6. A cry

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Je soupire et tente de ramener mes jambes contre la poitrine, mais la douleur est trop intense. Alors je les laisse retomber sur le sol et je les étend en fermant les yeux. J'entend au loin les voix de mes camarades, mais je ne vais pas les rejoindre. 

Je reste assise à même le sol perdue dans mes pensées. Je suis dans mes souvenirs. Ceux d'il y a deux mois. Quand j'y repense, mes yeux s'humidifie rapidement. Je repense à ma mère la veille de sa mort. 
Tout allait bien, elle était là, souriante. Et le lendemain, éteinte. Il m'est arrivé de penser, quand j'étais à l'hôpital, que c'est moi qui aurait du mourir ce jour là. 

Les yeux clôt, je me concentre sur les brins d'herbes entre mes doigts. Je soupire encore. Elle me manque, sa voix me manque. Ses expressions me manque. J'aimerais tant qu'elle soit là. 

Nouveau soupire, et un coup de vent fait voler les feuilles autours de moi. Mais ce n'est pas du vent. Il s'agit de mon professeur principal. 
J'ai à peine le temps de le remarquer, qu'il est assis à ma droite et me lance:

- Pourquoi ne vas-tu pas en cours de sport Kurome ?

Je ne répond pas. Je relève même pas le faite qu'il ait utilisé mon prénom. Encore une coutume japonaise avec laquelle j'ai du mal. Entendre mon nom de famille quand on souhait s'adresser à moi est perturbant. 

- Tu les entends, n'est-ce pas ? dit-il. Ils t'attendent, tu devrais les rejoindre.

En effet, en tendant l'oreille, je parviens à distinguer des "où est la nouvelle ?" et d'autres phrases du genre. Mais je n'ai toujours pas envie de les rejoindre. Je soupire et détourne le regard de mon professeur. 

- Je ne sais pas ce qui t'a mis dans cet état ce matin, continue Mr. Koro. Mais je suis ton professeur, je suis là pour t'aider. 

Je le regarde de nouveau. J'attend qu'il continu. 

- Je me doute que ce que tu as vécu est difficile, mais cela ne doit pas t'empêcher de vivre.

Je ne peux m'empêcher de penser "plus facile à dire qu'à faire" amèrement. 

- Allons Kurome, il serait malpoli de les faire attendre plus longtemps.

- Hum...

Je ne suis toujours pas convaincu. Mais avant de pouvoir protester, je me retrouve avec mes camarades devant un homme brun. Il s'agit de Mr. Karasuma, c'est lui qui m'a conduit au Ministère de la Défense, lors de mon premier jour. Il m'a expliqué qu'il profiter des cours de sport pour enseigner le maniement du couteau aux élèves. 

- Et voila, la retardataire ! dit joyeusement Koro. 

- Va te changer, dit Karasuma-sensei en me tendant un uniforme de sport bleu. Tu es déjà suffisamment en retard.

J'hoche la tête et l'une des filles me montre du doigts les vestiaires. 
En balayant mon regard sur l'ensemble de mes camarades, je ne trouve pas les cheveux rouges de Karma. Il n'est pas là. 

Je me dirige vers le bâtiment en bois qui sert de vestiaires. Mais quelque chose me surprend. Karma est là, adossé à la porte. On dirait qu'il m'attend. Je fronce les sourcils. Il me lance un sourire moqueur et désigne du menton la tenue de sport dans mes mains.

- Alors la franco-japonaise, on essaie de sécher et on se rate ? me demanda-t-il avec son fameux sourire. 

Je soupire et lui tire la langue en guise de réponse. 

- Pourquoi on ne te dit rien à toi ? je demande, un peu indignée. 

Karma hausse les épaules et croise les bras avant de répondre:

L'homicide qui a détruit ma VieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant