La pensée de me mettre à mes révisions ne m'enchantais guère. Bien que la culpabilité puisse me plier de force au dessus de mes cours,je ne retiendrais que l'ennuie du voyage. On ne retient pas bien ce qu'on lie à moitié, on en retient le plus important, c'est à dire ce que j'ai pensé le plus fort : « Si il faut que je travaille, ça va être bien compliqué. Je préfère dormir maintenant, et bosser quand ma tête ira mieux. » Une photo cependant me montre le manuel de révisions à la main, assise sur un des bancs blanc du pont, au soleil. Y avait-il du vent ? Trop de soleil ? J'essayais, mais ce n'était pas prometteur.
Dans quel ordre ai-je fait et pensé les choses ? Je me rappelle avoir pris cette photo, et y avoir pensé. Je pensais à ce que j'allais écrire... et puis enfin je l'écris. Seize heures de traversée, expérience nouvelle, donc appréhendée.
J'avais écrit " mercredi matin, 11h04 "
Ce matin, j'ai regardé le paysage. La presque-île Saint George, et une île dont le nom m'a été renseigné par François mais que je n'ai pas retenue. Je précise d'ailleurs dans mon carnet que je n'aurais su l'écrire. En me relisant je découvre les mots de la tristesse. J'avais du chagrin. Un mal de tête qui ne m'empêchait guère de beaucoup penser. Je sortais de la couchette que je décrivais comme petite, à l'intérieur de laquelle je n'aimais pas rester de peur de me sentir mal. Il y a des musiques lors de cette traversée en mer qui m'ont accompagnées, un groupe de rock surtout,qu'une de mes amies m'avait fait connaître. Comme beaucoup de personnes dans ce monde je peux rattacher des musiques à des lieux,des souvenirs. Ce qui ne me rend pas toujours heureuse, ni malheureuse, mais plutôt songeuse.
Avant l'arrivée sur cette terre dont je ne soupçonnais pas les habitants ni même un quart de son histoire, je constatais que je n'avais pas beaucoup écrit. Et formellement j'avais annoté sur ce petit carnet blanc « On va sur le pont. »
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Kassoumaï
AventuraLe tableau s'ouvre sur un méli-mélo d'images inodores, et certes intouchables. Sans que ma conscience le perçoive, comme des grains de sables ces photos sans contours s'envolent et dévalent le long de cette plage qu'est mon esprit. Un peu plus proch...