10. Night view

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Je m'ennuie. Il n'y a rien à faire dans un hôpital.

Je regarde l'horloge. Il est dix-neuf heure quarante-six. Mon père est sensé venir me chercher dans trente minutes.

Mes affaires, celle qui m'a apportées sont prêtes, pliées et rangées dans un sac.

Ça va faire une semaine que je suis à l'hôpital. Mes côtes sont cassées, mais en voix de guérison. Je peux sortir aujourd'hui.

Selon Kakishiko-san, mes os seront parfaitement ressoudés d'ici trois semaines, un mois.

Mes côtes étant encore sensibles, j'ai l'interdiction de faire des mouvements brusques ou de pratiquer un sport.Cela veut dire que je vais prendre encore plus de retard dans les cours de Karasuma-sensei.

Je regarde de nouveau l'horloge. Seulement cinq minutes sont passées. Je soupire.

Je n'ai pas vraiment hâte de rentrer à la maison. Mais ce sera toujours mieux que de rester dans cet hôpital.

Grâce à l'explication de Mr. Koro, mon père ne m'a pas disputé. Il s'est même excusé, en me disant que c'était de sa faute si j'étais dans ce lit d'hôpital.J'étais un peu surprise, mais heureuse. Mon père n'est finalement pas le monstre que j'ai cru. Il m'a dit qu'il ne voulait que mon bien mais qu'il était allé trop loin.

Notre relation est un peu bizarre depuis. Il est toujours aussi froid, mais il ne m'inspire plus autant de crainte.

Karma est passé plusieurs fois. Accompagné par nos camarades, parfois seul. Et heureusement, il ne m'a plus questionné concernant ce fameux matin.

Il m'a même amené une carte signée par tous nos camarades. Ça m'a émue. Il m'a expliqué que tout le monde a participé. Koro-sensei a même dessiné un poulpe dans un coin.

D'ailleurs mon professeur est également venu me rendre visite. Il m'a fait cours depuis ma chambre d'hôpital. Je n'ai pris aucun retard grâce à lui.

Je me lève de mon lit d'hôpital. Je dois éviter de me fatiguer inutilement, mais j'ai besoin de bouger un peu. Je marche un peu dans l'espace clôt de la pièce.

Nouveau coup d'œil sur la pendule: vingt heure trois.

Une dizaine de minutes plus tard, Kakishiko-san entre dans ma chambre accompagnée de mon père. Je leur souris et me dirige vers mon sac mais mon père m'arrête et le prend.

- Merci Père, je lui dis.

Je vois du coin de l'œil que Kakishiko-san s'apprête à faire un commentaire. Il faut dire qu'elle pense avoir déjà rencontré mon père (sous la forme de Mr. Koro). Mais je lui coupe la parole.

- Je suis vraiment contente de sortir enfin.

Mon père me sourit, mais même ses sourires sont froids. C'est étrange, mais j'apprécie le geste malgré tout. Je préfère ça à autre chose. Il remercie l'infirmière de s'être occupé de moi et nous sortons de la pièce.

Il signe quelques papiers, et écoute les conseils du personnel hospitalier. J'apprends qu'une infirmière va venir me faire un piqûre d'analgésiques chaque soir pendant une semaine. J'espère que se sera Kakishiko-san. Durant ces sept jours où elle s'est occupée de moi, nous avons tissé un lien particulier. Elle était toujours souriante et gentille avec moi. Elle est même allée jusqu'à contourner le règlement pour m'apporter du chocolat en cachette.

Nous sortons de l'hôpital. Le crépuscule éclaire la ville et le vent se lève. Mes cheveux châtains foncées virevoltent dans tous les sens, et me giflent le visage. J'attrape un élastique à mon poignet et avec des gestes lents j'attrapes mes mèches volantes et les attache en une queue de cheval.

L'homicide qui a détruit ma VieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant