Extrait Chapitre 2

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 Le bus est silencieux et personne à l'horizon, les rues sont encore désertes. Après avoir observé le paysage quelques minutes, je cherche à m'occuper. Je saisis le journal froissé posé sur le siège à côté de moi et en parcours rapidement les pages. Mes yeux s'arrêtent sur une rubrique intitulée « seconde poétique ». Curieux, je me lance dans la lecture :

« Ton baiser enflammé s'est posé sur ma main
Passant par mes veines, il a trouvé le chemin,
Pourtant tortueux qui mène a mon cœur brisé,
L'a fait fondre et en un instant ressuscité »

Un poème qui peut, pour certain, paraître complètement absurde et farfelu. En effet, il est très difficile, voire même impossible d'imaginer mettre le feu à une chose telle qu'un baiser qui, rappelons le, n'est ni palpable ni combustible, et encore moins voir celui-ci trouver sa voie au travers du complexe veineux humain sans passer par le foie et être éliminé ou au moins transformé par les nombreux enzymes qui s'y trouvent ;et quand bien même il parviendrait à s'orienter et trouver le cœur, il serait étonnant que celui-ci se retrouve brisé pour des raisons évidentes de survie. Mais bon, sans avoir besoin de maîtriser la poésie, on sait tous que ce n'est pas à prendre au premier degré. Le poète est tout de même le seul homme sur Terre à contourner les lois de la physique et décrire des phénomènes complètement impossibles. Pourquoi ? Peut-être pour donner un caractère extraordinaire ou surhumain à des choses humaines qui ne sont en elles-mêmes pas dignes d'être décrites ou lues, car si on enlève toute la poésie de ce passage, il nous reste l'histoire de quelqu'un d'assez fragile qui rougit après avoir reçu une bise sur la main. Il faudrait voir si toutes les situations de la vie peuvent être mises en poésie. Certainement, et peut-être m'y essayerai-je un jour.

Le bus se rapproche de ma destination. Je presse sur le bouton pour demander l'arrêt et je jette un rapide coup d'œil par la fenêtre pour m'assurer que je ne croise personne en descendant ; je tiens à m'éviter une éventuelle conversation matinale. D'un pas déterminé, je mets le cap sur la salle de réunion et salue rapidement ceux déjà présents. Au milieu de la salle se dresse une table imposante, ovale, d'un gris sombre dont le teint n'évoque chez moi que la déprime et la mélancolie. Je me suis toujours demandé où ils avaient bien pu dégoter une table aussi hideuse. Je me dirige vers l'extrémité qui se situe au fond de la pièce pour y étaler mes affaires avant de m'asseoir. La réunion va débuter dans une dizaine de minutes. Je prépare soigneusement mes activités pour les prochaines heures et attends en silence que le cirque débute. Les derniers entrent dans la salle accompagnés du chef, qui effectue un bref tour de table pour saluer ses fidèles. Le projecteur est mis en marche, il est 8h32, la réunion démarre.  

Voilà un extrait du 2ème chapitre, qui lui même s'intitule, Porte sur une Odyssée. Toutes les critiques sont les bienvenues. Je vous invite à aller voir la page MMD5T si vous voulez en savoir plus sur le livre et me montrer un quelconque soutien. Je posterai un autre extrait de ce même chapitre plus tard dans la semaine.
Merci pour votre temps.
A cette heure, j'ai fini d'écrire le 5ème chapitre du livre qui se constitue maintenant de 90 pages.
Salut

Mémoires moléculaires du 5ème typeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant