Extrait Chapitre 5

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J'ai dormi comme un pot de fleurs, à ma montre, il est 13h06. Je ne me sens pas vraiment dans mon assiette, j'ai des nausées de femme enceinte et je suis aussi pâle qu'une porcelaine de Limoge. Je me traîne péniblement dans la cuisine pour trouver de quoi me caler les joues. Je fouille les placards puis je finis par dénicher de quoi me faire quelques tartines. Je me pose tranquillement à la table avant de poser les yeux sur l'horloge. Le cadrant affiche un décalage de neuf minutes par rapport à ma montre. Ce n'est pas normal, j'ai horreur que tout ne soit pas réglé exactement à la même heure. Après vérification auprès d'un troisième témoin, ma montre a été jugée coupable de la perte de ces quelques minutes, curieux.

J'ai du mal à réaliser ce qu'il s'est passé hier soir. Ai-je vraiment tapé la causette avec un Martien? J'ai des doutes, qu'a t-il bien pu se passer? Ai-je mangé quelque chose de douteux ? À moins que je n'ai été drogué, si c'est le cas, la drogue était balèze. Quoi qu'il en soit, il faut que je sache ce qui m'est arrivé. C'est d'ailleurs pour cela qu'après avoir avalé mon dernier quignon de pain, je vais m'en aller énoncer mes symptômes à l'un des plus grand spécialiste, Internet. Je ne suis pas certain de pouvoir y trouver une réponse satisfaisante mais c'est tout ce que j'ai sous la main. Je sais qu'il existe un certain nombre de drogues hallucinogènes plutôt accessibles et puissantes, mais de là à produire ce genre d'illusion, je ne pense pas. J'ai quelques notions de toxicologie, je sais que l'acide lysergique est capable de vous filer des hallucinations d'un autre monde, un monde généralement proche de celui de Miro, et le tout accompagné d'un état d'euphorie extrême. Cependant, tout cela ne colle pas vraiment avec mon expérience, je n'ai subi ni euphorie, ni eu de vision bigarrée, pourtant vu la météo capricieuse, le ciel sait si l'un ou l'autre aurait été le bienvenu. Cette éventualité était selon moi la plus plausible, elle vient de tomber à l'eau. La mescaline et la psilocybine, ne semblent pas non plus en mesure de pouvoir faire voyager l'âme humaine jusqu'à bord du vaisseau d'E.T. Je sèche, je suis à court d'hypothèse, même si malgré tout je sais au fond de moi où trouver les réponses. J'hésite seulement à faire le pas, j'ai peur de me convaincre d'avoir vécu quelque aventure imaginaire, aussi absurde qu'improbable. Je ne veux pas faire partie de cette minorité d'incompris qui traînent avec eux un secret trop lourd. Seulement, Mme la curiosité menace de venir me hanter un certain temps si je n'arrive pas à la contenter. Je cède donc à ses caprices et commence mes recherches.

Il existe apparemment plusieurs types de rencontres avec ces migrants intergalactiques allant de la simple observation d'un OVNI, jusqu'à faire avec eux l'expérience de relations peu catholiques, tout cela en passant bien sûr par les enlèvements classiques. Dans la littérature, les aliens sont souvent décrits comme étant de petits êtres frêles avec une citrouille d'un mètre cube, et je dois dire que c'est une description assez fiable, du moins, c'est ce que je crois avoir vu. Preuve est que tous ces mythes sont plus ou moins fondés. Cela dit, dans la pensée commune, ces visiteurs n'ont pas une réputation de Bisounours. Je suppose que si mon voisin était amené à croiser un de ces énergumènes en promenant son lapin, plutôt que de lui faire la bise, il décanillerait vite fait, sûrement après avoir relâché tout ses sphincters. Et c'est compréhensible, qui garderai son calme face à une créature pareille ?

Mon intérêt a par la suite été secoué par une rubrique dénonçant les pratiques expérimentales de ces entités sur les humains. Un des articles comporte un recueil de témoignages de personnes relatant les opérations qu'elles ont subi. Prélèvement de tissus, de fluides corporels, tuyaux dans l'arrière-train, implants, fort heureusement à des années lumières de ce que j'ai pu vivre à bord de ce vaisseau.

Je suis rincé, le canapé me tend les bras et je m'en vais combler son manque d'affection en lui faisant un gros câlin. Je suis allongé, mes yeux se ferment, les images de la soirée d'hier tournent en boucle dans ma cervelle. J'espère juste ne pas être atteint d'un genre de psychose ou de schizophrénie, mais ça, le temps me le dira.

Je suis réveillé par le bruit de moteur d'une voiture qui semble se garer devant chez moi. C'est assez pour piquer ma curiosité, mais pas encore assez pour déloger ma carcasse de mon canapé. J'entends à présent des portes claquer, j'ai de la visite. Je me hisse sur mes deux mats puis me dirige vers la fenêtre pour y jeter un coup d'œil discret. La police. Qu'est-ce que c'est que ce cirque ? Je vois la paire d'uniformes s'avancer vers ma porte. Avec hésitation, j'ouvre.
« Bonjour messieurs. » Mon cœur bat fichtrement vite, j'espère que tout cela n'a aucun rapport avec la nuit dernière.
« Bonjour, police municipale. »
« Que puis-je pour vous ? »
« Nous sommes dans le quartier pour interroger les résidents dans le cadre de l'enquête sur un feu qui aurait ravagé le toit de l'église et le sommet de certains arbres, dans la nuit d'hier »
Je n'avais pas encore mis le pied dehors, je ne découvre que maintenant cette scène surréaliste. La cime des arbres à l'entrée de la forêt, ainsi que le haut de certaines lignes de tension sont entièrement calcinés. Cette scène me rappelle étrangement celle du lac, où les sapins avaient subi un sort similaire.
« Avez-vous remarqué quelque chose de suspect dans la soirée d'hier ? »
Je ne savais pas quoi répondre, et sûrement pas qu'une soucoupe volante avait survolé le quartier pour me déposer chez moi. « Non, pas vraiment, rien d'anormal. »
« Vous n'avez rien remarqué d'anormal même dans la journée ? Le feu semble s'être propagé autour de votre résidence. »
« Quel intérêt aurai-je eu à faire ça ? » Je commence à avoir les miquettes. Si quelqu'un a aperçu le vaisseau, je vais passer pour quoi ?
« On sait bien monsieur, on ne vous accuse pas. Appelez nous si jamais quelque chose vous revient, si vous avez vu des jeunes traîner dans le coin ou des personnes étrangères au quartier. »
« Très bien, je vous appellerai si quelque chose me revient. »
Des étrangers, j'en ai vu pour sûr, sans doute sans papier même, mais bon, faire cette confession risquerai de me faire passer pour un poivrot patenté auprès des forces de l'ordre, ce que je n'envie guère.
« Hey monsieur ! Faites attention, vous devriez ranger votre vélo, on pourrait vous le voler. ». Ma bicyclette est étalée au beau milieu du jardin, j'ai complètement oublié de m'en préoccuper. Pourtant, j'aurai dû, il a bien fallu que je me tape les quatre-vingt-dix kilomètres du retour d'une manière ou d'une autre.

C'était donc vrai, je ne suis pas en train de devenir chèvre, j'ai bien passé la soirée d'hier en compagnie d'un extra-terrestre. J'ai peine à le croire. Maintenant que j'y pense, j'aurai dû en profiter pour lui demander s'il ne pouvait pas me lâcher un ou deux secrets pour m'aider dans mes recherches. Je vendrais ma femme et mes enfants pour pouvoir revivre une expérience pareille.

Cela faisait très longtemps que je n'avais pas publié sur cette plateforme. Je ne suis pas vraiment dou avec les réseaux sociaux mais je compte tout de même publier du contenu plus réulièrement. Je n'ai jamais arrêté d'écrire et l'écriture de ce roman touche à sa fin. J'espère qu'il pourra être publié plus tard cette année.  Je vous invite à m'avertir si vous dénichez quelques petites erreurs. Merci pour votre temps.

La bise 

Moby Laffrey

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⏰ Dernière mise à jour : Feb 01, 2019 ⏰

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