7. Un plan machiavélique

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Le lendemain matin, c'est d'un pas très prudent que je descendais les escaliers de l'internat. Mes yeux étaient gonflés, j'avais très mal dormi. Cette nuit aurait pu être un peu plus reposante si elle avait été sans rêves, mais j'en avais fait un assez pénible. Les visages de mes camarades de classe étaient en train de danser devant moi. Je leur avais lancé des fléchettes imaginaires en essayant d'éliminer les méchants, mais j'avais fini par tous les éliminer, y compris ma propre mère.

Le ventre vide, je me dirigeais vers le bâtiment D en prenant bien soin de contourner la Vallée du Clash. Un instant je cru apercevoir Clara quitter l'internat et je fuyais aussitôt son regard. J'avais pas besoin de la mettre dans plus d'emmerdes, sa tête était déjà mise à prix de ce que j'avais cru comprendre dans le protocole d'Alice.
La première sonnerie retentit et bientôt d'autres élèves affluèrent. Mon ex colloc se fit plus discrète et disparut dans le bâtiment de science. Mais je reçu un SMS quelques minutes plus tard, juste avant de rentrer en classe d'Histoire.

CATIN-DES-BOIS : Il t'arrives quoi ?
MOI : Rien j'ai mal dormi
CATIN-DES-BOIS : Même par texto tu sais pas mentir c'est ouf
MOI : Si meuf jte jures j'ai archi mal dormi
CATIN-DES-BOIS : Non meuf, non, y'a autre choses et franchement avec tout ce que je t'ai déjà raconté sur ces malades mentaux t'as pas le droit de garder des secrets
MOI : J'avoue...
CATIN-DES-BOIS : Tu connais la ligne 6 du métro ?
MOI : Mouais vaguement ...
CATIN-DES-BOIS : Tu l'a prends et tu descends à Place d'Italie... Je viendrai te chercher
MOI : J'ai cours moi...
CATIN-DES-BOIS : Au calme... tu pars vers 12h, le portail est ouvert pour les externes !
MOI : Ok...

Quelques heures plus tard nous étions assise dans un bar restaurant de la gigantesque Place d'Italie. Clara avait commandé des croque-monsieur et attendait patiemment que je crache le morceau. Je lui expliquais que je ne pouvais rien dire, qu'il fallait qu'elle soit sur ses gardes, et que j'étais désolée. Mon ex-colloc haussa le ton sur moi en m'expliquant que je n'avais pas le droit de lui cacher quoi que ce soit. Je craquais sous la pression et finit par lui expliquer tout ce qui s'était passé ces dernières 24 heures... Je ne cessais de répéter que j'étais désolée et que je ne voulais pas la mêler à ça.


Clara éclata de rire, et c'était un vrai rire, pas un rire nerveux.


"Non, meuf non. Tu t'es cru dans 90210 ou quoi là?!" s'exclama-t-elle.
"Hein ?" couinais-je.
Je souriais faiblement, c'est vrai que mes prises de parole faisaient très personnages de Beverly Hills.

On apporta les croque-monsieur et nous restions silencieuses pendant le service.

"C'est toi qu'il faut protéger." reprit Clara en séchant l'une de mes larmes. "Je peux pas te laisser dans cet état, on s'apprête enfin à contre-attaquer contre ces boufonnes, j'attends ça depuis 2 ans !"
"Mais..."
objectais-je.
"J'ai plus rien à perdre !" me rassura-t-elle.

Je lui racontais alors ce que j'avais omis de lui dire dans mes premières explications. L'attaque de Kimya, la trahison de Clément et des jumeaux de Léto.

"Je t'avais prévenue." claironna-t-elle. "Faut s'attacher à personne" finit-elle en croquant enfin dans son croque-monsieur.
"Oui mais tu peux pas comprendre..." objectais-je. "J'ai vécu avec eux, je les ai vu dans leur état 'normal' je..."
"Et moi donc ?!"
  objecta-t-elle. "Après entre nous, Kimya c'est pas la plus dangereuse."
"Ah bon ?"
"Tu la crains parce qu'elle est froide et désagréable, mais méfie-toi de son copain, c'est lui qui l'a rendu comme ça."
"Le mec asiatique qui parle jamais ? J'en oublie presque qu'il est dans ma classe."
remarquais-je. "Tu as son Facebook ?"

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