Partie II - 11

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La voix au téléphone est chaleureuse.

Je suis assis sur la cuvette de mes toilettes, le poing serré dans le t-shirt d'Axel. Il est six heures du matin, la lumière est grise autour de moi, et le prénom d'Harry me mord les lèvres.

La voix au téléphone est celle de Malo.

Il me dit que Harry ne lui a jamais parlé de moi. Il me dit que Harry ne parlait de rien, que de Harry il n' a connu que l'odeur de la peau, le visage qui se crispe pendant l'orgasme, le regard flou, l'odeur de l'herbe recouvrant les cheveux, les pilules multicolores sur la langue pendant les soirées passées ensembles, les mains qui tenaient les siennes, des mains pleines de bagues, des mains tremblantes de quelque chose qu'il ne saisissait pas.

Harry drogué bourré bouffé par la peur et l'envie de mourir noyé par l'amour et la mer Harry qu'il aimait sans rien dire, qu'il aurait voulu aider, Harry qui fuyait dans les lueurs du petit matin, Harry la peau recouverte de rosée, Harry ange tombé du ciel et démon aussi, Harry et la folie dans ses pupilles noires, Harry en train de rire de courir sur la plage de tourner de tomber, Harry les genoux éraflés, la rage jusque dans les dents, coup de poing dans le ventre à ceux qui l'approchait, Harry qui perdait la tête, qui soudain au milieu de la nuit ne le reconnaissait pas, Harry qui pleurait sans rien retenir de ses sanglots, Harry les mains froides la langue salée, Harry sa bouche l'odeur de ses cheveux de sa peau de la sueur le long de son ventre Harry, oui il le connaît, intimement, dans les cicatrices de sa chair, il connaît les failles les dangers, il connaît.

Mais il est incapable de me raconter vraiment, de me dire : Harry c'était lui.

Il ne sait pas, pas plus que moi.

Il n'en connaît que les contours flous, il l'a touché du bout des doigts sans pouvoir le retenir.

Harry, l'orage qui déferle sur les vagues et qui repart après avoir lacéré l'écume.

Et quand je demande : et maintenant ? Où est-il ? Tu le sais ?

Un long silence me répond.

J'ai peur des mots qui suivent.

(un jour) - Larry StylinsonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant