Dixième semaine

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Dernier chapitre.

-"Tu vas arrêter de gigoter dans tous les sens ?!"

-"Ça fait une éternité que je suis pas sortie ! Oh ! C'est quoi ça ?"

Que quelqu'un me retienne avant que je ne lui refasse le portrait.

Non mais parce que [t/p] est déjà chiante de nature, alors une [t/p] surexcitée...

Je garde un œil sur elle en payant le responsable de l'étable où mon cheval va rester et après m'être assuré que ce n'est pas dégueulasse comme endroit, je demande au viel homme des informations sur le coin.

Comme je suis un haut gradé du bataillon d'exploration, mon passage dans le coin ne risque pas de plaire à tout le monde. Des mêmes fenêtres dont des enfants me regardent avec admiration vont bientôt se pencher des parents qui me lanceront des éclairs avec leurs yeux.

L'homme se fait interpeller par un marchand et me laisse avec un apprenti palefrenier qui semble prêt à se faire dessus. Génial.

-"C'est sûr dans le coin ?"

Il sursaute et commence à me sortir des conneries sans queue ni tête.

-"Ouai."

Je me retourne vers la forte voix et tombe nez à nez avec une femme plus grande que moi d'une tête. À en juger par ses vêtements, elle travaille içi aussi. Elle n'est pas spécialement belle et ses traits sont marqués par le temps et le dur labeur, mais son charisme est époustouflant. Le petit a d'ailleurs l'air plus estomaqué et intimidé par sa venue que reconnaissant de voir mon attention détournée de lui. Elle me semble vaguement familière.

-"Enfin ça dépend. Y'a des gens q'y'ont une sacrée dent cont' vous. Faut faire attention à ne pas les croiser. Ils ont de l'influence, les enfoirés. Mais à c'qu'on raconte, c'est pas niveau force qu'vous allez galérer."

-"Il y'a un coin sûr ?"

Je préfère ne pas mentionner [t/p]. Si ces personnes dont elle parle ne m'apprécient pas vraiment, elles n'hésiteront pas à profiter de l'handicap que j'aurais en ayant un compagnon de route à protéger.

-"Plus tu t'éloignes du mur, mieux c'est. 'Fin faut espérer qu'ils t'aient pas déjà repérer, sinon y'aura pas moyen d'éviter l'accrochage."

-"D'accord. Merci."

Je m'apprêtais à partir quand elle m'interpella.

-"y'a des rumeurs qui circulent dans le coin, comme quoi tu viens des souterrains."

-"Et ?"

-"Une personne qui vient de là-bas aussi te porte pas dans son coeur. Si t'vois quelqu'un avec une cicatrice sur l'œil, vaut mieux te tirer. C'est qu'une grosse gueule mais elle ne lâchera pas le coup tant qu'il n'y aura pas mort d'homme."

"T'en as une pourtant, je dois me méfier ?"demandais-je en serrant le manche du couteau que je n'ai pas lâcher depuis qu'on est entrés dans ce district. On n'est jamais trop prudents.

Elle sourit et les rides qui creusent son visage s'accentuent.

-"Je tiens pas à revenir dans cet enfer. Puis me mesurer au gosse que Kenny a entraîné... Non merci."

Je reste bouche bée. Quoi ?

-"T'es qui au juste ?"

-"Juste une femme paumée qui a aussi fréquenté les bas-fonds un moment. Tu devrais partir, ta petite amie t'attend."

Et elle s'en alla.

Alors je ne suis effectivement pas le seul à voir [t/p].

Chamboulé par l'échange qui venait d'avoir lieu, j'essayai de reprendre contenance et m'en allai vers [t/p]. Trop intéressée par les différents stands autour de nous, elle ne posa pas la moindre question sur la femme qu'elle avait vu partir jusqu'à l'auberge où on allait séjourner.

Comme de la fumée [levixreader]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant