voir. Un certain Akabane... 

J'hésite. Karma va surement me poser plein de question, mais d'un autre côté je n'ai pas envie de rester seule. Je lui répond affirmativement. 

- Bien, je vais le prévenir. 

Puis elle repart, refermant la porte doucement.  Je soupire, pose mon téléphone sur la table de chevet et ferme les yeux. Je rouvre les paupières et fixe le plafond blanc. Pourquoi Karma ne veux pas me lâcher avec cette histoire ? 
J'ai eus une réaction bizarre, d'accord. Mais il ne comprend pas que ça me fait mal d'en parler ? Je le pensais un peu plus intelligent que ça. Je soupire de nouveau. 

- Pourquoi il insiste ? je me demande à voix haute. 

- Parce qu'il n'y a qu'en sachant ce qu'il se passe qu'il pourra t'aider, me répond une voix. 

Je sursaute et grimace à cause de mes côtes. J'aurais pu penser à une potentielle schizophrénie si Karma ne se tenait pas dans l'encadrement de la porte de ma chambre. 
Je suis mal à l'aise qu'il m'ait entendu, mais ses paroles me laissent perplexes.  

- Salut... 

- Te demander comment tu vas me semble inutile dans cette situation, dit-il avec un petit sourire.

Je pose mes yeux sur Karma. Il porte un pantalon noir, un t-shirt à manche de la même couleur en dessous un chemise à manche courte bleu.  Son sourire, d'habitude moqueur, a pris une forme inquiète. Ses yeux, toujours rieurs sont figés dans une expression préoccupée. 
Il entre dans ma chambre, fermant la porte derrière lui. Puis il s'assoit sur l'un des chaises présente. 

- C'est vrai, je confirme ses dires en un souffle.

Je plonge mon regard dans les yeux ocres de Karma. Sa présence est étrangement apaisante.

-Est-ce que tu vas répondre à mes questions maintenant ? me demande-t-il, à la fois calme et exaspéré. 

En entendant le ton de sa voix, j'ai l'impression d'avoir de nouveau cinq ans. Je rompt notre contact visuel pour recommencer à fixer le plafond. Je soupire. Il se lève et se place devant la fenêtre, dos à moi. 

Je pose mes prunelles noirs sur lui. 

- Karma... Je ne peux pas t'en parler. 

Il se retourne et ses yeux ocres sont plein d'incompréhension. 

- Je veux juste d'aider, me répond-t-il. 

Je m'apprête à répondre mais il continu:

- Je sais qu'on se connait depuis seulement quatre jours, mais je veux t'aider. Ça peut paraître insensé, mais je suis persuadé que tu ferrais la même chose dans mon cas. 

Je reste silencieuse. Mes yeux divague de nouveau sur le plafond. Je ne comprend pas sa volonté de m'aider. Je pense à ses mots. Ferrais-je la même chose ? Je pense. Je souris, mais reste un peu septique à l'idée. 

- Tu devrais en profiter, me prévient-il. Ce n'est pas tous les jours que je veux jouer les bons samaritains. 

Je lâche un rire et je change de position. D'allongée, je passe à une position assise, très lentement. 

- Je crois que je comprend, mais ça... Ne change pas ma réponse. Je ne me sens pas... Prête à en parler. 

Je ferme les yeux quelques instants. J'entends du mouvement, Karma doit se déplacer. Je finis par rouvrir mes yeux  pour découvrir Karma à gauche de mon lit. Il ouvre la bouche, s'apprête à dire quelque chose mais je le coupe. 

- On peut dire qu'on est ami ? 

Il semble surpris mais répond affirmativement. 

- Alors je t'en parlerais un jour, et... Ce jour-là tu pourras m'aider. 






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L'homicide qui a détruit ma VieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant