Le procès

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... : Tu ne veux vraiment pas nous dire ce qu'il s'est passé là-bas Lucy ?


Moi : Tout ce qu'il s'est passé il y a cinq ans, je compte bien le garder pour moi.


Mon interlocuteur n'avait pas l'ai ravi de la réponse que je venais de lui donner. Mais ce n'est absolument pas mon problème. Ce qu'il s'est passé il y a cinq ans fait partie intégrante de ma propre vie. Les autres n'ont pas à connaitre tous les détails. Pas même mes supérieurs.


... : Tu sais aussi bien que nous le sort qui vous attend toi et ta fille si tu ne nous révèle pas toute la vérité, alors parle !!


Bien sûr, certains étaient plus radicales que d'autres. De toute façon, ils savaient très bien que ce chantage ne marcherait pas. Peu importe que je dise la vérité ou non, mon châtiment sera le même. Mais si je réussis à ne rien dire, les personnes auxquelles je tiens le plus n'auront pas à subir le même sort.


Moi : Rien de ce que vous pourrez me dire, me faire ou me proposer ne me fera parler. Plutôt mourir la tête haute que de trahir mes valeurs.


Aucunes des trois personnes se trouvant devant moi ne s'attendaient à ce genre de réponses de ma part. Vraiment ? Ils m'ont élevée en sachant très bien que je ne parlerais jamais de leurs petites manigances et que je ferais tout ce qu'ils me demandent. Enfin ça, c'était bien avant tout ça.


... : Très bien... Si tu ne veux pas parler, tu seras condamnée à finir tes jours au sein d'une cellule sans jamais revoir la lumière du soleil.


J'étais prête. En faisant tout cela, je savais ce qui m'attendait. J'avais réussi à gagner assez de temps avec ce procès qui n'en avait que le nom et l'apparence pour les protéger. Malgré tout, en sachant que je ne pourrais plus jamais les revoir, je ne pus, même devant mes juges, empêcher une larme de franchir mes paupières. Mais tout cela en valait la peine.


A peine ma sentence prononcée, la porte se trouvant derrière moi s'ouvrit dans un énorme fracas, laissant apparaitre deux de mes anciens collègues. Tous deux portaient l'uniforme de la Confrérie qui se résumait à un pantalon bouffant noir, des rangers, un T-shirt de la même couleur ainsi qu'une veste longue, toujours noire. Le noir définissait la Confrérie, aussi sombre que le cœur de ses dirigeants et de ses membres. Et aussi fou que cela puisse paraitre, j'en faisais partie. J'étais l'élément central de leurs manigances.


Parmi les deux gardes, je reconnus immédiatement mon frère. C'était mon propre jumeau qui allait m'enfermer pour le reste de ma misérable vie. Je n'attendis pas que l'on me soulève de force et me leva de ma chaise avant de tendre mes deux poignets vers lui. Il me regarda du regard le plus noir que je lui ai vu. Il me haïssait. La simple énonciation de ce fait dans ma tête me rendit extrêmement triste, mais je ne regrettais rien. C'est la tête haute que je me fis guider hors de la salle d'audience jusqu'à une voiture qui me conduirait à la prison de haute sécurité de Fiore. Et c'est la tête haute, que les grilles de ma cellule se refermèrent derrière moi. Comme je lui avait promis. 

The prince and the princessOù les histoires vivent. Découvrez maintenant