Cinquième semaine

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-"pour la centième fois [t/p], je te promets de faire attention."

-"mais tu es encore blessé... Et s'il t'arrivait quelque chose?"

Assis sur mon lit, je me mis à enlever mes harnais. J'étais énnormément fatigué et pourtant je n'arrivais pas à fermer l'œil.

-"arrêtes de me faire chier [t/p]."

-"parce que maintenant je suis chiante?"

-"tu l'es depuis le début."

-"dis-le moi clairement si je te dérange tant que ça ..."

-"oui tu me déranges. Maintenant arrêtes avec ta merde."

Au fond de moi, je savais que ça allait se terminer en dispute, mais je ne pouvais pas m'empêcher de me défouler sur elle.

-"j'espère que tu n'es pas sérieux Levi... J'essaie de paraître sympathique et de te montrer que quelqu'un dans ce put*in monde se fout de ton sort à toi, et pour me remercier, tu me gueules dessus."

J'en avais vraiment besoin. J'avais besoin de savoir que ma vie aussi comptait pour quelqu'un. Pas comme étant la vie du caporal-chef du bataillon ou de l'homme le plus fort de l'humanité, mais en étant celle de Levi Ackerman. Pourtant, n'ayant jamais été confronté à cette situation, je ne savais pas trop comment réagir. Sans oublier que le stress de l'expédition, la peur pour la vie de mes hommes et la colére ne faisait pas bon mélange...

-"quelle perspicacité venant d'une merde! Je t'avoue que je m'y attendais pas!"

Arrêtes toi Levi...

-"je... Je vais mettre ça sur le compte de la fatigue."

-"eh ben tu ne devrais pas. Ce que tu peux être conne par moments!"

-"t'es pas sérieux j'espère?"

-"bord*l [t/p] fermes la un peu! L'expédition a lieu après demain et j'ai besoin de me concentrer puta*n"

-"va te faire enc*ler Ackerman!"

Elle quitta ma chambre en claquant la porte alors que la rage montait en moi. Je serrais les poings tellement fort que mes jointures devinrent blanches. Un idiot s'était amusé à voler une grande partie des vivres qu'on devait emmener avec nous et avec notre budget serré, on ne pouvait pas se permettre de se ravitailler une seconde fois. Et maintenant, à tout mes problèmes se rajoutait cette dispute avec [t/p].

Je me levai à mon tour et me dirigeais vers le bureau d'Erwin qui de son côté aussi travaillait. Appartement il a réussi à dépanner le manque de nourriture en rendant les rations auquelles auront droit les soldats lors des pauses plus maigres.

Pourtant, j'étais toujours aussi irrité. L'approche d'une expédition signifiait sans nul doute de nouvelles pertes dans nos rangs, et cette perspective suffisait à me rendre encore plus désagréable que je ne le suis déjà. Bien évidemment, la première personne qui en a paié les frais était [t/p]...

En retournant dans ma chambre, elle n'était toujours pas revenu et ce simple fait suffisait à m'irriter encore plus. J'envoyais mon poing dans le miroir de la sale de bain et je sentis un liquide chaud couler le long de ma main. Je lavais la plaie en pestant et l'enveloppait maladroitement d'un bandage improvisé avant de m'écrouler sur le lit en soupirant lourdement.

Pourquoi suis-je aussi con?

Je n'avais pas dormi de la nuit, et le lendemain non plus. [t/p] n'était pas rentrée et je n'avais aucune idée d'où elle était parti. Si j'avais bien assimilé son histoire, elle n'avait nulle part où aller. Je me faisais un sang d'encre pour elle.

Le jour de l'expédition était arrivé et nous étions comme d'habitude revenus têtes baissées. Il y'avait eu énormément de morts pour rien, contrairement à ce que s'obstinait à croire Erwin et tous les autres membres du bataillon.

Pour la quatrième nuit consécutive, [t/p] n'était pas apparue. Pourtant, il y'avait des chances qu'elle ne soit qu'un fantôme et qu'elle soit partie à tout jamais. Peut-être était-elle une simple illusion qui s'est dissipée ou une hallucination.

Non. J'étais convaincu qu'elle n'existait pas seulement dans ma tête. Du moins, je voulais y croire.

Alors dés la première heure du cinquième jour, je m'étais levé avec l'idée d'entreprendre mes recherches et de suivre toutes les pistes possibles avec l'espoir de la retrouver.

Premièrement, j'avais demandé le registre des membres du bataillon pour voir s'il n'y avait jamais eu une [t/p] qui avait occupé ma chambre avant et pour la première fois, l'acharnement d'Erwin à vouloir citer tous les détails sur chaque soldat s'avérait utile.

Pourtant, il n'y avait jamais eu de [t/p] de mon rang ou dans mes appartements. J'avais donc écarté la probabilité qu'elle soit une exploratrice défunte. La seule véritable hypothèse qu'il me restait était celle concernant sa mort lors de l'incendie qui avait ravagé sa maison il y'a de cela quatre ans.

Avant tout, je devais trouver le nom de son visage natale, ce qui n'allait pas être aussi facile que prévu. En me rendant chez Erwin pour la seconde fois de la journée, je lui rendis le registre du bataillon et lui demandais s'il avait une copie des archives concernant les incendies des quatre dernières années.

C'était assez facile à trouver, vu qu'il n'y avait d'incidents du genre que rarement dans l'enceinte des murs et j'étais parvenu à mettre la main sur les villages et districts ayant connu un incendie le 3 décembre de la même année.

Comme par hasard, deux zones situées aux deux extrémités des murs ont prit feu le même jour, mais loin d'être découragé, j'avais pris une semaine de repos malgré l'opposition du Major et lors du dernier jour de la semaine, j'étais entrain de préparer mon cheval pour le voyage qui nous conduirait à notre première destination. Un petit village de chasseur au sud du mur Rose.

Ma plaie à la main me faisait toujours aussi mal et mon dos endolori n'allait pas mieux. Mais je n'avais pas le choix. Je montais à dos de ma monture et m'élançai dès le lever du soleil.

Je voulais la retrouver.

Je devais la retrouver.

J'allais la retrouver.

Et ce, coûte que coûte.

~Caporal Neko

Comme de la fumée [levixreader]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant