Chapitre 3

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** point de vue de Marisa **

Dans la salle d'attente fraîche et peu bruyante de l'aéroport je fus assise, attendant patiemment maman lorsque les premières notes d'une musique jouée au piano retentit dans la poche de mon jean bleu. Je pris mon téléphone et le numéro qui s'afficha fut celui de mon grand frère.

_ Salut sœurette.

_ Comment ça va Max ?

_ Je vais bien et toi ?

_ En vérité ça ne va pas tellement bien.

_ Pourquoi, que se passe t-il ?

J'hésitai à répondre à cette question car je ne voulais surtout pas inquiéter Maxime. Mais j'avais besoin de lui. Malgré ses nombreux occupations d'homme d'affaires il prenait toujours de mes nouvelles. Malgré ses va et vient incessants d'un pays à un autre il avait toujours du temps pour moi. Même si nous ne nous voyons que très peu nous entretenons une bonne relation fratricide.

_ Je me suis faite licenciée.

_ Licenciée ! Mais pourquoi ?

_ Greg m'a tout simplement renvoyé parce que j'ai refusé de me soumettre à lui.

Un hoquet de stupeur souleva la poitrine de mon frère.

_ C'est répugnant ! Je ne peux pas y croire ! Comment tu t'en sors  ?

_ Je viens de poser mes dossiers et je suis en attente d'une réponse.

Mon frère poussa un soupir au bout du fil.

_ Si ça ne marche pas préviens moi. Je t'aiderai en me servant de mon large réseau de contact.

_ Merci Max.

_ Et maman ?

_ Je l'attends dans la salle d'attente de l'aéroport.

_ Alors tu me fais signe si il y a du nouveau. Je me suis rendu hier sur le chantier et tout se passe à merveille !

_ C'est génial ! Dans combien de temps peuvent-il finir ?

_ Le chef maçon m'a dit dans environ trois mois.

_ Très bien, j'imagine déjà sa tête quand on lui montrera.

_ Moi aussi, j'ai hâte d'y être. Embrasse la très fort de ma part.

_ Je n'y manquerai pas.

_ Désolé je dois te laisser à présent. À plus tard.

_ À plus tard.

Je remis mon téléphone dans ma poche et arrangeai mon tee-shirt blanc. Je souris à l'idée de voir maman tout émerveillée devant la maison que nous construisons pour elle. Cette maison fut financée par Maxime et moi, les travaux eurent déjà débuté et maman n'en sera informée que lorsqu'elle sera enfin habitable.

Ma mère et mon frère furent ma seule famille. Je n'eus jamais connu les autres membres de ma famille, mes oncles, mes tantes, ni même mes cousins. Selon ma mère, ils eurent coupé tout relation avec eux car ils furent contre leur mariage. La salle d'attente devint de plus en plus bruyante et saturée. L'avion en provenance de Miami vint de mettre roue à terre et les occupants commencèrent à récupérer leurs bagages . Je tournai la tête à gauche puis à droite et il ne me fallut pas beaucoup de temps pour apercevoir maman me faire signe de la main. Son visage brun aux rides à peine remarquables rayonna de joie, ses yeux bleus foncés étincelèrent et son large sourire enjoué laissa apercevoir ses dents, deux rangées de dents finies et bien alignées, soulignées par une gencive rouge et charnue. Ses mèches noirs bouclées lui atteignirent au milieu du dos et effleurèrent son nombril. Je courus vers elle et enroulai mes bras autour de son cou.

Le triomphe de l'amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant