Chapitre 14

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** point de vue de Marisa **

Je fus allongée, mais je ne dormis pas. Repliée sur moi même, je regardai le plafond. Je pensai... Je pensai à Marco et à Patricia. À cette heure ci, Patricia doit être avec l'homme dont je suis follement amoureuse. Rien que de penser j'ai mal au cœur. Après tout ce qui m'est arrivé, je n'aurais jamais pensé que je retomberai amoureuse. Marco occupe constamment mes pensées, il est toujours là.

Pourquoi ? Mais pourquoi faut-il que l'amour fasse autant mal ? Pourquoi je n'ai pas de chances en amour ? Pourquoi tout les hommes qui font battre mon cœur le font aussi souffrir ? Pourquoi faut-il toujours que je tombe amoureuse de la mauvaise personne ?

De vieux souvenirs ressurgissent, des souvenirs si douloureux : lors de ce défilé, ce dernier défilé, je regrette tant d'être montée sur la scène cette nuit là.

Un beau ciel d'encre pailleté d'étoiles s'offrait à nous cette nuit là. Tous les mannequins se trouvaient dans les loges. Les maquilleuses s'occupaient de leur besogne, de leurs mains expertes et soignées le tout arrosé d'une compétence et d'une expertise inégalable, elles transformaient les souillons en véritables Cendrillon.

La patronne vint s'assurer que tout était en place. Victoria s'avança de sa démarche aussi élégante et s'approcha de sa préférée. Ce soir, c'est elle même la célèbre styliste qui me coiffa. Je fus émue. Ensuite ce fut l'heure de monter sur scène. Moi, je présentais la dernière création, alors je me préparai comme d'habitude tout en étant aussi détendue et heureuse. Puis je sentis un envoûtant parfum d'homme venant de derrière et deux mains se poser délicatement sur mes yeux. Je sus déjà qui c'était, je retirai lentement les mains et me tournai avec un large sourire. C'était bien lui, il était là et me souriait, oui c'était lui, le sal traitre !

<< stressée mon amour ? >> m'eut-il demandé. Je me contentai de lui répondre par un sourire et un signe de tête qui signifiait non. Il me fit lever de la chaise sur laquelle j'étais assise et me ramena vers lui avant de m'embrasser tendrement. Le souvenir de ce baiser qui paraissait si tendre autrefois me procurait à présent une sensation de dégoût et une forte nausée. Je me retins de me lever et d'aller vider mon estomac à la douche. 

Cette nuit là, j'étais la femme la plus heureuse au monde. Il m'avait promit qu'une fois le défilé terminé, il me présenterait à sa mère comme sa fiancée officielle. Il me rendait folle de jour en jour. J'étais prête à tout pour lui et rien que sa douce présence me réconfortait.

Une fois toutes les autres mannequins  passés, c'était à mon tour d'illuminer la scène et faire rêver toutes les petites filles qui me regardaient. Les bruits des appareils photos résonnaient sans cesse et les projecteurs étaient tous braqués sur moi. j'avançais sur le podium et mettais en pratique ce que Victoria m'avais appris. Dans cette somptueuse robe violette, je faisais la fierté de ma maitresse qui se trouvait au premier rang et me regardait la tête haute et fière. Une fois encore je remplissais avec satisfaction et honneur l'inégalable égo de Victoria Reyes.

le défilé terminé, la maison de couture de Victoria gagna le concours, ce qui n'était pas une surprise. Et je reçus le prix du meilleur mannequin . J'étais comblée, un homme qui m'aimait tant, une patronne qui représentait pour moi un parfait exemple de sainteté et qui me traitait comme sa propre fille, les amies les plus fidèles, la meilleure maman de l'univers et maintenant ce prix ! Je ne voulais rien d'autre. Je rejoins ensuite l'homme de ma vie dans les vestiaires et nous célébrons ma réussite avec un long et tendre baiser.

Le triomphe de l'amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant