L'horloge devait afficher deux heures du matin quand je j'avais cessé d'essayer de m'endormir. Cette nuit, comme plein d'autres, le sommeil m'avait déserté, et après des années d'efforts vains, j'avais fini par comprendre que me forcer n'aidait en rien.
Je m'appuyais sur mes coudes pour me relever et m'assis sur le canapé. Depuis la venue de [t/p], je dormais de moins en moins sur ma chaise. Elle me passait un savon chaque nuit et me guidait à grands renforts de vociférations et de menaces vers le lit, mais j'étais bien décidé à le lui laisser.
De toute façon, je n'aimais pas m'y allonger. Dans le confort d'un bon lit douillet, trouver une autre excuse à son insomnie que les démons du passé et les tourments d'un lendemain incertain était presque impossible. Le canapé assez abîmé par endroits me fournissait au moins la possibilité de prétendre que c'était le matelas creusé ou les grincements incessants qui me turlupinaient.
Un mouvement derrière les baldaquins attira mon intention. Habituellement, je n'ouvrais jamais les rideaux avant que la [c/c] ne le fasse, par respect pour son intimité, mais la faible lueur d'une bougie me permettait de voir une ombre onduler tel un dément.
Alors que j'étais déjà debout, prêt à tirer le léger tissu, [t/p] s'en occupa. Elle m'apparut dans toutes sa splendeur: les cheveux emmêlés, le teint pâle et les bras privés de tout mouvements à cause des draps.
-"hum... c'est quoi ce bordel ?"demandai-je en constatant qu'elle était entièrement saucissonné et qu'elle avait dû tirer les rideaux en se tortillant dans tous les sens pour libérer deux ou trois doigts.
-"Bonjour, enfin bonsoir, enfin bonne nuit... Enfin bref ! J'ai... hum... je me suis... comme qui dirait liée d'affection avec les draps. Ils semblent tellement m'apprécier dailleurs qu'ils refusent de me relâcher. Une solution ?"
-"Tu ne dors pas ?"
-"Si. Je suis juste somnambule. Mon corps bouge seul au milieu de la nuit pour s'enrouler dans les couvertures et aller demander aux gens de le délivrer. Je ne te l'avais jamais faite avant celle-là ?"
Après un rapide coup d'œil, Levi vit la source du problème et tira sur un petit coin du tissu qui libéra enfin les membres de la [c/c].
-"Si tu avais arrêter de te tortiller, tu aurais vite résolu le problème."
-"Essaye donc de te faire prendre au piège par une couverture de deux mètres de longueur sans la moindre mobilité. Tu m'en donneras des nouvelles."
-"Bon. Dors maintenant."
-"Non, je n'y arrive pas. Je peux toujours le faire demain. Je passe la journée seule à me tourner les pouces içi. Tu imagines bien que j'essaie d'occuper mon temps en faisant quelque chose de productif."
-"Car dormir est productif ?"raillai-je en croisant les bras.
-"Oui. Cela me permet d'avoir l'énergie nécessaire pour t'embêter."
Je soupirais et me rendis vers la canapé sans pour autant m'allonger. [T/p] était elle aussi assise et comme moi, elle laissa son regard se perdre au loin à travers la fenêtre. Légèrement couvert, le ciel d'hiver n'en était pas moins beau.
Un silence s'installa doucement. Seules nos respirations lentes se faisait entendre par dessus le bruit du vent ou le froissement occasionnel des draps.
-"Levi ?"s'exclama soudain [t/p].
-"oui ?"
-"Allons faire un tour dehors."
-"à deux heures du matin, un soir d'hiver ? T'en as de bonnes idées, dis-donc."
-"Effectivement. Allez ! Viens !"dit-elle en se levant et en me tirant de mon canapé vers le placard.
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Comme de la fumée [levixreader]
FanfictionDepuis plusieurs jours, Levi n'arrête pas de voir chaque jour une jeune femme dans son bureau qui lui tient compagnie dans sa solutide. Chaque fois qu'il lui demande qui elle est, elle répond par la même phrase: -"je ne suis pas vivante." Hallucinat...