Deuxième semaine

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J'avance tranquillement dans les couloirs, les bras chargés de papiers. En arrivant devant la porte de mon bureau, j'ouvre la porte dévrouillée avec l'aide de mon pied et reprend possession de mes bras après avoir posé les poids qui les occupait sur le bureau.

Je m'assis sur le siège en cuir et sortit une plume et un encrier d'un des nombreux tiroirs puis me mis à remplir calmement la paperasse en me versant une tasse de thé fumant. Enfin, il l'était ce matin.

-"tu fais quoi?"

Je l'avais oublié celle là. Une touffe [c/c] se pose sur mon épaule et en profite pour lire les lignes d'encre qui se trouvait sur le papier que je noircissait au fur au mesure qu'elle sautillait, impatiente d'entendre ma réponse.

-"j'écris."

-"qu'est-ce que tu écris?"

-"des phrases."

-"pourquoi?"

-"car je dois le faire."

-"et pourquoi?"

-"car Erwin me l'a ordonné."

-"et qu'est-ce que tu écris?"

Je soupire.

-"tu ne vas pas me laisser tranquille gamine?"dis-je en me tournant pour lui faire face.

-"non!"

-"tch... C'est de la paperasse administrative. Des trucs très chiants que l'on doit remplir pour que ces vieux porcs des brigades spéciales ne nous fassent pas chier en prétendant qu'on ne fais rien quand on est pas en expédition."

-"tu veux que je t'aide?"

-"non."

-"mais je m'ennuie moi! Puis ça ne doit pas être si dûr! Allez, sois sympa Levi!"

Pour la faire taire, je lui en donne une dizaine qu'elle part remplir sur le fauteuil en face du lit. Deux heures plus tard, alors que j'ai terminé une bonne partie des papiers, elle n'a pas encore avancé.

-"je comprends que dalle."

-"je m'en doutais bien. Ce sont des informations qui ne sont communiqués qu'au hauts placés qu'il faut écrire. Puis si les remplir était aussi facile, tu ne crois pas que chaque soldat en aurait eu un peu à rendre au lieu de tout me foutre sur les épaules avec Erwin?"

-"bah je sais pas moi!"

Après m'être levé, je m'avance vers elle pour prendre les papiers et lui met une petite tape derrière la tête avant de revenir à mon boulôt plus qu'ennyant, et ce, tout en buvant de temps en temps quelques gorgés du brevage.

Vers cinq heures du matin, j'avais enfin terminé. [t/p] s'était endormie en étoile de mer sur le canapé, prononçant de temps en temps des mots incompréhensibles pour un être humain. Je me levai et passai une main sous ses cuisses et l'autre sous ses hanches pour la porter en princesse jusqu'au lit que je n'utilisai plus depuis son arrivée.

Après l'avoir recouverte d'un drap, je failli m'en aller quand elle serra ma main dans la sienne. Elle dormai encore et ne semblait pas être consciente de ce qu'elle faisait.

-"L....Le..."

Je restai suspendu à ses lèvres, curieux de savoir pourquoi elle m'avait arrêter et ce qu'elle voulait me dire.

-"Les coccinelles sont des coléoptères..."

(Nda: bah fallait bien qu'il y'ait au moins une référence dans cette fic XD)

Je soupirai pour la énième fois, déçu de son incroyable connerie, et parti en direction d'une des étagères de la salle de bain sur laquelle je dénichais une boîte de somnifères. J'en avalai deux et m'allongea sur le fauteuil, mais le sommeil ne vint pas. J'avais beau me tortiller et m'obliger à m'endormir, je restai là, à fixer le plafond.

Cette fille, [t/p], restai un mystère. Peut-être est-ce une manifestation de ma fatigue ou de mon stress, ou encore peut être étais-je juste en train de rêver. La deuxième hypothèse me semblait un peu idiote. Je ne revais presque jamais -à moins que ce ne soit des cauchemars- et je ne pense pas que si par miracle cela m'arrivait, je rêverais aussi longtemps.

En essayant de décrypter ses paroles, une supposition me heurta de plein fouet: elle répondait toujours "je ne suis plus vivante.", en outre, elle avait vécu avant, et tout porte à croire qu'elle et morte et que c'est un fantôme. Alors peut-être est-elle une ancienne soldate du battaillon qui occupait, il y'a des années, mes locaux. Cela expliquerait qu'elle se soit spécialement installée dans ma chambre et non celle d'un autre membre.

Ne trouvant pas le sommeil, je me levai et m'assis sur le rebord de la fenêtre, contemplant le lever du soleil. Je pris une douche de trois minutes, mis un peu d'ordre dans ma chambre, laissai un petit mot à la gamine près d'un plateau repas, lui interdisant de foutre le bordel partout, puis parti au réféctoire.

Malgré son échec cuisant de la veille en voulant m'aider, la tête de mule qui s'était autoproclamée "ma colocataire" essaya de nouveau de remplir des papiers, mais échoua encore et encore, tout le long de la semaine.

Le dernier jour, en réalumant les bougies qui s'était atteinte à cause d'un vent d'hiver, elle s'approcha de moi et se mit à me faire chier comme elle sait si bien le faire.

-"Levi Levi Levi Levi Levi Levi Levi Levi Levi Levi Levi Levi Levi Levi Levi Levi Levi Levi Levi Levi Levi Levi Levi Levi Levi Levi Levi Levi Levi Levi Levi Levi Levi Levi Levi Levi Levi Levi Levi Levi Levi Levi Levi Levi Levi Levi Levi Levi Levi Levi Levi Levi Levi Levi Levi Levi Levi Levi Levi Levi Levi Levi Levi Levi Levi Levi Levi Levi Levi Levi Levi Levi!"

-"je vais te bûter avant de te jeter au titans si tu ne la fermes pas maintenant."

-"t'es pas sympa, moi qui t'avais préparé un thé car le tien était froid..."dit-elle en faisant mine de bouder.

-"tch...donne."

Je le pris et en avalla deux gorgées en essayant de ne pas recracher le tout sur la moquette. C'était beaucoup trop sucré, mais je m'empêchai de faire une quelconque remarque.

-"Merci merdeuse."

-"Toujours là pour t'emmerder!"répondit-elle en essayant de faire une révérence mais en tombant à la renverse.

En l'aidant à se relever, je faillis sourire. Maintenant, en rentrant le soir dans mes appartements, quelqu'un m'attendait et pensait à moi.

~caporal Neko

Comme de la fumée [levixreader]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant