Souvenirs

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Ce Noël là était spécial. Mon père m'a dit que je devais à présent me débrouillée seule, qu'il n'avait déjà pas de quoi de se nourrir, et que c'était trop compliquer à expliquer. Quel égoïste. Ne pas laisser le temps à sa fille d'apprendre à vivre sans mère... En lui annonçant qu'elle devra à présent vivre sans père. Quelle ironie!
Du haut de mes 11 ans, je ne savais pas quoi dire, ni même comment réagir. Alors je me suis levée, ce qu'il a fait par la suite, il a ouvert ma main et y a glissé le fameux carnet. Mon livre. Mon vieux livre aux pages vieges et abîmées par le temps...
Il m'a serré contre son coeur et m'a chuchoté:
- Ne laisse jamais personne décider de ce qui est bon ou pas pour toi. Et surtout pas te dire que tu ne peux pas le faire. Pas même moi. T'as compris?! 
Il se mit à trembler, ses bras me serraient de plus en plus fort à tel point que j'eus de la peine à respirer...
Une larme coulait à présent sur son visage. C'était la première fois que je voyais mon père pleurer. Ça m'a fait mal. Très mal. Il m'a regarder dans les yeux dans les yeux durant de longues secondes, puis je sentis que c'était le moment de partir. Alors je serra le précieux livre contre mon coeur. Il fesait froid cette nuit-là. Horriblement froid. Exactement l'état de mon coeur: froid et vide. Comme la ville l'était à ce moment-là.       Je partis. C'était il y a trois ans. Je ne cesse de me rappeler ce moment-là. Ce doit être lorsque l'on meurt. Notre cerveau sélectionne les moments forts de nos vies, et on y pense pour oublier la douleur. La douleur des coups qui se mêlent à la souffrances... Je ne comprends pas. Qui sont ces gens qui s'acharnent contre mon corps? Qu'ais-je fais? Je me sens partir... C'est idiot comme mort, allongée sur le bitume, le sang qui coule entre les pavés... Mais que m'arrive- t'il? Qui sont-ils....
Et je m'évanouis... pensant mourrir.

Fanfiction Jérémy Ferrari "FOUS LE BORDEL"Où les histoires vivent. Découvrez maintenant